CHAPITRE 2 - Partie 2

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                                                          ***2***

Le soleil tapait derrièreles carreaux, emplissant le salon d'une chaleur agréable. Des notesde Jazz accompagnées d'une vapeur d'eau chaude s'échappèrent de lasalle de bain lorsqu'il poussa la porte menant au salon. Ses cheveuxencore dégoulinants traçaient un chemin de gouttes sur le sol enPVC du salon, en direction de la chambre à coucher. Il se précipitasur son armoire en bois noire pour tenter de dénicher une tenue quile mette en valeur sans trop en faire non plus. Il avait bienréfléchi aux propos de son amie et avait finit par se dire qu'iln'avait rien à perdre à tenter sa chance, alors il avait appelé uncafé de Hongdae dans la matinée, le Memphis, pour s'inscrire à lasession de l'après-midi. Il s'empara d'une chemise blanche à poidsrouges minuscules, l'essaya devant son miroir examinant chacune desfacettes de son corps puis se donna l'approbation pour la porter. Iltenta d'extraire les quelques jeans qu'il avait entreposé dans untiroir pour mieux y voir, et en enfila un gris. Après avoir faittrois tours sur lui même il jugeât le pantalon trop foncé à songoût , et surtout trop large sur les jambes. Il en prit un autre, enjean bleu classique cette fois, mais il trouva l'assortiment avec sachemise assez maladroit et l'enleva encore. Deux jeans plus tard ilfinit enfin par trouver le pantalon qui l'accompagnerait dans sonpériple, un chino caramel laissant entrevoir ses larges chevilles.L'heure tournait vite et il ne lui restait plus que dix minutes avantde partir, il se fit un brushing express, fit couler quelques gouttesde parfum dans son cou et enfila ses tennis qui trainaient dansl'entrée.

Le café devant lequel il setrouvait ne payait pas de mine, loin du café chic auquel ils'attendait. Sur la porte vitrée couverte d'un plastique qui sedécollait sur les extrémités l'on pouvait lire en grosses lettresroses «Speed-datings, tous les samedis à 16h», une chose étaitsure, il s'agissait bien du fameux Memphis. Rongé par la panique ilresta un instant immobile à deux mètres de l'entrée, se demandantdans sa tête s'il ne valait pas mieux rebrousser chemin, puis prisd'une poussée d'adrénaline s'introduisit à l'intérieur. La sallen'était pas très grande, de quoi contenir cinq ou six tables dedeux tout au plus en plus du bar qui faisait office d'accueil commede comptoir. Un homme dans la quarantaine s'approcha de lui alorsqu'il était toujours sur le palier, lui demanda son nom et, plissantses yeux derrières ses lunettes rondes arpenta une liste de noms,jusqu'à tomber sur celui de Choi In Ho. L'homme lui donna unautocollant portant le numéro 7 qu'il dut coller sur son torse commeles autres hommes présents, ainsi les femmes n'avaient qu'àcommuniquer les numéros qu'elles voulaient bien retenir à la finde l'après-midi. Une quinzaine de personnes se tenaient dans cettepièce pauvrement décorée, tous mus par l'espoir de trouverl'amour. A sa droite se tenait un jeune homme d'environ vingt-cinqans aux mensurations de mannequin et au visage sans défaut. Il eutpresque honte de se tenir à côté tant son charme semblaitl'écraser en bouillie, et il pensa sérieusement à prétexter uneurgence pour s'éclipser rapidement. Le gérant du café en prenantla parole devant l'assemblée lui ôta toute occasion de fuir, et ilse résigna finalement à écouter les consignes qui allaient régirsa prochaine heure à vivre. Après un court speech que beaucoupsemblaient déjà connaître il fut invité à s'asseoir à une tabledu fond, en face d'une jeune femme élégante à la manucureparfaite. Au bout de deux minutes à ses côtés il n'en pouvait déjàplus, il n'avait pas autant désiré disparaître depuis des années.Son interlocutrice s'avérait être une vraie princesse, le genre defemme qui vit aux crochets d'hommes, fortunés de préférence, etqui profite de leurs nombreux cadeaux qu'ils lui doivent selon-elles.Elle avait passé toute la conversation à parler d'elle et de sesqualités quand elle ne se plaignait pas de sa situation malheureusequi l'empêchait d'acheter une paire de Louboutin supplémentaire cemois-ci. Elle passa aussi une bonne minute à énumérer les qualitésessentielles que devrait avoir un homme pour la mériter, s'arrêtantparfois quelques secondes, lançant un regard désolé à In Ho commepour lui faire comprendre qu'il était bien loin du compte.Finalement le gong sonna la fin de ces cinq minutes interminables, ilse leva rapidement, s'efforça d'articuler des salutations polies àla croqueuse de diamants et s'empressa de rejoindre la table voisine.Cette fois-ci la jeune femme à un mètre de lui était un peu moinssophistiquée, arborant un maquillage simple mais joli derrière deslunettes de vue à l'épaisse monture marron. Il pris les devant ense présentant à elle, ce à quoi elle lui répondit de la mêmefaçon, puis, plus rien, le néant total. In Ho essaya de relancer laconversation en abordant des thèmes généraux comme les passions,les occupations ou bien le cinéma, mais chacune de ses réponsesétait si brève qu'elle durait à peine cinq secondes. Finalement cen'était pas plus mal d'écouter l'autre partir dans un monologuepensa-t-il. Il se sentit terriblement gêné du silence qui régnaità leur table et pria intérieurement pour que personne ne remarquela situation. L'heure avança et les rencontres s'enchaînèrent avectoujours la même conclusion. Le bilan était désastreux: entreennuie, gêne, stress et agacement cette heure avait réussit à lefaire passer par les pires émotions, si bien qu'il en voulu uninstant à Hannah de l'avoir envoyé dans la gueule du loup.

Le lendemain matin ils'empressa de raconter en détail son après-midi catastrophique àcelle qui était à l'origine de tous ces maux. Elle se sentitcoupable et désolée pour lui mais ne savait plus quoi lui dire,alors elle se contenta de lui caresser chaleureusement le dos commesa mère avait l'habitude de faire avec lui lorsqu'il revenait del'école en pleurs, il se sentit enfant un instant.

Il décida d'arpenter lesrues voisines du conservatoire bien qu'il les connaisses déjà commesa poche, dans l'idée d'évacuer de son esprit toutes ces penséesnégatives qui le hantaient mais sa marche ne fut que l'occasion deleur prolifération. A la vue de son reflet pitoyable dans la vitrined'un magasin de chaussures bon marché il réalisa qu'il ne pouvaitpas continuer sa journée déprimé ainsi alors il s'empara de sonsmartphone dernier cris puis tapota un message qu'il envoyasimultanément à ses deux grands amis.

Les trois hommes s'étaientdonné rendez-vous pour le déjeuner dans un restaurant d'Insadongprès du travail de Hyuk-Jae, leurs disponibilités concordantesrelevait presque du miracle. Comme un miracle n'arrive jamais seul cefut In Ho qui arriva le dernier, savourant la vue surprenante de sesamis qui l'attendaient patiemment à table. In Ho on t'attends depuis trente minutes, t'es chiant à toujours arriver à la bourreplaisanta Hyuk-Jae, viens t'asseoir ajouta Dong-Yul, on a déjàpassé commande et cette fois c'est pour nous, pour nous rattraper ducoup de l'autre fois! In Ho avait décidé de ne rien leur dire de sonexpérience pour le moment, parce qu'il savait qu'ils allaient le charrier et ne tenait pas le moins du monde à passer pour pluspathétique qu'il ne l'était déjà actuellement. Ils échangèrentsur leurs travail respectifs autour d'une pizza quatre fromages quidevait bien faire la surface de leurs trois têtes réunies, denombreux termes technique d'entreprise qui lui échappaient s'échangeant entre ses deux amis bureaucrates. Une vibrationincessante interrompit leur flot de paroles lorsque l'un de ses amisreçu un appel de sa copine, il sortit alors de table faisant signeaux deux autres de continuer à manger. In Ho se retrouva donc en têteà tête avec Hyuk-Jae, cela ne l'aurait pas dérangé si celui-ci nepianotait pas des mots doux à sa petite-amie toutes les minutes surson téléphone. Il n'en pouvait plus, il faut vraiment que je metrouve une copine pensa-t-il agacé, mais je ne réitérerai pasl'expérience foireuse de la veille deux fois, je n'ai ni l'envie nila patience de tester toutes les filles de la ville...

// Cette partie s'achève ici, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, je serai ravie d'en discuter avec vous! N'oubliez pas qu'une nouvelle partie est postée chaque dimanche soir à 18h! //

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18, 2019 ⏰

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