Haldir

Chapitre 13

1730 du second âge ; Mithlond

Le déplacement du clan pour Caras Galadon s'était répandu dans les villages d'Hommes où ils passeraient non loin comme une rumeur. La Lothorien. Les Hommes qui vivaient aux alentours de ce territoire d'elfe chuchotaient, contaient des mythes et légendes le concernant. Personnes n'avaient réellement réussit à s'en approcher, chaque fois, ils se sentaient comme attirés vers ailleurs. Ils se disaient que les lieux étaient protégés et que seul des elfes pouvaient y entrer ou des personnes invitées.

Parmi les rumeurs, l'une, disait que ceux qui passaient sur ce territoire seraient protéger du temps. L'éternité. Un conte ? Une personne voulait y croire. Tapis discrètement, elle réussit à voir ce clan d'elfe traverser un bois. Son regard se posa sur une de ses personnes en tête de cortège. Le regard bleu azure, les cheveux blonds presque blanc argenté, il rayonnait un peu moins que les trois personnes devant lui, mais semblait avoir une telle aura, une telle prestance, qu'elle en resta subjuguée.

C'était décidé. Elle aussi deviendrait une elfine.

Comme il l'avait prévu, le jour de leur arrivée, Haldir fit non seulement sa demande mais aussi son union. Jamais il n'aurait cru pouvoir ressentir en un jour tant de désir, de plaisir, de joie. Une telle force de sensations, d'émotions, de sentiments, qu'il ne pouvait imaginer que ce serait chaque fois aussi intense.

A l'aube de leur premier éveil en ces nouvelles terres, Haldir, plus serein que jamais, sentait entre ses bras une douce chaleur tendre. Ayant d'abord peur d'avoir rêvé, il resserra un peu plus son étreinte afin d'empêcher ce rêve de disparaitre avant d'ouvrir les yeux. Un sourire le prit en voyant que ce n'était pas un rêve. Il tira un peu plus sur les couvertures pour mieux les couvrir et il s'en voulut en voyant que cela l'a réveillé. Hisimi se sentait tant bien. Protégée et surtout aimée. Elle était à sa place, là, contre ce cœur. Entrouvrant les yeux, elle sourit et vient se serrer un peu plus contre lui. Le sourire de son aimé s'agrandit et il vient exercer une douce étreinte.

Hisimi : « Bien dormit ? »
Haldir : « Ce fut la plus belle de mes nuits. »
Hisimi « Moi aussi. »

Elle se tortilla, se redressa et vient déposer un doux baiser contre le haut de l'oreille de son aimé. Aussitôt il rougit et resserra un peu plus son étreinte. Elle vient disparaitre dans son cou et expira longuement. Elle ne voulait pas quitter cette étreinte.

Hisimi : « Je me sens toute courbaturé. »
Haldir : « Nous allons nous y habitué. »
Hisimi : « Dois-je comprendre que cela t'a plus ? »
Haldir : « Beaucoup, trop, peut-être ? »

Elle recula légèrement pour voir son visage.

Hisimi : « Il semblerait que je sois dans ce même excès. »

Avoua-t-elle avant de rougir. Le regard de son amant s'intensifia aussitôt et il se pencha sur elle afin de l'embrasser langoureusement. Ce jour était leur jour. Ils décidèrent de ne pas quitter ce lit ni les bras de l'autre.

Seulement, le jour suivant il allait falloir s'y résoudre. Hisimi vient déposer un baiser léger sur le haut de l'oreille de son amant, lui arrachant un frisson puis un sourire. Il l'observa sans aucune vergogne partir vers la salle d'eau, nue.

Rapidement, ils prirent leurs habitudes en ces lieux, seulement, il y avait tant à faire qu'ils devaient garder en eux leurs frustrations de ne pas pouvoir pleinement profiter de l'autre. Il restait encore beaucoup à construire et ils avaient besoins de matériaux et accessoires que les seigneurs de la Lorien savaient pouvoir trouver en marchandant avec un village d'Homme, non loin de leurs frontières. Celeborn et Galadriel décidèrent d'y envoyer Haldir et Hisimi pour trouver les artisans et passer les accords.

Le jeune couple, accompagné de quelques soldats, s'étaient dirigés vers Ost-in-Edhil. Haldir, qui avait connu l'Eregion au sommet, était quelque peu blessé de revenir dans ces environs. Heureusement Hisimi était là et lui prit la main afin de lui apporter de la douceur en le sentant ainsi ému. Ils arrivèrent dans ce village que des Hommes avaient construit. Il était assez récent, mais visiblement il n'était pas construit pour être détruit prochainement. Il y avait de la vie, de l'agitation.

Cette tendresse entre les deux elfes avait été discrète, bien que non dissimulé, toutefois, elle ne loupa pas à un regard qui n'avait fait qu'attendre de pouvoir les revoir. Un geste tendre qui arracha à celle qui observait un sourire de satisfaction, de victoire.

Les artisans furent rapidement trouvés, les accords passés sans le moindre souci et le groupe d'elfe pu regagner leur nouvelle capitale. Les observer ne lui avait pas suffi, elle a essayé de les suivre pour trouver l'entrée de ce royaume malheureusement, elle avait fini par les perdre de vue et a dû se résigner à rebrousser chemin et rejoindre le village. Bien que maintenant, elle avait une idée un peu plus précise de la direction à prendre.

Quelques jours plus tard à peine, alors que cette personne avait pris position dans la forêt là où elle les avait perdus, elle allait trouver la plus belle des occasions.

Haldir : « Soit prudente. »
Hisimi : « Je le serais. »
Haldir : « Voilà près de deux semaines que nous sommes arrivés... Nous n'avons pas eu un instant à nous. »

Outre leur première nuit.

Hisimi : « Je sais. Cela est aussi douloureux pour moi. Mais, bientôt, nous pourrons nous retrouver et voir ce que nous avons accompli. »

Haldir esquissa un sourire et ils s'embrassèrent tendrement avant qu'elle ne quitte la chambre. Ce jour-là, Celebrian voulait s'entrainer à cheval et avait demandé à Hisimi de l'accompagner. L'elfine avait accepté avec plaisir. La jeune princesse était pleine de vie, pétillante. La voir apprendre chaque jour un peu plus était des plus attendrissant et elle était une belle personne. Plusieurs fois Celebrian lui disait qu'elle était une amie précieuse et même si Hisimi appuyait sur le fait qu'elle était l'intendante du palais, elle lui faisait comprendre combien elle l'estimait comme telle.

Seulement, Celebrian était encore jeune et naïve. Alors qu'ils faisaient haltes, que les quelques soldats qui les accompagnés de loin baissaient légèrement leur garde, la jeune femme sauta sur le dos de sa monture et partit à vive allure en la défiant de la rattraper. Hisimi bondit sur son équidé et elle partit à sa poursuite.

Rapidement, elle vit où se dirigeait l'elfine et l'inquiétude la prit.

Hisimi : « Celebrian ! Cela suffit, vous allez trop loin ! »

Elle se dirigeait vers la fin de leurs frontières, vers le territoire des Hommes.

Une détonation résonna et effraya sa monture. Celebrian ne put qu'en tomber et Hisimi se précipita vers elle. Sautant au sol, elle vient vers elle pour l'aider à se relever.

Hisimi : « Vous allez bien ? »
Celebrian : « Oui, quelque chose lui a fait peur. »
Hisimi : « Oui, il y a eu »

Elle se tu. Elle sentait des présences, des regards. Celebrian s'inquiéta de voir le regard de l'elfine se figer puis se durcir.

Hisimi, chuchotant : « Vous allez prendre ma monture et rentrer. Ne vous retournez pas. Vous rentrez directement, suis-je bien clair ? »
Celebrian, chuchotant : « Que se passe-t-il ? »
Hisimi : « Celebrian, j'ai votre parole ? »
Celebrian : « Oui, mais... Qu'il y a-t-il ? »
Hisimi : « Je l'ignore. »

L'air de rien, elle amena Celebrian vers sa monture et la fit monter avant de l'observer repartir à vive allure. Calmement, méfiante, Hisimi s'approcha de la monture de Celebrian qui s'était finalement arrêtée un peu plus loin.

Celebrian avait croisé les soldats qui les avaient accompagnés, alors sur leurs montures et à leurs poursuites. Tandis qu'Hisimi lui avait dit de rentrer sans escale, elle ne put s'empêcher de s'arrêter à leur niveau et tourner son regard derrière elle. Le souffle court par la course.

Orophin : « Majesté, que se passe-t-il ? »
Celebrian : « Je l'ignore... Hisimi m'a dit de rentrer. Elle n'est pas derrière... »

L'inquiétude se lisait sur son visage. Orophin se raidit et se tourna vers les siens, il leur demanda de raccompagner Celebrian rapidement au camp et demanda à Livorme de l'accompagner afin de partir à la recherche d'Hisimi.

Reprenant le chemin d'où Celebrian venaient, les deux elfes ne tardèrent pas à être guider par une odeur aussi acre qu'inquiétante. Ils se pétrifièrent sur leurs montures qui n'étaient elles aussi pas à l'aise. Le cœur battant, Orophin descendit de son équidé pour s'approcher de celle, de Celebrian, qui gisait au sol, éteinte et recouverte de sang. C'était une vraie boucherie. Il s'en approcha pour venir lui fermer la paupière avant d'observer autour de lui. Il ne vit aucun indice. Il inspira alors profondément pour tenter de se calmer et être plus objectif, il perçu alors quelques traces et voulu les suivre, mais Livorme descendit de sa monture pour venir le stopper.

Livorme : « Non. Nous ignorons combien ils sont et ce qu'ils veulent »
Orophin : « Vu ce qu'ils ont fait à un cheval, on ne peut laisser Hisimi entre leurs mains ! »
Livorme : « Elle sait se défendre, peut-être leur a-t-elle échappé et a-t-elle prit un autre chemin ? Il nous faut regagner le palais, le risque est trop grand si nous y allons que nous deux. »

Orophin avait envie de jurer de colère. Pas contre son ami, il avait raison, c'était bien trop dangereux sans savoir ce qui les attendaient. Ils reprirent leurs montures et regagnèrent le palais.

Pendant ce temps, Haldir s'était sentit étrange. Soudainement son souffle lui semblait un peu plus court, brulant. Il se sentait comme inquiet et effrayé en même temps. N'arrivant plus à se concentrer convenablement, il crut que son cœur allait cesser de battre lorsqu'il aperçut Celebrian débarquer à vive allure sur la monture de son aimée.

Il partit en courant pour rejoindre l'entrée du palais où le couple de dirigeant s'était aussi dirigé en ayant sentit le danger. Celebrian fondit dans les bras de sa mère qui l'étreignit avec douceur. Le souffle court, Haldir observa partout avant de s'approcher.

Haldir : « Où est Hisimi ? »

Il essayait de garder son calme, mais sa voix trahissait son inquiétude. Celebrian recula légèrement le visage pour pouvoir parler.

Celebrian : « Je... Je ne sais pas... Orophin et Livorme y sont allés. »
Haldir : « Allé où ?! »
Celebrian : « Je ne sais pas. »

Gémit-elle en s'agrippant à sa mère, trouvant qu'Haldir devenait effrayant. Celeborn s'approcha un peu plus pour caresser les cheveux de sa fille.

Celeborn : « Explique-nous ce qu'il s'est passé »
Celebrian : « J'ai... C'est ma faute. »

Elle se mit à pleurer et sa mère vient lui prendre le visage pour lui caresser les joues.

Galadriel : « Non, Celebrian, ce n'est pas ta faute. Explique-nous. »
Celebrian : « J'ai... J'ai voulu faire la course. J'ai profité que les soldats fassent une pause pour abreuver leurs montures pour partir avec la mienne. Hisimi s'est mis à me suivre. Je l'ai entendu me rattraper et me dire d'arrêter, de ne pas aller par là. Je voulais m'arrêter, mais avant, y a eu un bruit sourd, comme une détonation. Kaya m'a désarçonné, je suis tombée. »

Elle renifla, essayant de se calmer pour continuer.

Celebrian : « Hisimi est venu vers moi. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je l'ai vu devenir méfiante et inquiète. Elle m'a mise sur sa monture et m'a demandé de rentrer. »

Galadriel continuait de caresser tendrement les joues de sa fille et la reprit dans ses bras quand elle se mit à gémir qu'elle devait être derrière elle avec Kaya. Haldir fixa Galadriel, le regard appelant à de l'espoir.

Haldir : « Madame, ne pouvez-vous pas voir ? »
Galadriel : « Malheureusement, non, je n'ai aucune vision qui vient. »

Et cela ne lui disait rien de bon.

Galadriel : « Toi que ressens-tu ? »
Haldir : « Moi ? »
Celeborn : « Vous êtes lié, Haldir »
Haldir : « J'ai... De l'inquiétude et de... De la peur »

Avoua-t-il quelque peu difficilement.

Celeborn : « Tant que tu ne ressens pas du vide, c'est bon signe. »

Haldir serra les poings essayant de s'accrocher à cela.

Haldir : « Donnez-moi l'autorisation d'y aller. »
Celeborn : « Attendons d'abord le retour de... »

Des bruits d'équidés se firent entendre et un silence prit place alors que les regards se braquèrent sur les deux elfes qui pressaient le pas pour venir. Galadriel comprit à leur regard que les nouvelles n'allaient être bonnes. Elle demanda à Vana d'accompagner Celebrian à sa chambre, ce qu'elle fit sagement. Orophin et Livorme se plantèrent devant le trio et les saluèrent brièvement.

Haldir : « Elle est où ?! »

Livorme sentit sa colère et il se crispa. Orophin aussi, mais, le connaissant et y étant davantage habitué, il prit parole.

Orophin : « Nous avons juste trouvé de légères traces. »
Haldir : « Et la jument ? Kaya ? Hisimi a put prendre un autre chemin avec elle. »

Orophin se pinça un instant les lèvres et tourna son regard vers Galadriel, puis vers Celeborn avant de le baisser. Il inspira doucement et fixa son frère.

Orophin : « On l'a retrouvé supplicié. »

Le regard du capitaine s'écarquilla de stupeur et il pivota aussitôt vers ses dirigeants.

Haldir : « Laissez-moi prendre quelques soldats avec moi. »

Celeborn tourna un bref regard vers Galadriel avant d'hocher doucement de la tête.

Orophin : « Je viens à avec toi. »
Haldir : « Non, reste. »
Orphin : « Haldir »
Haldir : « Tu restes ici avec Rumil ! »

Il prit Livorme, Othar et quelques autres soldats avec qui il partit au plus tôt vers le lieu du massacre. Voir l'état de ce pauvre animal, définitivement, ça ne présageait rien de bon. Ils suivirent les quelques traces visibles qui les mena vers la sortie de forêt, malheureusement, il n'y eut soudainement plus le moindre indice.