Rentrée de 3e ou, pour moi, la véritable descente aux enfers. Une rentrée qui commença mal dès lors que j'ai su que je n'étais pas dans la classe de Justine. La peur d'être seule me rongeait. Au collège un rien était mal vu, tu pouvais lire un livre tranquille sans rien demander qu'on t'avait déjà collé l'étiquette de la fille sans amie, la « coincée ». Ridicule, immature, tout ce que vous voulez mais vrai cependant. Et moi, coupée du monde, mal dans ma peau , je désirais plus que tout passer inaperçue parmi les autres. J'étais déjà assez bien jugée comme ça, je n'avais pas besoin de plus de problèmes, des étiquettes j'en avais écopés de plus d'une, de « planche à pain » à « inintéressante »en passant par le fameux combo « moche et chiante », « à éviter ». Un rien m'effrayais et lorsque je me suis rendue compte que j'avais peur de tout, j'ai eu encore plus peur. (foutu cercle vicieux) .
Alors savoir qu'en plus d'être seule dans ma classe je devais faire face seule à Roger et Lucas n'arrangeait en rien les choses. C'était comme dans ces films où le héros doit arrêter le mal et sauver des gens en danger, on le voit seul dans la pénombre, éclairé par un seul rayon de lumière, face à ses angoisses les plus profondes.L'héroïne dans cette histoire c'est moi, enfin si on peut m'appeler ainsi, je suis plus le personnage principal, et celle que je devais sauver c'était moi, en combattant mon harcèlement.C'était un combat solitaire qui, chaque jour, s'amusait à créer de nouveaux démons pour venir me hanter, et tout le courage que j'avais pu rassembler s'évaporait aussitôt.
Dès le matin en me levant la peur me tordait le ventre, qu'allait-il se passer aujourd'hui ? Allais-je sortir vivante de cette journée ?Est ce que je serais un peu tranquille ? Ou est ce que ce sera pire ? Pendant le voyage en bus je regardais le paysage, comme la dernière sortie d'un prisonnier avant de se faire exécuter. Je tremblais devant le portail, mais ne m'arrêtais pas pour autant, j'étais contrainte d'avancer, c'était comme se jeter dans la gueule du loup, savoir plus ou moins ce qu'il allait se passer après avoir passé le seuil des grilles de fer mais être obligée d'y entrer et de vérifier par soi même. Le plus dur c'était de descendre les petits escaliers qui menaient à l'immense cours délimitée par des grilles, comme pour me piéger à l'intérieur de la cage aux fauves,moi le petit agneau sans défense.
Ainsi,c'est vaincue avant de m'être battue que je commençais cette nouvelle année. Au fil des semaines, Roger et Lucas avaient été rejoint par Austen et Amel, deux autres garçons qui faisaient partis de ma classe. Je leur avait donné un nom, c'était les autres.J'ai trouvé que ce nom leur allait bien, je en savais pas vraiment qui ils étaient, je ne l'ai connaissais pas plus que ça, ils étaient juste dans ma classe. Leur donner ce nom était une manière de me défendre, de les rendre moindre réels, les autres ça voulait rien dire, c'était vague, ça ne désignait rien en particulier néanmoins je savais très bien qui il désignait.
Les insultes fusaient et rebondissaient sur les murs pour au final venir se loger dans mon cœur qui peu à peu se fissurait de plus en plus .Leurs mots étaient des cartouches sournoises qui trouvaient la moindre faille pour faire tomber une carapace d'acier. A l'inverse d'un vrai soldat je faiblissais sans lutter, me laissant emporter dans les méandres du souvenir de l'ancien moi qui n'était plus,mais qui pourtant ne demandait qu'à refaire son apparition..
Je me lassais de la compagnie du Justine ayant compris qu'elle n'était en rien mon amie mais au contraire une personne toxique dans ma vie.Je ne voulais plus lui ressembler, moi qui l'a voyais comme un exemple de beauté, moi qui l'idolâtrais je me suis rendue compte que la véritable beauté réside à l'intérieur de nous même et non ce à quoi nous ressemblons, la beauté est dans l'âme de quelqu'un. L'apparence physique de Justine cachait sa vraie nature,celle d'une personne méchante, qui prenait là où elle pouvait prendre, elle avait réussi à faire de moi ce qu'elle souhaitait, je ne sais si elle était réellement forte dans ce domaine ou sic'était simplement moi qui était faible. Probablement un peu des deux.
Cependant je ne pouvais rien faire, du moins c'est ce que je pensais, j'étais tellement indépendante, elle était comme une sorte de bouclier qui me protégeait un peu des jugements des autres, en tout cas elle me protégeait de quelque uns d'entre eux, pas de tous mais c'était déjà ça. Pouvait-on dire que je m'étais servie d'elle comme elle l'avait fait ? Sûrement.
Plus les mois passaient plus mon self control diminuait tandis que le désir de faire renaître ma vraie personnalité augmentait.J'avais de plus en plus de mal à maîtriser mon caractère, ce lion qui ne demandait qu'à se montrer aux yeux de tous était mis en cage dans mon esprit par je ne sais quel moyen. J'avais toujours eu un fort caractère, je ne faisais pas partie de ceux qui qui se soumettait, et pourtant..
J'en était venue à un point où je me haïssais autant physiquement que psychologiquement, la simple vue de mon reflet me donnait la nausée.
Toutefois,il existait une personne qui, au milieu de cette obscurité, me tendait la main.
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Alors, qui est cette fameuse personne ? Des idées ?
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J'ajouterai selon les chapitres des médias :)
A demain,
Rx
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Le journal d'une nouvelle moi
Novela JuvenilJ'ai longtemps hésité à appeler ce journal, « le journal d'une fille qui réapprend à vivre », mais j'ai trouvé que ce nom dévoilait trop son contenu alors je m'en suis tenue à ce titre là. « Le journal d'une nouvelle moi.» Mais le plus important ma...