Chapitre 5 : le calme avant la tempête

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- " haha, pousse moi encore ! "

- " je vais touché les nuages ! "

Je pousse Elias  qui est sur une balançoire avec un peu plus de force tandis qu' Elsa essaie de toucher les nuages de son côté.

C'est une belle journée ensoleillée et chaude et c'est les vacances. Nous terminons notre première semaine de vacance. Mes parents me donne un peu d'argent de poche et en contre partie je m'occupe de mes sœurs et mon frère. Je leur ai dit que je le faisais avec plaisir et que je ne souhaitais pas d'argent mais ils ont insisté.  

Tout à coup, mes sœurs cessent de rire. Je regarde dans la direction de leurs regards et comprends immédiatement pourquoi elles ont arrêté de rire. Des officiers de la Gestapo escortent un homme au visage tuméfié, il porte une étoile jaune, il a du mal à marcher et si les officiers ne le retenait pas il s'effondrerait certainement.

L'un des officiers lui dit que c'est ce qui arrive quand on ne coopère pas.

- " Elsa, Ilana mettez vos cheveux sur votre étoile " leur ordonnai-je d'un ton sans appel.

Elles s'exécutèrent sans broncher et je pris Elias dans mes bras de façon à dissimuler nos étoiles à tout les deux. Ils ne sont pas là pour nous mais mieux vaut prendre des précautions. Ils passent devant nous en nous souriant comme si la situation était pour le moins banale. Ce n'est qu'après qu'ils soient au moins à cinquante mètres que je m'autorisai à reprendre mon souffle. Le reste de l'après-midi se déroula sans problème jusqu'à ce qu'un groupe de jeunes ne viennent nous embêter.

-" sortez de mon air de jeux " dit l'un d'eux.

- " bande de sale juifs "

- " partez de là ou je fais venir mon père. Il est de la Gestapo et on ne vous reverra jamais "

Les rires fusèrent, Elias se mit à pleurer. 

- " Bon ça suffit, on s'en va ! " dit Aliza excédée.

Les quatre frères et sœurs s'en allèrent sous les railleries.

- " Chut, ce n'est rien Elias, ne pleure plus " 

Le chemin du retour, se fit dans un silence de plomb. Et comme à chaque fois, Aliza croisa des regards noirs, entendit des moqueries ainsi que des aberrations :

- " Si ils pouvaient disparaître, l'air serait plus respirable "

_ " C'est certains !

Aliza soutenu leur regards jusqu'à ce que ce soit eux qui le détourne, elle en retira une profonde satisfaction. A un carrefour, un kiosque à journaux présente sur son étalage, le journal Au Pilori, à la une est écrit " la vermine juive ". Beaucoup de personnes l'achètent.  Aliza se sent mal à l'aise et presse le pas, les jumelles la suivent sans se plaindre pour une fois. Ils passent rapidement devant l'étalage sans s'y attarder. Aliza ne se souvient plus à partir de quand le monde à changé comme ça. Peut-être à l'armistice pour les premiers comme celui qui a crée ce journal, il y a peu pour d'autres. Il y avait encore de l'espoir il y a encore un an mais plus le temps passe plus Aliza remarque que les gens perdent courage. Elle aimerait leur dire qu'il faut s'accrocher, qu'il y a encore de l'espoir, qu'on sera bientôt libérait de l'envahisseur mais elle même perd un peu plus espoir chaque jour. Le 18 juin 1940 et le discours encourageant du général de Gaule lui semble si lointain. Elle avait envie de pleurer, de hurler tant de frustration que de désespoir mais elle ne pouvait pas craquer, elle se devait de rester forte devant Elias, Elsa et Ilana. 

Au  détour d'une rue, pas très loin de chez eux, ils croisèrent des officiers de la Gestapo encore une fois, Aliza avait remarquée qu'ils faisaient plus de ronde surtout dans les quartiers juifs en ce moment.

-" Vos papiers d'identités" demanda l'un d'eux

Aliza sortie les papiers de tout le monde et les tendit à l'officier. Il les lui arracha presque des mains.

-" Qu'est-ce que vous faites en pleine rue comme ça ? "

- " On a passait la journée au parc rien de plus monsieur " répondit poliment Aliza

- " C'est bientôt l'heure du couvre feu, vous ne devriez pas être dehors "

- " Mais ce n'est pas encore l'heure, si nous devons rentrer une demi heure avant le couvre feu maintenant alors autant l'avancer " ne pu s'empêcher de répondre Aliza

- " Pour qui te prends-tu pour répondre comme ça à un officier ? "

- " Pardon je ne voulais pas vous manquer de res ... "

- " Tais toi je ne t'ai pas demandé de parler "

Aliza baissa la tête

- " Les rebelles dans sont genre font souvent parti de la résistance " dit un autre homme

- " Tu as quoi dans ton sac ? "

Il lui arracha le sac des mains.

- " Les mains contre le mur " lui ordonna l' officier qui lui parlait depuis le début

Elle s'exécuta tremblante.

Il commença alors une fouille. Aliza se sentait acculée, impuissante et surtout humilier qu'un homme la touche ainsi. Elle finit par craquer et commença à sangloter.

- " Qu'est-ce que vous faites ? "

Aliza tourna la tête et vit son père qui arrivé en courant vers eux.

- " Laissez ma fille tranquille, elle n'a rien fait "

Ils le stoppèrent net.

- " Nous effectuons un contrôle de routine " répondi celui qui fouillé Aliza

Les officiers ne trouvèrent rien dans le sac ou sur Aliza alors ils partirent en leur ordonnant de renter chez eux. Aliza se jeta dans les bras de son père et il la serra dans ses bras. Aliza se sentait tellement en sécurité dans ses bras, elle aurait pu y rester pour toujours. Il la relâcha et se tourna vers les enfants.

- " Vous allez bien ? "

Ils hochèrent de la tête puis rentrèrent à la maison. Ce n'est que lorsqu'elle fut allongée dans son lit qu' Aliza se relâcha. Quelle journée ! Des larmes silencieuses coulèrent le long de ses joues. La nuit était déjà bien avancée quand Aliza finit par trouver le sommeil ...

FIN DU CHAPITRE !

Aliza [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant