Chapitre 8 : Dans les brumes de la vérité

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Je vais pour répliquer, lorsque des coups de feu se font entendre derrière la porte, notre seule barrière de protection contre les gardes. Brenda pâlit, puis se tourne vers moi, une lueur déterminée dans le regard, et sans que je n'ai pu réagir, elle me pousse dans le vide. 

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"- On a pas le choix, il faut avancer, fais Jorge avec autorité. 

- Mais qu'est-ce qu'on fait pour Thomas, Térésa et Brenda ? je demande d'une voix blanche tout en luttant pour reprendre le souffle que m'a fait perdre cette traversée vertigineuse. 

- Ils vont s'en sortir, vous en faites pas, répond le quinquagénaire qui se met déjà en marche. Ils passeront par un autre chemin, et ils nous retrouverons chez Marcus, reprend-il en répétant les mots sortis par Brenda quelques instants plus tôt. 

- Et c'est qui ce Marcus ? demande Minho avec méfiance. 

- Quelqu'un susceptible de nous conduire au refuge. 

- On peut lui faire confiance ? questionne Newt. 

Jorge soupire. 

- Je trouve que vous posez beaucoup de questions, hermanos

Sans un mot de plus, il s'éloigne. 

- Vous faites pas de mauvais sang pour vos amis, intervient Evanna que j'avais presque oubliée. Et pas besoin de vous inquiéter pour Marcus non plus. Jorge sait ce qu'il fait. Pour le moment, on va essayer de pas se faire chopper par les scientifiques qui nous courent après, ce serait cool. "

Sur ce, la jeune fille s'éloigne à son tour, et nous les suivons à travers un dédale de couloirs, qui je l'espère, nous permettra d'échapper aux gardes du W.C.K.D qui se sont sûrement lancé à notre poursuite. 

Nous marchons à travers ces couloirs déserts pendant le reste de la nuit, nous arrêtant, pétrifiés d'horreur, lorsque des bruits de pas se font entendre de trop près. Nous nous cachons alors derrière des murs, attendant que les gardes passent et espérant qu'ils le fassent sans nous repérer. 

Lorsque l'aube pointe, nous passons une porte qui nous mène dehors. Nous marchons avec prudence, guidés par Jorge et sa fille, à travers le sable, qui bientôt se recouvre de cailloux gris. Les rares plantes sèches de la terre brûlée laissent la place à de la végétation, de plus en plus abondante au fur et à mesure que nous gravissons la montagne. Les arbres aussi apparaissent, me rassurant et me terrifiant à la fois. En effet, c'est beaucoup plus pratique pour se cacher des gardes du W.C.K.D, dans l'éventualité où ils seraient toujours à notre recherche, mais le revers de la médaille c'est que ces arbres peuvent aussi bien les cacher eux.

Puis la forêt s'éclaircit, et une ville en ruines semblable à celle que nous avons traversée avant la terre brûlée s'offre à notre vue. Les immeubles sont à moitié écroulés, les vitres sont brisés, et tout ce que nous parvenons à voir de cette ville semble être aussi abandonné que l'était l'autre ville. Pourtant, des bruits s'élèvent des bâtiments, nous parvenant comme des bourdonnements qui s'échapperaient d'une ruche. Ces bruits s'intensifient au fur et à mesure que nous avançons. 

A mesure que nous progressons, ma terreur grandit. J'essaie pourtant de me dire qu'ils ne peuvent pas s'être lancés à notre poursuite, qu'ils sont repartis dans leurs hélicoptères sans lancer personne à nos trousses, mais l'image des gardes du W.C.K.D et de leurs grosses combinaisons noires me fait frissonner malgré moi. D'autant plus que je ne sais pas si mon frère a pu leur échapper avec Brenda et Térésa. Penser à cette dernière m'énerve prodigieusement. Si jamais mon frère se faisait prendre ou blesser par ces salopards, je jure de la tuer. Puis je pense à sa fuite impromptue. Pourquoi est-elle partie au moment où nous nous enfuyions tous ? Pourquoi ne pas être restée avec nous ? Quel secret l'a poussé à faire ça ? Et surtout, quelle est l'ampleur de ce secret ? 

La terre brûlée : des choix pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant