Partie 7

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POINT DE VUE DE CÉCILE

 « Pourquoi suis-je partie? Merde, quand il y a quelque chose de bien tu ne peux pas t'empêcher de t'enfuir hein? c'est ça! Maintenant elle doit penser que je m'en fous » je m'endors difficilement, car je n'arrête pas d'y penser. Je sais que ça peut paraître stupide, néamoins je sais que j'aurais dû rester. Peut-être aurait-on encore mangé des biscuits à s'en éclater les entrailles, mais quand on parle trop les langues se délient et ça je ne le veux pas. Parce qu'on m'a blessée une fois... pendant un instant je me permets de penser à Loric et j'aimerais tellement que ça ne me fasse pas mal, cepandant c'est impossible. À chaque fois, j'ai l'impression que quelqu'un me rentre une dague dans le ventre et tourne, tourne lentement la lame avant de la ressortir souillée par mon sang.

- J'ai mal comme au premier soir, Je le répète d'une voix monocorde plusieurs fois en essayant de retenir mes larmes. Lorsque je sens enfin le sommeil me venir j'entends des pas dans le couloir, puis des coups donnés à ma porte.

- Entrée! Je regrette instantanément mes paroles, car dès que la porte s'ouvre une odeur prononcée de fleurs s'infiltre et je sais tout de suite qu'Auriala est en train de rentrer dans ma chambre. Et ce n'est pas le fait qu'elle vienne ici qui me dérange mais plutôt mon apparence: j'ai les yeux brillants et les joues toutes rouges, il est évident que j'étais sur le point de pleurer et je hais montrer ma faiblesse. L'aubergiste ouvre, à mi-chemin, la porte avant de bien m'observer et s'arrêter:

- Tu.. voudrais peut-être que je vienne plus tard? me dit-elle avec un air désolé.

- Non. Ne t'inquiète pas je vais juste aller me débarbouiller le visage donne-moi une seconde, je me lève du lit au j'étais assis brusquement et me dirige d'un pas décidé vers la toilette où je me regarde dans le miroir et me maudit silencieusement. Je prends une des deux serviettes mises à côté du lavabo et verse de l'eau tiède dessus. Une fois qu'elle est assez humide je m'essuie le visage avec. Heureusement je ne mets pas de maquillage donc, je n'ai pas l'air d'un raton laveur, mais en pensant au fait qu'Auriala se trouve de l'autre côté de la porte j'ai une soudaine envie de m'en barbouiller habilement la figure. Je fixe le flacon de mascara quasi-plein posé sur une des étagères, m'en empare, puis me perd dans sa contemplation. Je ne sais pas combien de temps se déroule avant que j'entende l'appel inquiété d'Auriala. Je dépose le produit de cosmétique et sors de la toilette en essayant d'avoir l'air dépourvue d'émotions. Je m'assieds à côté d'elle sur le lit et la regarde discrètement en attendant qu'elle débute la conversation.

- Tu sais tu n'as pas besoin de me dire ce qui ne va pas, toujours est-il que si tu as besoin de mon aide je suis là pour toi... Ça viens avec la chambre, rajoute-elle avec un sourire. Pendant qu'elle dit cela j'observe avec plus d'attention ce qu'elle porte et me rend compte que je suis indéniablement des pyjamas ou plus précisément un bas de pyjama rose avec une robe de chambre de rose identique au-dessus.

- Tu allais dormir?

- Oui et non.  C'est que le fait que tu sois partie sans dire mots me tracassait je me demandais si j'avais fait quelque chose de mal alors j'ai pris mon courage à deux main et je suis venue ici, toi?

« Je savais que je l'avais blessée » pense-Je en prenant une grande respiration pour lui répondre avec une voix qui ne tremble pas.

- Non. Tu sais... je ne suis pas seulement venue ici pour filmer mon documentaire, mais aussi pour fuir, un peu comme ce que je t'es fait plus tôt se soir. Ce qui était totalement injuste de ma part et je suis désolée j'espère que tu ne m'en veux pas et... avant que je ne puisse finir ma un gros hoquet s'échappe de ma bouche et mes yeux se remplisse rapidement et contre ma volonté de larme je la regarde avec un air assez lamentable avant d'éclater en sanglots. Je pleure recroquevillée sur moi laissant mes larmes couler sur mes genoux, comme je l'avais déjà fait plusieurs fois avant de sentir comment  Auriala me déplasse délicatement et dépose ma tête sur son torse. Quand je me rends compte de ce qu'elle a fait mes larmes redouble d'intensité, malgré tout, pour une fois, elles me semblent libératrices et non futiles. 

POINT DE VUE D'AURIALA

Je joue doucement dans les cheuveux en laissant le temps passer avec indiférence. J'ai toujours eu un instinct maternel et lorsque je vois quelqu'un qui a besoin d'aide je ne peux ne pas aller les aider et quand j'ai vu Cécile ce n'étais pas si différent même si je me suis sentie encore plus obligé d'aller l'aider. Quand je commence à voir les étoiles dèrière les minces rideaux en lin qui encadre la fenêtre de sa chambre et que la respiration se calme entre mes bras, je me retire du lit. Je place sa tête sur l'oreiller et dépose une couverture sur la jeune femme étendue devant moi. Après que je la juge confortablement installée, je m'agenouille devant elle et la fixe.  Je remarque qu'elle a des tâches de rousseurs sur tout le visage, pourtant celles qui constellent ses joues sont plus foncées. Je constate qu'elle à une oreille plus longue que l'autre et que son nez est  légèrement aplati. Plus importament, je m'aperçois, pour la premire fois de l'innocence de ses traits. Je me place plus confortablement sur le lit tout en gardant mes jambes au sol:

-Tu m'érites d'être aimée.

J'affirme cela avant de fermer les yeux et de m'assoupir.


Juste un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant