À toi Jeanne,

C'était le soir. Aux environs de 22h. Je me baladais sans objectif dans les rues un peu crades de New York. Morphée n'avait pas voulu de moi, alors je trainais ma carcasse en manque de sommeil dans le dédale des rues mal éclairées par de vieux lampadaires clignotants qui diffusaient une lumière jaunasse affreuse. Au fur et à mesure que j'avançais, une étrange musique se fit de plus en plus forte jusqu'à s'arrêter brusquement pour laisser place au bruits lointains des allers et venues des taxis. Ma marche nocturne hasardeuse me dirigea vers une petite librairie de quartier encore ouverte à cette heure ci. Je décidais de laisser ma passion des livres me guider à l'intérieur. Je me baladais à travers les étagères lorsque j'aperçus une silhouette sombre au fond du magasin. Une jeune fille à l'allure familière se tenait de profil, le nez plongé dans un livre. Une sorte de musique semblait émaner d'elle, comme étouffé par des couches et des couches de vêtements. Il me sembla reconnaître l'étrange musique de tout à l'heure. Tellement absorbée par ma contemplation, je ne vis pas que mon pied cogna une étagère faisant tomber un livre par terre. Le bruit attira l'attention de la mystérieuse inconnue qui leva les yeux de son livre. Je la vis froncer les sourcils. En même temp,  c'est vrai qu'avec mon sweat noir troué sur le côté et trop grand, mes boucles d'oreilles Playmobil, et mon short en jean déchiré on dirait que je me suis battue contre un chat. Son regard  bleu électrique et profond me transperse. Elle me colle des frissons dans le dos. Ses cheveux violets forment un halo autour d'elle. Je décide de m'éloigner, son regard m'inquiète. Je sors de la librairie et rentre chez moi. Une fois la porte claquée, je ferme à double tour. Je ne sais pas ce qui me prend mais les frissons ne me quittent. Je mets mon pyjama, un bas vert et bleu avec un haut gris accompagné de la phrase "swim and shine" puis je me met au lit. Le sommeil ne tarde pas à venir mais il est agité et nerveux. Le lendemain, je me lève de bonne heure et me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche chaude. J'attrape mon vieux jogging et un t-shirt propre dans mon armoire. Puis je prends mon petit déjeuner : un bol de Chocapic et des tartines de Nutella. Je ne sais pas quoi faire alors je décide de faire le ménage. Après avoir passé une demi heure à chercher un balai, une éponge convenable, des gants et une serpillère l'envie de nettoyer m'est passé mais je m'y met quand même. Une fois mon ménage fini, je me vautre sur le canapé et allume la télé. Mais il n'y a rien d'intéressant à cette heure. Alors je me lève et décide de m'habiller convenablement. J'allume mon ordinateur et travaille jusqu'à midi et demi. La faim commence à se faire sentir. Ni une, ni deux j'attrape une casserole et fait cuire des pâtes que je mange avec de la sauce tomate. Lorsque je suis rassasié je retourne sur mon canapé. Le silence me remémore la nuit de la veille. Décidément, je ne peux pas rester ici une minute de plus, avec ce pressentiment qui ne me lâche plus. J'attrape mon sac puis sort. L'air pollué de la rue me fait du bien. Je me dirige chez Maguelone. Elle et moi sommes amies depuis... Une éternité. La connaissant, elle ne doit pas faire grand chose elle non plus. Autent ne rien faire à deux. J'arrive devant son immeuble. La porte est ouverte alors j'entre. Puis je monte les quatres étages qui me séparent de son appartement. Arrivée en haut je sonne et attend. Au bout de quelques minutes, je vois mon amie m'ouvrir. Je ne m'étais pas trompé elle arbore sa tenue des jours de flemme. Sans nous concerter nous nous installons devant notre série préférée. Le soir nous commandons une pizza que nous mangeons devant la télé. Alors arrive le moment où je dois rentrer chez moi. À côté de moi Maguelone s'est endormie. Je me lève et sort de son appart sans faire de bruit. Dehors la nuit est tombée et la température à baissé. Je regrette de ne pas avoir pris de pull. Et je marche. Je laisse mes pas me guider dans la nuit qui tombe. Puis sans m'en rendre compte j'arrive devant la librairie. Me remémorant le trouble que cet endroit m'a laissé durant la journée je décide de rentrer bien décidé à me débarrasser de cet étrange sentiment. Je rentre et me dirige directement vers le fond du magasin. La fille est là et la musique aussi. Lorsqu'elle me voir arriver elle sourit. Je m'apprête à lui demander son nom lorsqu'elle met son doigt sur ses lèvres qui s'étirent en sourire et me fait signe de la suivre. On voit qu'elle a l'habitude de se situer dans la librairie. L'inconnue me conduit jusqu'à une petite pièce sombre que je n'aurai jamais remarqué si elle ne m'y avait pas conduit. À l'intérieur il y a une table en bois qui paraît ancien. Sur la table, un coffre. Il est recouvert de cuir rouge abîmé. Les charnières sont dorés ainsi que le tour de la boîte. Dessus il y a écrit "pour celle...". L'inconnue me sourit. À présent je ne peux plus attendre. Il faut que je lui pose la simple question qui me brûle les lèvres : comment t'appelles tu ?

- Justine, me répond la jeune fille.

Puis elle ouvre la boîte et en sort un magnifique bracelet en pierre turquoise. Et elle me le tend en souriant. Je recule.

- Quoi ? Tu veux que je prenne le bracelet, c'est ça ? Mais on se connait à peine ! Je ne peux pas accepter

- Si ! Prends le ! Il est pour toi.

- Mais, enfin ce n'est pas... Convenable ! Garde le pour... Je sais pas moi ! Quelqu'un de ta famille...

- Prends le, je te dis.

Me rendant compte de la détermination de Justine j'accepte son cadeau. Après tous le bracelet est quand même très joli. Puis elle me pointe la sortie du doigt. À présent elle veut que je parte... Je suis de plus en plus perdue. Elle me suis jusqu'à la sortie de la librairie. À cet instant, j'ai l'impression que ses yeux bleus foncés, m'aspirent. Elle sourit toujours. Elle est peut être un peu psychopathe sur les bords. Alors je sort. Je me retourne et lui fait au revoir de la main. Elle fait la même chose. J'ai dû mal à lâcher son regard. Elle cligne des yeux et retourne dans le fonds du magasin. Alors je marche. Cette nuit, je ne sais pas comment j'ai fait pour rentrer. Mon sommeil à été très mouvementée. Les yeux bleu de Justine ne me lâchait pas et je me noyais dedans jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer. À ce moment, je me réveillait en sursaut ses yeux envoûtant encore imprimé sur ma rétine. Le plus fou est que le lendemain le bracelet était encore là. J'avais donc bien vécu ce qui était arrivé hier soir et pourtant je n'en ai jamais gardé un souvenir claire. Après ce jour là, je n'ai plus jamais retrouvé la sombre librairie lors de mes balades nocturnes.

bambiestjoli

Recueil d'histoires et de fanfictions de nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant