Connection with the rain | Minsung

Insult

Jisung attendait le bus dans une lueur sombre. 

Il maudissait ses cours personnels.

Le soleil lui était bon ami. Une lumière chaleureuse qui le réchauffait. Et pourtant, elle avait beau éclairer la lune pour montrer que cette dernière était toujours là, il semblait effrayé. Ses doigts étaient crispés et l'étoile ne l'encourageait jamais malgré son apparition. De plus aujourd'hui sa phase lunaire était la pleine lune.

Seul pour un long moment et cela ne le rassurait guère.

Il soupira, exténué de cette fin de semaine, un vendredi bien trop chargé pour un jeune adulte tel que lui.

Lorsque les phares l'aveugla, un signe qui montrait que le moyen de locomotion était là, il monta, puis passa sa carte d'un air nonchalant et se dirigea instinctivement vers un endroit qu'il adorait particulièrement.

Une ombre, un objet diffuseur de cette personne qui ne permettent aucunement de reconnaître qui il était. Des particules qui n'atteignent pas leur but et ne diffusent aucune lumière. Un système d'image conçut par notre cerveau. Pourtant cet ombre, Jisung pouvait parfaitement la prédire. Il enfreignait les lois de la physique, néanmoins il se sentait intimidé.

 Du noir qui était rattaché à chaque personne, une sorte de seconde âme et celle-là semblait inconsciente. Assise tout comme cette seule personne du bus, hormis le chauffeur.

Elle était tout au fond du côté gauche de l'allée, contrairement à Jisung qui se mit au même rang, mais du côté droite. Un plan stratégique, sa vie serait un mensonge s'il n'avouerait pas qu'il s'était installé près de lui.

Il jeta un coup d'œil timide vers ce garçon. Ses longs fils d'ange formant ses cheveux retombaient jusqu'au niveau de ses sourcils, de couleur châtain pour former une frange calée sur la droite, ses yeux brunâtres qui regardaient la vitre se reflétant comme un miroir ou plutôt une goutte d'eau qui tomba sur une flaque créant ses ondes, un impact sûrement qui permettait à Jisung d'avoir une vision de lui, son nez légèrement pointu, mais parfait, ses lèvres embourbées qui ressortaient et formaient souvent un o pour entre apercevoir ses deux incisives du milieu provenant du palier en hauteur, rendait ce dernier comme un lapin inoffensif. Le blond fut complètement dément de lui.

Le paysage avait fait une pause spatio-temporelle. Le cinéma était conclu. Les images qui défilaient à ses yeux pour former le film venait de s'arrêter. Les arbres ne bougeaient plus, les lignes sur la route semblaient reprendre leur forme initiale. Seul la pluie jouait au plus malin. Elle était l'élément perturbateur. Une chose qui tapait contre les parois des vitres afin de s'écraser,  puis de couler dans une douceur nonchalante. Un fin triste, poussées par la gravité et une perte de conscience. Les acteurs s'en allèrent lorsque la caméra était coupée.

Malheureusement, son cœur fit un bond dans sa poitrine. L'inconnu venait de tenter un regard vers lui.

Jisung était devenu rouge pivoine. Un atout qu'il fallait préciser, l'homme décrit par les jeux de lumières fut celui qu'il admirait depuis des lustres. Il le trouvait luxueux, et même s'il n'avait jamais entendu sa voix, il pouvait jurer qu'elle devait être la plus douce et apaisante.

Cette tension le faisait frissonner et son cœur ne semblait pas se calmer. Il ne pouvait pas refuser de s'enfuir physiquement et mentalement devant son soi-disant "crush" s'il était au lycée voire collège.

Il lâcha un juron par faute d'inadvertance et décida, les joues toujours enflammées, de croiser enfin le regard du plus grand. Ses mains bougèrent timidement et il s'excusa pour avoir été malpoli. Pour la partie touchant le cerveau, c'est-à-dire mental, il venait de s'échouer tel des vagues sur le sable brulant d'impatience.

L'inconnu aux cheveux bruns mit sa main devant sa bouche et lâcha un rire. Il se leva pour sa propre intention quant à Jisung, il était paralysé.

C'était l'arrêt du châtain. Ou finalement l'acteur qui avait terminé de jouer son rôle.

Le protagoniste s'en voulait. Il avait été tellement bête, il aurait pu être un peu plus parfait pour soi-disant s'intégrer à la société. Il fixait ses pieds par honte, une crédibilité qu'il venait de perdre, tout en restant assis. Ses lèvres avaient payé son maladroitement.  

Puis, un son agréable parvenait à ses oreilles, cela le chatouillait, il releva sa tête lorsque ce dernier venait de finir sa phrase.

_ Rendez-vous à ton arrêt de bus demain à 17 heures.

Le blond s'émerveilla. Était-ce réellement son coup de foudre qui venait de lui parler ? Sa voix fut comme il l'avait imaginé ! Il se sentait confus à propos de tout ça, c'était bizarre, il n'avait pas montré ses qualités et s'était fait aborder, quel incompréhension pour lui. 

Son côté timide ressorti et il ne répondit rien. Tout en étant embarrassé et dubitatif, il posa son épaule contre la vitre qui le protégeait de ces fameuses gouttes, priant d'avoir une chance avec lui. Et le film reprit mouvement.