APHRODITE

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Né dans une mer tourmentée par le ciel;
La semence, le sang, dans des vagues torrentielles ;
Tu t'es relevé dans le sable que lissait l'écume.
Moi, je me lanternais doucement dans la brume;
Toi, tu te hasardais dans un ciel impétueux.
J'ai éteint le jour pour ne plus voir le brouillard;
Puis glissé chez les anges, sur leurs nuages noirs.
Le soleil peut bien m'y surprendre s'il le veut;
Ce puit de lumière dans les cumulonimbus;
Ce doux rayon n'est pas le sien, et alors ?
Celui-là, qui filtre la passion, c'est venus;
Que je chéris sous sa chevelure d'or ;
Aphrodite, dont je désire le cœur, et encore;
Bien plus en fait ; je la veux pour moi, et son corps;
Pour nous deux seulement, rangé auprès du mien.
Nos regards se croiseront et, main dans la main;
Nos doigts feront de même ; puis ce seront nos lèvres;
Nos jambes, et dans nos yeux tendres, nous verrons feu;
Couleur de la passion où monte la fièvre
Qui ne redescendra qu'avec nous dans notre enfeu.

Prends mon cœur si tu le veux, le mien fait trop de bruit ;
Tu entendras au creux de ton oreiller ce son
Qui soulève ton corps à chaque pulsation,
Chaque nuit, de la mélancolie à l'insomnie.

Et pourtant j'attends chaque lune avec impatience ;
addict aux rêves, j'aime combler ton abscense
De ces songes, sinon la solitude me ronge;
tandis qu'impitoyement le temps se rallonge.

Et dans cet instant je désire de la patience;
du courage, de l'audace, de la rage. À la place
Je n'ai que sommeil, léthargie, et je m'agace ;
je m'agace de la place que prend mon inconstance;
je m'agace de prendre le temps de comprendre;
je m'agace quand je sais penser mais pas dire;
et je m'agace encore et encore à attendre
Ce précieux moment où je viens m'endormir.

Le vent a déjà découvert le ciel cent fois;
Et sans toi ; pour te montrer qu'il n'a pas de loi.
Alors baisse les rideaux et regardes-moi.

Les bras de morphe viennent me prendre à leur tour
Et me bercent avant de me conduire plus bas;
À l'abri du jour et plus proche de mon amour;
De ton amour avant tout, je ne veux que toi.

Le vent a déjà découvert le ciel cent fois,
Et sans toi ; pour te montrer qu'il n'a pas de loi.
Alors baisse les rideaux et regarde moi.

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