Chapitre 7 (partie 1)

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     Voilà plus de deux heures que je tourne en rond dans cette ville qui est plutôt immense. Je n'ai pas allumé la radio, de peur que cela m'empêche de réfléchir à une solution pour me sortir de ce pétrin. Les larmes sont à la limite de sortir. Je ne peux pas me laisser aller face à ce type, à cette ordure. Mais comment a-t-il fait ? Comment et surtout pourquoi ? Pourquoi un océan n'a-t-il pas suffi à le décourager de me suivre. Je suis vraiment idiote, comme si je pouvais espérer reprendre une vie normale ici. Mon passé est devenu mon présent et sera sûrement mon futur. Je ne dois surtout pas espérer en sortir indemne. Je suis née sous la mauvaise étoile, la plus pourrie qui soit.

Bon allé, concentration ! Qu'est-ce que je fais, je retourne chez moi ? Je l'affronte ? Ou je dis tout à ma mère ? Ou alors je vais à la police ? Oui voilà ! Je n'ai rien à craindre ici, la police saura me protéger moi et ma famille. Bon, alors il faut que je trouve où c'est qu'il y a un poste de police ici. Après une grosse demi-heure, j'ai enfin trouvé. Mon portable n'arrête pas de sonner, des messages de Mira et Jojo s'enchaînent. Ne me dites pas qu'ils sont déjà en train de s'engueuler ces deux-là ! Enfin bref, je n'ai pas la tête à cela pour le moment. En sortant de la voiture, plusieurs véhicules sont déjà stationnés autour du centre de police. La pression monte, j'ai peur. Une femme sort en pleurant du centre, en tenant son enfant par la main. Un couple assis sur un banc au regard dans le vide, comme si tous leurs espoirs avaient disparu. Je stoppe net devant l'entrée. Une femme recroquevillée, à moitié par terre à des bleus sur le visage, les cheveux en pétard et saigne sur l'épaule. Je m'approche d'elle, mon instinct me pousse à l'aider. Mais en me voyant, elle se recroqueville davantage et lâche un petit cri de terreur. Je recule, surprise et peinée par son malheur. Un homme m'interpelle à ce moment-là :


_ Mademoiselle, on peut faire quelque chose pour vous ? 


C'était un agent de police et apparemment, il n'a pas remarqué qu'il y avait bien plus grave que mon cas ici. 


_ Je pense que cette dame a besoin d'aide.

_ Je sais, mais nous ne pouvons rien pour elle, si je peux faire quelque chose pour vous dites-le-moi.

Je suis restée ahurie, en voyant son détachement total vis-à-vis de cette femme.

_ Je pense vraiment qu'elle aurait au moins besoin de soins médicaux ! Voyez comme elle saigne et les bleus sur son visage !

_ Mademoiselle, ... Je suis vraiment désolée, mais la loi ne nous permet pas d'aider les sans-papier. Je comprends son malheur et c'est pour cela que je la laisse se réfugier ici vers le centre de police pour dissuader son agresseur de venir. Mais je ne peux rien de plus pour elle malheureusement.



Je me suis retournée vers cette demoiselle, qui me regarde et affiche un sourire pour me montrer que ce que dit cet agent est vrai. Je lui souris à mon tour et m'approche d'elle. Je fouille dans mon sac et en sort ce que je cherchais :



_ Tenait prenez cela. Cette petite bombe, sera un bon moyen de vous défendre face aux agresseurs, visez les yeux. Et ça, c'est un gilet que je ne porte plus, vous pouvez le prendre. AH oui ! Et aussi, je dois avoir une petite trousse de secours dans ma voiture ! Attendez-moi !



Je fis demi-tour et je suis allée chercher le nécessaire pour stopper au moins le saignement. Un peu d'alcool pour nettoyer la plaie, une bande et du scotch. J'espère que ça ira. Après l'avoir aidé comme je le pouvais, elle posa sa main sur mon bras m'affichant un très beau sourire. Cela m'a réconforté. Après avoir fini avec elle, je me retourne vers le policier qui n'avait pas bougé tout le temps où je me suis occupé d'elle. 

La vie d'AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant