Recueil Speirton "Band of Brothers"

Fear of heights

Le Capitaine Speirs est très taquin avec son premier Lieutenant , surtout quand ça concerne le vertige de celui ci ...

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10 Mai 1945
Nous y voilà, trois ans que nous sommes partis en guerre et aujourd'hui c'est enfin fini, plus de guerre, plus de morts, plus de bombardements, plus d'Hitler et plus de Nazis.

J'avais longtemps attendu ce jour, celui où nous serions enfin en paix ne serait ce l'histoire d'une nuit et c'est ici dans le haut balcon du fameux nid d'aigle, le chalet de l'ancien Chancelier allemand que je pus trouver ce silence paisible. J'étais seul perdu dans mes pensées penché sur le balcon de pierre et je regardais cette vue imprenable sur les montagnes. C'était magnifique, un paysage comme je ne les ai jamais vu et je pense être nostalgique de cette vue une fois rentré chez moi, mais toute bonne chose a une fin.

Ce n'est seulement qu'après que je baissai le regard, les parois s'étaient arrêtées pour laisser place à la falaise, à cette vue je déglutis. J'ai le vertige, je l'ai toujours eu mais c'était hypnotisant et effrayant tout à la fois je n'osais pas détourner le regard ou lâcher le bord de peur de tomber, je ne sais pas. C'est à la seconde d'après que mon cœur arrêta de battre. Perdu dans le vide, je n'avais pas entendu la venue de mon supérieur, le Capitaine Ronald Speirs qui s'était penché vers moi posant sa main sur mon épaule. J'étais mortifié en sentant son appui sur moi, j'avais l'impression de tomber l'espace d'un instant. Ronald me regarda, toujours sa main sur mon épaule, c'était chaleureux mais ferme. "Lipton !" Dit-il avec un sourire béat, il avait l'air bien heureux et à cette odeur et sa façon d'agir, je pouvais vite comprendre qu'il avait bien profité des bouteilles conservées en bas...

"Que faite vous ? Vous êtes très pâle, quelque-chose ne va pas ?"J'allais lui répondre mais aucun mot ne sortit de ma bouche et mon regard continuait de fixer le vide et c'est là qu'un rire attira de nouveau mon intention. Mon Capitaine était en train de rire contre mon épaule, un rire chaleureux mais impossible à arrêter sous l'effet de l'alcool. Une rougeur était très présente sur son visage, l'un des effets secondaires et elle était aussi présente sur le mien. "Oh vous avez le vertige ?" C'était rhétorique bien-sûr mais je ne pus m'empêcher de répondre avec un hochement de tête :"Malheureusement je crois bien Monsieur...". Speirs essayait de reprendre son calme avec une certaine difficulté et balbutia :"Vous avez le vertige ? Vous avez traversé l'Europe pour la guerre, vous avez été à découvert en plein bombardement, vous avez sauté d'un avion à plusieurs reprises, vous êtes un foutu parachutiste et vous me dites que vous avez le vertige ?".

J'étais gêné mais légèrement amusé par la réaction de Ronald, son rire et sa bonne humeur inhabituels étaient, il semblerait, contagieux et la première réponse qui me vint, accompagnée d'un petit sourire, fut :"On m'a dit que je serai payé 50 $ de plus par mois."