Après s'être enfin levés, le cœur encore plus léger que la veille, les deux hommes avaient appréhendé leur épuisement, dû à la journée précédente. Autant mentalement que physiquement, le dixième anniversaire de leur éloignement avait été plus que riche en émotions de toutes sortes, pour finalement devenir le tout premier jour de leur relation de couple. Ils étaient ensemble, officiellement, sincèrement, plus que jamais heureux de leur union. Ils avaient encore un peu de mal à y croire, tant les choses leur semblaient surréalistes et parfaites, plus belles encore que tout ce qu'ils avaient espéré depuis des années. Jari se régalait de voir son amant déambuler dans les pièces de sa maison, comme si c'était la sienne. Il y avait si longtemps qu'il n'y avait plus eu ni vie ni douceur entre ces murs froids. Olli égayait à présent les lieux, radieux, et arborant un sourire éclatant. Le brun se plaisait à se répéter qu'il était avec le blond, et qu'ils s'aimaient. En dehors du cauchemar de son bien aimé, le batteur, bien qu'ayant trop peu dormi, avait profité d'un sommeil calme et en partie réparateur, tant le blond l'apaisait. C'était presque comme si ses insomnies n'avaient plus lieu d'être, aujourd'hui et à jamais. Le jeune homme avait trouvé sa place et sa raison d'être avec le guitariste, et pour rien au monde il ne voudrait perdre tout ceci. Il savait qu'alors, il cesserait lui-même d'exister.
Jari fut extirpé de ses pensées par Olli, la main tendue dans sa direction, qui l'aida à se lever pour le prendre aussitôt dans ses bras.
« - Comment je vais me passer de te serrer contre moi pendant tout le temps de la tournée ?
- Et si tu ne t'en passais pas ? Proposa Jari en souriant. Sans qu'ils ne nous voient forcément, en secret, juste toi et moi.
- Je crois que je préfère cette perspective. Affirma le blond. »
Jari déposa un baiser sur la joue du guitariste et les deux hommes échangèrent un sourire. Ils s'écartèrent l'un de l'autre et Olli se laissa guider par le batteur jusqu'à la cuisine. Cela ne fut pas sans lui rappeler le passé, et cette habitude qu'ils avaient prise de se préparer ensemble chaque matin. Le caractère naturel de ces moments leur revint plus vite que jamais en mémoire, et dans des gestes qui leur étaient si familiers, Olli sortit deux tasses ainsi que du café et alluma la cafetière, tandis que Jari coupait quelques morceaux de pain. Le brun les recouvrit rapidement d'une couche de confiture de framboises, celle pour laquelle les deux hommes avaient toujours eu un faible. Le guitariste fit couler deux cafés identiques, et il se glissa derrière le brun, caressant au passage doucement son dos, pour récupérer dans le placard un morceau de sucre qu'il ajouta dans l'une des deux tasses. Ils avaient si souvent accompli ces gestes ensemble, se taquinant au passage ou discutant simplement de tout et de rien.
Ce matin, bien que fatigués, les deux amants ne manquèrent pas à ces douces habitudes. Olli venait de déposer sur la table les deux tasses, face à face, et il s'était assis, attendant patiemment le brun, quand celui-ci, ayant un peu de confiture au bout du doigt, s'approcha innocemment de son amant et laissa sur sa joue la préparation sucrée en riant. Le guitariste fut surpris et il se mit à rire à son tour. Il essuya sa joue et observa le brun, amusé.Olli se leva et se dirigea aussitôt vers son amant, qui cachait derrière son dos le pot de confiture ouvert pour le laisser inaccessible au blond.
« - Tu cherches quelque chose chéri ? Demanda innocemment Jari.
- J'aimerai bien un peu plus de confiture, oui !
- Il n'y en a plus malheureusement. Répondit le brun. »
Olli se pencha vers lui, tentant de glisser ses mains derrière le dos de son amant. Le batteur, à présent dangereusement penché en arrière sur le comptoir, plongea aussitôt son doigt dans le pot et en déposa de nouveau sur le visage et les lèvres du blond qui, une lueur de défi et un immense sourire sur le visage, semblait désireux de vengeance. Le brun se détourna du comptoir, pour échapper à son petit-ami. Ils riaient comme des enfants, et Olli s'approcha bien vite du brun, le visage toujours barbouillé de framboise.
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Eternity [Poets Of The Fall] Français/English
Fiksi PenggemarFrançais / English Six hommes, un groupe, trois histoires : Poets Of The Fall I - Après dix ans, rien n'avait changé entre eux. Leurs sentiments, toujours intacts, ne pouvaient pas de nouveau les faire souffrir. Sauraient-ils enfin se regarder, se p...