OS 5 : le retour d'Akashi

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Dans les jours qui suivirent, Alice fut étonnée de ne pas voir le chef d'entreprise revenir à la charge. Elle le pensait plus déterminé. Mais ce n'était sans doute mieux comme ça. Seijuro Akashi avait quelque chose d'effrayant. Chez lui, tout semblait impersonnel, une véritable pub Ikea. Le regard du garçon aussi la dérangeait : il semblait tout savoir d'elle, elle se sentait nue lorsqu'il la regardait. Et oui, il la troublait. Et ce trouble l'effrayait au plus au point. Car des heures passées avec Akashi, elle n'avait retenu que deux choses : la première, c'est qu'elle ne savait rien de lui. Il s'était toujours arrangé pour faire revenir la conversation sur elle sans jamais répondre à ses questions... la seconde, c'est qu'il avait toujours les yeux sur elle. Il la déshabillait du regard avec insistance. Elle l'avait toujours trouvé un peu trop parfait pour être honnête. Elle savait maintenant pourquoi il avait agi comme ça avec elle. Il s'en fichait. Il voulait juste une jolie poule pour lui tenir compagnie la nuit... une jolie poule qu'il couvrait de cadeaux pour la rendre docile.

Et même si elle avait trop de respect pour elle-même pour être la maitresse d'un homme parce qu'il la couvrait de cadeaux, elle devait bien s'avouer qu'être le centre l'attention d'un homme aussi ensorceleur que Seijuro Akashi l'avait ravi. Elle aurait juste aimé qu'il ne fasse pas tout ça juste pour la mettre dans son lit.

Elle resta avec ses doutes encore une bonne dizaine de jours, puis, un soir, alors qu'elle travaillait tard sur des dossiers, aux alentours de 23 heures, Seijuro entra dans son bureau brusquement. À en juger par son costume (dans lequel il était beaucoup trop sexy au gout des hormones affamées de la docteure), il sortait du travail. Mais un détail avait changé : ses yeux avaient viré aux vairons et son regard était plus autoritaire que jamais.

« Tu pourrais frapper.

Voyant qu'il ne réagissait pas, voire même qu'il se foutait complètement de ce qu'elle disait, elle ferma un peu brusquement son ordinateur portable et fit pivoter son siège vers lui.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Pourquoi tu ne l'as pas encaissé ?

Elle fronça les sourcils.

- De quoi parles-tu ?

- Mon chèque, celui que j'ai fait pour ton association, pourquoi tu ne l'as pas encaissé ?

- Parce que je l'ai déchiré. Je ne veux rien qui vienne de toi. D'ailleurs, tu as du recevoir les cadeaux que je t'ai fait renvoyé.

- En effet, mais je n'ai que faire de ces babioles.

Alice tiqua sur le mot qu'il avait employé pour décrire les objets qui coutaient trois fois son salaire (et pourtant elle estimait qu'elle n'avait pas à se plaindre) mais le regard furieux que lui lançait Seijuro la dissuada de répondre trop rapidement. Elle prit une profonde inspiration.

- Pourquoi tu es là alors ?

- Parce que je déteste que l'on ne respecte pas mes ordres.

- Quels ordres ? pour qui tu te prends ?

Akashi s'avança vers elle et par pur réflexe, recula vers la fenêtre contre laquelle elle fut bientôt prise au piège par l'empereur qui bloqua ses poignets au dessus d'elle. Un frisson lui parcourut l'échine et la colonne vertébrale.

- Premier ordre : je ne fais pas de chèque pour que quiconque ne les déchire en confettis. Alors je vais t'en faire un nouveau. Et cette fois, je ne te laisse pas le choix : j'ordonne que tu l'encaisses.

Alice hocha la tête, hypnotisée par les yeux du garçon.

- Second ordre...

Alice avait la bouche sèche mais trouva elle ne sait comment le courage d'émettre un son.

- Oui ?

Seijuro la regarda et son petit sourire laissa à la place à un sourire plus chaleureux et sincère. C'était la première fois que quelqu'un osait interrompre l'absolu empereur. Et ce n'était pas sans lui déplaire. Et plus encore, le frustrer. Cette fille le rendait complètement fou.

- Seconde ordre ma chère. Vous êtes à présent en mon pouvoir et...

Ne fais pas ça, murmura une voix au fond de lui, n'utilise pas tes yeux pour l'avoir. Nous l'aimons trop pour ça. Et que nous le voulions ou non, et quoique tu essayes d'obtenir d'elle ou de lui faire croire, c'est elle qui nous a en son pouvoir. Tes yeux n'y changeront rien. Alors abandonne... ne force pas le chemin jusqu'à son cœur. Convins là plutôt de t'y guider... ne cause pas notre échec...

Akashi ferma les yeux quelques secondes et lorsqu'il les rouvrit, il relâcha subitement son emprise sur Alice et posa une main sur sa taille, son autre lui caressa la joue avec une infinie tendresse. Alice releva la tête vers lui et plongea ses yeux dans les siens, tous deux rouges. Ils rougirent tous deux.

- Et ?

- Oublie ça. Promets-moi simplement de me laisser une chance de te prouver que je compte faire de toi bien plus qu'une banale maitresse.

- Quoi alors ?

- La gardienne de mon bonheur. »

Il l'embrassa sur le front, s'inclina, s'excusa de cette entrée brusque, lui souhaita bonne nuit et s'éclipsa.

Alice le cœur battant, s'assit et serra contre son cœur l'iris blanc et bleu qu'il avait glissé dans sa main avant de partir. Elle la glissa ensuite entre deux livres de médecine pour la faire sécher : hors de question que celle-ci se fane : elle n'était pas bonne à jeter.

Lorsqu'elle rentra chez elle après son service en milieu de matinée le lendemain, ce fut avec joie qu'elle vit qu'un nouveau bouquet l'attendait sur la table de son salon : un bouquet de roses rouges, accompagné d'une carte et d'un nouveau rendez-vous.

« Nous nous rejoindrons devant le siège de mon entreprise, cet après midi même, à 17 heures.

Tu n'as pas besoin de te vêtir de manière particulière.

Avec l'espoir de te revoir,

Seijuro

PS : j'ai pris la liberté de te rendre tes cadeaux. Je sais ce que tu en penses mais sache que si tu me les renvoie encore, je m'arrange pour que ton nom figure sur les blacklists de tous les coursiers du pays. »

Alice sourit : il n'y avait pas à dire, ce garçonétait déterminé et habitué à obtenir tout ce qu'il voulait. Le problème,c'est qu'il semblait que c'était elle qu'il voulait et elle faisait de larésistance.

Suite d'OS Kuroko No BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant