Cela fait une semaine que je n'avais pas remis les pieds au rapidos et je ne serais pas revenu de sitôt si Bob ne m'avait pas demandé un coup de main. Je suis derrière le bar à attendre son retour de la banque. Finalement, il a accepté la proposition de ma sœur, mais je n'en sais pas plus, il ne veut pas en parler avec moi. Je me suis alors renseigné auprès de ma sœur, mais elle m'a juste dit qu'il avait accepté à la seule condition qu'il paye plus d'un simple euro symbolique. Pour ce qui est de la somme qu'ils ont convenu, je n'en ai pas la moindre idée et Molly a raison, cela ne me regarde pas. Tant que Bob garde son appartement, c'est tout ce qui compte.
Je range maladroitement le bar rempli de verres vides. J'avoue ne pas être un grand fan de ce métier, encore plus car il faut être au contact des clients et moi les gens c'est plutôt, plus je les fuis, mieux je me sens. Mais comme Bob est mon ami, je ne pouvais pas lui refuser. C'est donc avec mon poignet attelé que j'essaie de faire du mieux que je peux et surtout ce que je peux, c'est-à-dire ranger un peu le bar et prendre les commandes. Et comme me l'a fait remarquer Bob, je suis droitier et mes doigts de mon poignet gauche sont toujours valides. Heureusement nous sommes vendredi et ce jour-là, il y a beaucoup moins de monde, sûrement parce que certains ne travaillent que le matin. Cependant cela n'empêche pas Lili de courir à droite à gauche.
Lorsque des clients se postent devant moi pour payer leurs notes, je constate que Bob a fait son grand retour. Tout sourire, il s'approche de moi et me tape sur l'épaule en me lançant :
— Tu vois, tu devrais travailler pour moi, mon grand !
— Alors là, tu rêves, mon ami ! Un service de temps à autre, pas de soucis, mais c'est tout ! lui affirmé-je.
— OK ça va, se résigne-t-il. Mais justement en parlant de service, tu ne voudrais pas aller prendre la commande à ta table habituelle ?
— Euh, tu n'es pas censé ne plus servir à cette heure-ci ? demandé-je.
— Si, mais le client est roi, et puis celui-là est un client très important, tu vois, me sourit-il.
Je souffle de mécontentement en attrapant mon calepin et mon stylo puis je me dirige vers la terrasse, dégoûté de ne pas avoir déjà terminé. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour ses amis, je vous le dis-moi !
Le nez fourré dans mon calepin, je traverse les tables pour arriver à la mienne, je ne prends même pas la peine de regarder mon interlocuteur. Client important ou pas, rien à foutre, je déteste être le mec sociable et souriant que seuls mes proches connaissent.
— Bonjour, vous désirez ?
— M'excuser !
Un mot, un seul mot qui a toute la puissance nécessaire pour faire galoper mon cœur et le faire raisonner dans ma cage thoracique, mais surtout qui me fait relever la tête en une putain de fraction de seconde. Quand mes yeux accrochent les siens, je suis subjugué par tant d'éclats.
Non de dieu jamais, ô grand jamais je n'ai vu une telle couleur. Un petit sourire timide se fend sur ses lèvres dévoilant une dentition digne des stars hollywoodiennes. Je peux aussi voir que durant cette semaine d'absence son bleu s'est largement atténué, mais il reste bien là, à gâcher ce magnifique visage. Lorsque je l'entends pouffer de rire, je me réveille de ma stupeur ou plutôt de ma contemplation.
— Des excuses vous disiez ? Je ne crois pas qu'il y ait cela au menu. La taquiné-je.
— Hum, réfléchit-elle en passant son index sur son menton. Alors je me contenterai d'un soda accompagné de Loan. Rit-elle.
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Prends-moi la main *Édité*
Romance\\- 🔞 S'abstenir // Loan: Même jour, même heure. Je percevais son doux visage, un rayon de soleil parmi les nuages. Ce regard émerveillé, passionné. Jusqu'à ce jour où il m'est apparu tuméfié. Que lui est-il arrivé ? Âbha: Je l'avais remarqué...