Chapitre 7 - partie 6

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            Alicia accusa le coup. Il faisait mal, mais elle préféra prendre sur elle pour ne pas laisser la moindre possibilité à Virginie d'avoir un tant soit peu d'emprise sur elle. Mais Christophe ne l'entendit pas de cette oreille. Sans s'en rendre compte, sa main partit pour venir se poser sans délicatesse sur la joue de la jeune fille.

— Tu as osé ? Tu me frappes pour défendre cette garce !

— Non je ne défends pas cette garce, comme tu dis, mais pour rétablir un équilibre. Michaël ne l'a pas plaquée comme tu sembles le croire. Il est mort triple andouille ! La différence entre Alicia et toi, c'est qu'elle, même en sachant la vérité, elle ne m'a rien dit alors que toi tu sais du mal en lançant des accusations sans connaitre les tenants et aboutissants de l'histoire.

— Et David, qu'est-ce qu'il t'a fait ?

— Rien. C'est un mec qui me plait et qui était là au bon endroit au bon moment, rien de plus.

— Dans l'histoire, tu n'as réussi à obtenir qu'une seule chose.

— Et laquelle ? demanda Virginie un petit sourire sardonique.

— Oh non, pas de chance, tu n'as pas réussi à mettre de l'eau dans le gaz entre David et moi. Seulement entre toi et Christophe. Maintenant, je vous laisse régler vos histoires entre vous, moi, je rentre.

— Attends-moi ! Se retournant vers Virginie : Il n'y a plus d'histoire entre nous et il n'y en aura plus jamais. Puis rejoignant Alicia : je te raccompagne et je rentre chez moi.

Ils partirent tous les deux en laissant là une jeune fille un peu malheureuse malgré ses dires. Le trajet du retour se passa sans un mot. Christophe était reconnaissant à Alicia de lui avoir ouvert les yeux pour la seconde fois avec la même jeune fille mais il lui en voulait aussi car une nouvelle fois il se retrouvait seul alors qu'elle était encore avec quelqu'un. Mais il était surtout déçu parce que c'était quelqu'un d'autre que lui qui avait fait retrouver le sourire, le goût de la vie et de l'amour à Alicia. Décidemment, à voir tous ses déboires dans ce domaine, il ne devait sûrement pas être fait pour les choses de l'amour. Il se dit soudain qu'il devrait peut-être songer à se faire curé. Là au moins il n'aurait pas de déception.

— Mieux vaut être seul que mal accompagné, lança Alicia alors qu'ils arrivaient chez elle. Je t'offre un café ?

— Pourquoi, tu as encore une mauvaise nouvelle à m'annoncer ?

— Non, c'est simplement pour parler et pour avaler la pilule.

— Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? se moqua-t-il gentiment.

— Je te propose un café et je me le reçois en pleine face.

— C'est bon, je le prends, répondit Christophe en éclatant de rire.

Ils entrèrent dans la maison et se dirigèrent directement dans la cuisine.

— Où est David ?

— Il dort encore.

— Il y en a au moins un qui a de la chance.

— Tu parles ! On a discuté jusqu'à six heures ce matin.

— J'ai l'impression que ce soir, tu seras heureuse de te coucher, j'ai tort ?

— Pas du tout. Et puis tu parles d'une chance. On n'a pas fini de mettre les choses au clair entre nous.

— Tu comptes lui pardonner ?

— Je n'ai pas été très marrante, au début de notre relation. J'ai discuté avec beaucoup de copains à lui chez mes grands-parents et je peux te dire que d'après ce que j'ai compris, je lui ai vraiment mené la vie dure. En plus, il ne nous reste pas beaucoup de temps à passer ensemble. Je repars dans quelques jours pour revenir dans deux ou trois semaines. Le pire c'est que je n'ai vraiment pas envie de revenir. En fait, vous me manquez, mais j'ai du mal à me séparer de lui. Je crois sincèrement que j'ai enfin réussi à me refaire une vie, à retrouver le bonheur. Et je t'assure que contrairement à la première fois, je ne laisserais rien ni personne me la gâcher.

— Justement, ils ont dû le dire pour prendre sa défense.

— Il n'y aurait eu que ses copains, je ne dis pas, mais il y avait aussi mon frère et pourtant il n'y avait rien de sérieux entre nous, tu peux me croire.

— Je te crois d'autant plus que je sais que ton frère ne prendrait jamais la défense d'un mec qui sort avec toi.

— Alors là, je suis d'accord avec toi.

— C'est le seul point positif que j'ai réussi à trouver sur le fait qu'on ne soit jamais sortis ensemble, parce qu'il me fait réellement peur, tu sais.

Sur cette remarque, ils se regardèrent puis partirent dans un grand éclat de rire.

David, qui commençait à émerger de son sommeil, fut complètement réveillé et intrigué par cet éclat de bonne humeur qui entamait une journée qui promettait pourtant de ne pas être des plus joyeuses. Il enfila un pantalon et descendit l'escalier jusqu'à se retrouver dans la cuisine avec le couple d'amis. Surpris par cette apparition des plus inattendues, ils cessèrent un instant de rire pour repartir de plus belle dans leur accès de folie passagère. Quelques instants plus tard, Christophe laissa le couple afin qu'il puisse lui aussi régler les derniers petits détails de leur relation. Sans savoir pourquoi, il se douta qu'Alicia se ferait de plus en plus rare dans la région, malgré ce qu'elle avait dit.

Une vie, une renaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant