Dans la rue, du soir au matin, il traîne,
Et pourtant, il n'a même pas la haine,
Il nous tend cette main semi ouverte,
Et sur cette place quasi déserte,
Le dos courbé, les yeux souvent baissés,
Il se souvient ému du temps passé.
Un matin, je vous ai observé,
Vous me sembliez las et fataliste,
Un sourire : vous m'avez raconté,
Le regard fuyant et un peu triste,
La liberté et votre camion,
Les marchés, votre grande passion,
Et puis ce très mauvais bilan,
La banque vous prête de l'argent,
Mais rien ne se passe comme avant,
Les galères et les saisons s'enchaînent,
Ces messieurs les huissiers se déchaînent,
Mais pas d'humanité pour autant,
Vous avez prié et combattu,
Vous vous êtes débattu mais peine perdu...
Dans la rue, du soir au matin, il traîne,
Et pourtant, il n'a même pas la haine,
Il nous tend cette main semi ouverte,
Et sur cette place quasi déserte,
Le dos courbé, les yeux souvent baissés,
Il se souvient ému du temps passé.
En 1 an vous avez perdu,
Tout et même l'inattendu,
Votre famille, votre amie,
Vos voisins, votre colibri,
Votre sourire, le courage,
Et puis est arrivé le naufrage,
Vous n'aviez plus de logement,
Vous n'aviez même plus d'argent,
Ils vous ont pris votre camion,
Votre plus belle ambition,
Ils ont clôturé tous vos prêts,
Vous n'aviez donc plus de billets,
Et vous n'aviez plus rien à vendre,
Donc c'est sûr plus rien à attendre,
Victime d'un acharnement,
Mais quel injuste châtiment...
Dans la rue, du soir au matin, il traîne,
Et pourtant, il n'a même pas la haine,
Il nous tend cette main semi ouverte,
Et sur cette place quasi déserte,
Le dos courbé, les yeux souvent baissés,
Il se souvient ému du temps passé.
Je vous regarde et j'imagine,
De l'argent comme s'il en pleuvait,
Un patron presque parfait,
Une maison que je vous dessine,
Votre sourire qui respire,
Je vous promets de revenir,
Mais dans vos yeux, pas un espoir,
D'ailleurs, il n'y a rien à voir,
Les heures, les jours, les mois passent,
Mais non, je ne vous oublie pas,
Et je mesure n'est-ce pas,
Que tous ces tours de passe passe,
Ce n'est pas bien sûr pour ces êtres,
Qui couchent au pied des parcmètres,
Oui, ce travail tant espéré,
C a y est, je vous l'ai trouvé,
Mais cette place, vous l'avez désertée,
Alors j'espère que vous vous êtes relevé...
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TOMBER POUR LA BANQUE
PoetryC'est une rencontre que j'ai faite en juillet 2007 sur le parking de la gare à Nantes. Il faisait très chaud, j'attendais ma fille dans mon véhicule, la vitre baissée. Tout à coup, un homme s'est approché et m'a demandé un peu d'argent. J'ai refusé...