Introduction

6 0 0
                                    

C'est dans une soirée agréable que la ville s'endort doucement, un vent tiède agitant les branches des arbres dans les jardins et les tiges des fleurs un peu jaunies par la chaleur étouffante des longues journées d'été. Les barbecues fumants sont éteints, le soleil commence à se cacher derrières les maisons dont les fenêtres s'illuminent peu à peu. Dans une maison un peu à l'écart des autres, l'habitant fait chauffer de l'eau. C'est étonnant, de boire de l'eau chaude dans une saison où l'on cherche la moindre brise, la moindre ombre, tout ce qui peu rafraichir, mais c'est une habitude et ce n'est pas l'été qui va changer ses habitudes. La tisane à la camomille, ça fait dormir et c'est très bon, encore plus quand on la fait pousser soi-même, plus qu'on la cueille et la sèche avec beaucoup d'amour.

Une fois l'eau bouillie avec un peu de fleurs séchées, ces dernières sont retirées avec une petite cuillère et l'infusion est versée tout doucement dans une petite tasse à café blanche, avec une anse argentée. Le liquide d'un jaune tirant sur le vert danse, mélangé avec une cuillerée de sucre fin. Le sucre, ce n'est pas bon pour la santé, mais avec l'âge, on finit par oublier touts ce que l'on nous répète sans arrêt et, même si on s'en souvient, à s'en ficher un peu. Et quoi de mieux que d'aller de la cuisine à salon, avec sa petite tasse de tisane, une jolie bougie pour sa lueur orangée, et de s'asseoir bien au fond du fauteuil douillet, qui a perdu toute sa rigidité et sa couleur avec le temps ? Il avait sûrement été bleu, ou vert, ou même rouge un jour, mais on ne pourrait plus le distinguer ; il est au moins aussi vieux que la personne assise dessus. Bien que devenu un peu rêche par endroits, il n'en est pas moins comfortable. On s'endormirait presque, là-dedans.

CombustionWhere stories live. Discover now