Chapitre 9 : Erreur de communication

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La nuit fut courte. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ce que j'avais fait, et à ce qu'allait penser Ladybug. Je l'imaginais m'enguirlander, me crier dessus, à me traiter de tous les noms. Et à chaque fois, je n'arrivais pas à lui répondre, ma voix était comme en sourdine au fond de ma gorge. Chaque reproche me frappait comme un uppercut en plein visage, et tout tournait autour de moi. Les couleurs rouges et vertes se mélangeaient pour former un monde sombre qui m'aspirait à l'intérieur, et à chaque fois, la sensation de chuter me sort brutalement de ce cauchemar. Je me suis réveillé quatre fois en sueur cette nuit, et j'étais incapable de me rendormir. Mon réveil m'avait sauvé de ce calvaire, même si je n'ai pas pu me reposer pour cette longue journée qui m'attendait.

Je me rends compte que perdre la confiance de ma Lady est vraiment quelque chose qui m'effraye au plus haut point. Bien plus que le fait qu'elle ne m'aime pas, j'ai peur qu'elle me haïsse. Je viens d'ébranler la confiance qu'on a bâti tout au long de nos combats et de nos victoires. J'espère vraiment que j'arriverais à recoller les morceaux. Et surtout à ne plus faire de bêtises...

En cours, j'avais énormément de mal à me concentrer. Je ressens rapidement le manque de sommeil, surtout en physiques, alors même que c'est une de mes matières favorites. Mme Mendeleïev, sentant mon inattention, me questionna bien plus que de raison. Je tardais par rapport à d'habitude pour lui donner les bonnes réponses. J'ai alors écopé un regard réprobateur de sa part, ce qui en dit long sur ce qu'elle pensait. Plus qu'à cartonner au devoir de la semaine prochaine pour éviter qu'elle n'appelle mon père. Il ne manquerait plus qu'il s'en mêle !

Nino m'avait adressé un sourire encourageant pendant le cours. Je lui avais dit que j'avais eu du mal à dormir cette nuit à l'interclasse, bien que je ne lui aie pas expliqué pourquoi. Il n'a pas insisté, et au contraire a supporté ma léthargie toute la journée sans me faire de remarque.

Ce qui n'est clairement pas le cas d'Alya, lorsqu'on la rejoint lors de la pause du matin :

« Agreste, désolée de te le dire, mais tu as vraiment une tête de mort-vivant !

-Merci Alya, tu as ruiné tous mes efforts de ce matin ! Bravo ! , râle Nino.

-Ce n'est rien, Nino, t'inquiètes, dis-je en soupirant. Je sais que j'ai une tête de déterré. Heureusement que je n'ai pas de shooting ce soir.

-Tu as quoi de prévu d'ailleurs ? me demande Nino

-Euh, attend, je ne sais plus... Je vais regarder ça tout de suite... »

Marinette murmure quelque chose que je n'entends pas, ce qui fait bien rire Alya.

« J'ai raté quelque chose ?

-Nan, rien du tout. Regarde ton emploi du temps, Agreste, réplique Alya, toujours morte de rire. »

Je vérifie sur ma tablette mon programme extrascolaire.

« Ce soir, c'est escrime de prévu »

Alya continue de rire aux éclats, pendant que Marinette devient rouge pivoine. Elle essaye de se cacher derrière son sac pendant que son amie se tient les côtes de rire. Visiblement, on a manqué la blague du siècle.

« Bon, dis-nous ce qui te fait rire Alya, qu'on rigole avec toi, s'impatiente Nino. Parce qu'on a l'air de deux idiots là...

-Un truc de filles, vous ne pouvez pas comprendre, répond Alya qui s'est enfin calmée. N'est-ce pas Marinette ?

-Laissez tomber, Alya est une folle en manque de sucre, affirme Marinette en fouillant dans son sac, les joues toujours bien rouges. Tiens, mange voir un macaron, ça te calmera.

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