❀Une année à Mahoutokoro❀ Dreamcatcher ☽

Chapitre 12

Au pied du pic principal, au bord de la rivière, une bonne moitié des élèves embarquait dans la grande jonque de l'école, la même qui les avait amenés ici le jour de la rentrée. Il était bientôt huit heures du matin mais le soleil tapait déjà. Il faisait incroyablement chaud aujourd'hui, ravissant les carpes volantes qui ne cessaient de faire des bonds tout autour et au-dessus de la jonque. Yoohyeon, quant à elle, était beaucoup moins enthousiaste. Un voyage en bateau qui dure toute la journée sous un soleil écrasant, elle craignait que ce combo ne la rende encore plus malade qu'elle ne l'est déjà dans les transports maritimes. Et cette fois-ci, Siyeon ne sera pas là. D'ailleurs, même si elle ne prenait pas part au voyage, cette dernière avait tenu à accompagner ses deux amies à la jonque pour rester le maximum de temps avec elles avant qu'elles ne partent pour un mois, un long mois où elle restera bien seule, ses parents étant trop occupés par leur travail pour la prendre à la maison pour ces vacances.

- T'es sûre que tu veux pas venir chez moi ? proposa une nouvelle fois Jiu, voyait la mine tristounette de Siyeon qui regardait les élèves charger leurs bagages dans la jonque.
- Je veux pas déranger... répondit-elle presque dans un murmure.
- Je t'ai déjà dit que tu dérangeais pas, mes parents sont d'accord, répéta Jiu en roulant des yeux. Allez viens, ça va être fun, Yooyoo sera la aussi !
- Je préfère pas, dit Siyeon, bien que la tristesse se ressentait dans sa voix. Ne vous inquiétez pas pour moi, on s'enverra des chouettes hein ?
- Bien-sûr, rassura Yoohyeon avec un grand sourire.
- Tu vas me manquer ! geignit soudain Jiu en serrant son amie contre elle et en collant sur sa joue un baiser si passionné qu'elle aurait pu lui aspirer le visage.
- Beurk, laisse-moi ! protesta Siyeon avec une mine de dégoût.

Jiu finit par cesser sa torture non sans avoir embrassé son autre joue. Yoohyeon ne put résister elle non plus, et prit Siyeon dans une étreinte amicale moins violente, qu'elle lui rendit.

- A dans un mois, et t'inquiète pas, ça va passer vite, souhaita-t-elle avec un sourire.

La cloche sonnée par l'un des yokais de l'école les força à malheureusement se séparer. C'était le signal pour indiquer aux élèves de monter à bord. Alors que les deux amies d'enfance allaient emprunter le ponton pour embarquer, Siyeon saisit soudainement le bras de Yoohyeon.

- Attends ! cria-t-elle précipitamment.

Yoohyeon se retourna, un air interrogateur sur le visage. Siyeon sortit sa baguette, l'agita devant le visage de sa camarade en énonçant la formule « Revigor ». Yoohyeon reçut une petite impulsion sur le visage. Cela lui rappela le jour de leur première rencontre, ce qui la fit sourire. Elle remercia Siyeon, qui sourit à son tour, puis rejoint Jiu dans la jonque. Alors que l'embarcation entama son voyage, Siyeon fit de grands signes d'au revoir à ses deux amies, jusqu'à ce qu'elles disparaissent de l'autre côté du pic.

~ ~ ~

- Papa ! Maman !

Yoohyeon se précipita hors de la voiture des parents de Jiu pour se jeter dans les bras de ses parents. Les parents de son amie d'enfance étaient venus au port pour attendre l'arrivée des deux jeunes filles par la jonque, afin de les ramener à la maison. Le trajet fut long, il était dans les vingt-trois heures et les filles avaient une douzaine d'heures de trajet derrière elles.

- Comment tu vas chouchou ? demanda son père en la serrant dans ses bras et en lui ébouriffant affectueusement les cheveux.
- Super, je suis contente de vous retrouver ! répondit Yoohyeon avec un sourire radieux.
- Merci beaucoup de nous avoir ramené Yoohyeon, dit sa mère à l'adresse des parents de Jiu qui venaient de sortir à leur tour de la voiture.
- Il n'y a pas de quoi, répondit-elle. On pourra même l'emmener au port pour la rentrée si ça vous arrange !
- Ça serait super ! On en reparlera, on se voit au mois d'août de toute façon ?
- Avec grand plaisir ! confirma la mère de Jiu.
- On va vous laisser rentrer, il se fait tard, suggéra le père de Yoohyeon après avoir déchargé les bagages de sa fille du coffre de la voiture.