Chapitre 7 - partie 4

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— Je sais que je n'ai aucune excuse et je ne m'en cherche pas. Je suis sorti prendre l'air car j'avais trop bu, beaucoup trop. De plus, je ne suis pas habitué à n'avoir qu'une relation charnelle en un mois alors quand cette nana s'est pointée et qu'elle a commencé à me faire des avances, je n'ai plus rien calculé. Je croyais que tu n'étais, pas non un passe-temps mais qu'une passade, que c'était juste une attirance. Durant la soirée que nous avons passée ensemble, tu sais, celle où on est allée au Mur de Roses après le ciné ? Ce soir-là, j'ai compris que mes sentiments pour allaient au-delà. J'ai compris que j'étais amoureux de toi. Tu entends ? Je t'aime... Je sais que c'est facile comme excuse, mais je peux te jurer sur ce que j'ai de plus cher au monde, ce n'en est pas une. Et quand je t'ai vue passer en courant, j'ai compris que je t'avais fait ce que je m'étais promis de ne jamais faire : te blesser

Sur cet aveu, ils se promenèrent pendant une longue partie de la nuit, main dans la main, tout en discutant de ce qu'ils aimaient et n'aimaient pas afin de faire plus ample connaissance et profiter au maximum du temps qu'ils avaient à passer ensemble, ne voulant plus gâcher la moindre minute de leur relation.

Finalement, aux alentours de six heures du matin, ils rentrèrent se coucher, épuisés par une soirée mouvementée, parsemée par une large palette d'émotions et de sentiments tous aussi intenses qu'opposés.

Ne réussissant pas à trouver le sommeil malgré sa fatigue, Alicia passa le reste de la nuit à se tourner et se retourner dans son lit. Une seule chose la tracassait : régler le compte à la fille qui avait partagé ce moment d'intimité avec David. Son identité ne faisait aucun doute aux yeux d'Alicia : Virginie. Elle n'avait jamais pardonné à Alicia la leçon de morale qu'elle avait osé lui faire devant son petit-ami du moment, ce samedi après-midi d'avril. Pas plus qu'elle n'avait oublié que Christophe l'avait laissé tomber pour elle, la première fois qu'ils étaient sortis ensemble, sans compter l'humiliation qu'elle lui avait infligée ainsi que la gifle qu'elle lui avait administrée devant lui lors de leur visite chez elle le jour de son arrivée. Alicia savait qu'elle ne se trompait pas, elle connaissait trop bien Virginie et ses manières d'agir en douce pour avoir le moindre doute. Demain, elle irait la trouver chez elle et aurait une petite explication.

Le lendemain matin, confortée dans sa décision, elle téléphona à Christophe afin de frapper encore plus fort où ça fait mal. Elle savait qu'il n'y avait rien au monde qu'il ne supportait moins que l'infidélité et le mensonge. Elle voulait enfoncer la jeune fille encore plus en lui faisant avouer devant son petit-ami. Sa stratégie était simple. Elle comptait faire avouer Virginie après avoir nier et inventer quantité de mensonges pour se protéger. Alicia n'ignorait pas qu'elle ne lui pardonnerait jamais, ajoutant à sa liste de reproches et de raisons de vengeance, une humiliation supplémentaire ajoutée à un flagrant délit de mensonge, sans compter une dispute avec Christophe, irrémédiablement suivie d'une rupture. C'est donc entièrement décidé, qu'Alicia composa le numéro de téléphone de Christophe et qu'elle lui dit qu'elle voulait parler à Virginie, mais qu'elle voulait qu'il soit témoin afin qu'elle ne puisse pas déformer la vérité par la suite. Etonné par la requête de son amie, il accepta, pensant qu'elle avait décidé de faire la paix. C'est donc avec le sourire aux lèvres qu'il arriva chez Alicia. Il lui souhaita un bonjour enjoué et Alicia su instantanément qu'il se trompait sur la raison de leur visite à Virginie. Devant l'air renfrogné de la jeune fille, il comprit, lui aussi, qu'il se trompait et qu'en réalité de paix, elle préparait quelque chose. Aussi, il lui demanda avec précaution :

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Il faut qu'on aille chez Virginie.

— J'ai bien compris, mais pour quoi faire ?

— J'ai quelque chose à régler avec elle.

— Attends, ce sont vos histoires et je n'ai strictement rien à voir dans tout ça, alors débrouillez-vous ensemble.

— Je ne te demande pas d'être l'arbitre mais un spectateur et je t'assure que ça t'intéressera.

— Pourquoi ?

— Disons que j'ai certains doutes...

— De quel style ?

— Tu sais où elle a passé la soirée d'hier soir ?

— Chez elle, je suppose.

— Tu supposes ?

— Que veux-tu qu'elle ait fait d'autre ?

— Disons qu'avec une belle nuit comme celle d'hier, il est plus tentant de se promener à la belle étoile que de rester enfermée toute la nuit, non ?

— Et alors ? Si elle avait envie de se promener, je ne vois pas pourquoi elle serait restée enfermée dans sa chambre.

— Ce n'est pas la question. Bien sûr qu'elle a droit de se promener, mais à cette époque de l'année, il n'est pas rare de rencontrer quelqu'un, surtout vers minuit un samedi soir. Alors maintenant, réponds-moi franchement : Es-tu sûr qu'elle était chez elle hier soir ?

— Certain. Je l'ai appelé après le repas.

— Elle t'a dit quelque chose de spécial ?

— Elle m'a juste demandé comment se passait la soirée et m'a dit qu'elle allait se faire une vidéo avec sa sœur.

— L'as-tu prévenue que tu appellerais ?

— Pourquoi toutes ces questions ? Pourquoi te soucies-tu tout d'un coup de ma relation avec Virginie ?

— Réponds-moi et on verra après.

Une vie, une renaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant