Prologue

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Fernando Aïres, avait enfin accepté que Margréa, son amour de jeunesse à la peau foncée, remette pied chez lui, après seize années d'oubliettes

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Fernando Aïres, avait enfin accepté que Margréa, son amour de jeunesse à la peau foncée, remette pied chez lui, après seize années d'oubliettes.

Sachant que, sa femme Anastasia ne devait en aucun cas être au courant de sa venue, au risque de déclencher une dispute interminable, il la fit venir, très tard dans la nuit.

Vêtue d'un élégant smoking noir, Fernando était inconfortablement assis sur une chaise, dans son bureau de maison.

C'est étrange, comme il vieillissait un peu plus chaque jour.

Des rides se faisaient le plaisir d'envahir son visage, déjà parsemé d'une barbe blanche et soyeuse.

Ses yeux, qu'il croyait jadis noirs comme  jais, avaient perdu leur teinte et leur clarté. Désormais, tout le monde le clamait : il avait toujours eu des yeux marrons.

Alors qu'il était dans la fleur de l'âge, Margréa avait été son plus grand amour.

Il n'avait eu d'yeux que pour elle. Il l'avait aimé sincèrement.

Les mariages entre personnes de classes sociales différentes étant strictement interdits par la communauté, ils avaient vu tous leurs espoirs partir en vrille.

Aujourd'hui encore, le destin avait décidé de les mettre à rude épreuve.

Margréa était là, plus resplendissante que jamais dans son tailleur argenté, quelque peu moulant, dont le bas raclait le plancher, à chacun de ses pas.

Ses cheveux marrons coupés courts, avaient eux aussi viré au gris. La vieillesse n'épargnait personne, même pas les riches.

- Je ne suis pas venue, afin de détruire ton mariage, commença-t-elle. Je suis ici, pour te parler de ta fille.

Fernando sentit une énorme boule de salive bloquer sa respiration. Lorsqu'il racla enfin sa gorge, il pria fort que tout ceci ne soit qu'un rêve.

- Mais enfin, je n'ai pas de fille, Luca est mon seul et unique fils.

Comme étourdis par la situation, ils restèrent tous les deux muets, durant une bagatelle de secondes.

- Je n'ai jamais avorté, Fernando ! Lacha-t-elle, d'une voix aigrelette. Je  pensais  que la religion punirait les femmes pour cet acte.

- Mais qu'est-ce tu as fait, Margréa. Tu m'as caché l'existence de ma fille pendant seize longues années ?

- J'avais peur de ta mère et aussi de ta femme, avant. J'étais trop pauvre pour leur faire face, elles m'auraient exécuté comme le vendeur d'enfants, dans la rue.

Ne sachant que penser, Fernando posa sa main, sur son front.

Il avait fort envie de croire que tout ceci n'était qu'un mensonge, une mise en scène pour lui soutirer de l'argent. Hélas, Margréa ne mentait jamais.

- Et où est-elle ?

- À l'orphelinat de Torsh. Disait-elle, un peu sur ses gardes.

- Tu veux parler de l'orphelinat des pauvres à...

- Je n'avais pas le choix, l'interrompit celle-ci. Je n'avais pas les moyens de l'envoyer à l'orphelinat des riches.

- On a toujours le choix, Margréa ! S'exclama-t-il, colérique.

- Tu crois peut-être que ça me fait plaisir à moi, de savoir que j'ai une fille de seize ans qui ne sait même pas que j'existe ?

Le colifichet de trois secondes, Margréa crût que son corps allait s'effondrer, sous le poids de son affliction naissante.

- Cette fille est aussi la mienne, je ne peux laisser mon sang périr ainsi, commenta-t-il, en se levant. C'est par respect pour mes principes que je vais essayer de faire quelque chose, pour elle.

Les mêmes principes qui l'avaient obligé d'épouser Anastasia, il y a vingt ans de cela.

" Les mêmes principes qui, me tueront certainement un jour. " Pensa-t-il.

- Merci Fernando, se prosterna Margréa. Son nom est Esperanza Caprio, je...

- Maintenant sors d'ici ! L'obligea Fernando. Je ne veux pas que ma femme te trouve là.

Prise d'un soupçon d'excitation fondée, Margréa pivota sur elle-même.

Dans l'espoir que Fernando aille enfin chercher Esperanza à l'orphelinat, la bonne femme s'exécuta net et disparut, tel un éclair, sans même projeter un au-revoir chaleureux.

Après s'être assuré que Margréa soit enfin partie, il s'enferma dans son bureau, comme d'habitude.

Ses palpitations cardiaques, recommencèrent instantanément, à le tortiller de douleurs.

Le docteur lui avait pourtant, catégoriquement interdit les émotions fortes.

Déjà que, celui-ci ne croyait pas au diagnostique qu'avait fait l'hôpital : Un cancer du foie.

Ayant suivi toute leur conversation depuis le deuxième étage, Margarita plaça instinctivement une main sur sa bouche.

À soixante ans, la vie lui avait appris à tenir sa langue bien en place.

Son métier de factotum ne lui permettait pas pour autant, d'avoir un mot à dire.

Seulement, qu'elle le veuille ou pas, la vérité finirait par éclater un jour. Et ce jour là, elle perdrait certainement son travail.

 Et ce jour là, elle perdrait certainement son travail

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Esperanza CaprioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant