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« — Jane ? Est-ce que tu peux descendre, s'il te plaît ? »

J'enfilai mon pénoir blanc, et entourai mes cheveux noirs d'une serviette, que je bloquai contre ma nuque, et je descendis les escaliers en bois. Arrivée à mi-chemin, j'aperçus ma mère et mon beau-père, James, dans l'entrée. Ils portaient tous les deux une tenue chic et soignée : ma mère était vêtue d'une longue robe verte, et elle portait des boucles d'oreille dorées, ainsi que des talons aiguille rouges. James, quant à lui, était vêtu d'un costar-cravate noir et blanc. Ils se tenaient la main comme les deux amants qu'ils étaient — pour un peu, j'aurai dit que c'était chou. Je me décidai enfin à prendre la parole :

« — Oui ?

 On reviendra sûrement tard, expliqua ma mère. J'ai appelé Sarah, pour garder Pete. J'ai commandé de sushis, et ils vont se regarder un petit film. Si tu veux, tu peux rester avec eux...

Non merci, j'ai déjà prévu quelque chose, coupai-je alors. »

Ma mère haussa un sourcil, soupçonneuse.

Tu..., commença-t-elle, visiblement peu emballée à cette perspective.

... laisse-la faire sa vie, Elly, interrompit James avec un sourire gratifiant. C'est de son âge... hein ? »

Elle soupira, puis me sourit.

« — Oui, tu as sûrement raison... désolée, ma chérie. Ta mère se fait vieille et trouillarde, comprends-la.

Ni vieille ni trouillarde, juste à peine parano, rectifiai-je en souriant, puis je lui fis un câlin. »

Elle m'enlaça et me serra dans ses bras. James fit une moue de chien battu, puis se joignit au câlin. Pete, mon petit frère de quatre ans, déboula dans le salon, un tractopelle jaune se balançant dans sa main. Il fit de gros yeux ronds, puis demanda alors, l'air incrédule :

« — Pourquoi vous bougez plus ? »

Nous éclatâmes tous simultanément de rire, sauf Pete, qui ne comprenait toujours pas. Il haussa finalement les épaules, puis retourna en courant et braillant dans sa chambre. Ma mère m'embrassa sur le front en caressant doucement ma nuque de ses doigts vernis.

« — Tu ne feras pas n'importe quoi, hein ? me murmura-t-elle d'une voix un peu anxieuse.

Maman..., fis-je en levant les yeux au plafond.

C'est bon, c'est bon, je me tais ! soupira maman, et James et moi rigolâmes. Non, plus sérieusement... tu ne fais rien d'irresponsable, hein ?

Maman... tu me connais !

C'est bien pour ça que je m'inquiète, réplique-t-elle en esquissant tout de même un léger sourire. »

James jeta un bref coup d'œil à sa montre, puis releva la tête et dit à maman :

« — On devrait y aller, El'. Ils vont croire qu'on a annulé s'ils ne nous voient pas au restaurant dans un quart d'heure...

Mince ! Bon, alors, je me tais, mais avant, j'embrasse mon petit Pete !

Quoi ? fit la voix perdue de mon petit frère. »

Maman leva les yeux au plafond, un sourire amusé collé au visage, puis se tourna vers James.

« — Je vais juste lui faire un petit bisou, chuchota-t-elle, puis elle fila dans la chambre de Pete.

Ta mère est vraiment impardonnable, soupira James en secouant la tête.

Ta femme est vraiment impardonnable, corrigeai-je, et nous rîmes ensemble. »

Maman revint dans le hall, l'air résignée.

« — Bon... je veux bien que tu ailles à ton rendez-vous, mais à une condition : tu attends que Sarah soit arrivée.

Maman, tu croyais vraiment que j'allais planter le sereal-killer qui me sert de petit frère, tout seul, dans cette maison ?

Jane..., soupira ma mère, visiblement désespérée.

Pardon, pardon ! Bon, maintenant, vous avez un rendez-vous, et quand on a un rendez-vous, on s'efforce d'être à l'heure ! Allez, ouste ! »

Je les poussai vers la sortie, balançai la clé de la voiture de James au concerné, et refermai la porte dans un « vlam ! » sonore. Un grand silence s'installa alors dans la maison.

« — T'es morte ? dit Pete au bout d'un moment, et je ne pus m'empêcher d'éclater de rire une nouvelle fois.

Non, mais je sais que tu seras le premier à aller fleurir ma tombe quand ça sera le cas, répondis-je en me dirigeant vers l'escalier.

Ça veut dire quoi ? demanda Pete, toujours avec son air perdu et interrogateur. »

Je remontai dans la salle de bains, où je me séchai les cheveux. Je retournai ensuite dans ma chambre, et ouvris mon armoire après avoir profondément inspiré.

Vous savez, on dit toujours que les filles mettent trois quarts d'heures à se préparer — surtout quand elles squattent la salle de bains. Je sais pas si c'est le cas pour toutes les filles, mais c'est peut-être bien vrai, au final. Non, sérieusement !

J'optai finalement pour une robe bleue, fine et qui m'arrivait à la moitié des cuisses, et aux manches courtes presque flottantes. Je me maquillai légèrement, laissai mes cheveux noirs détachés, et enfilai des boucles d'oreille argentées. Je descendis dans le salon et m'affalai dans le canapé, les yeux rivés sur l'horloge.

Dix-huit heures quarante-cinq.

Mon cœur battait à la chamade.

Les minutes passaient, et je n'avais qu'une hâte...

... qu'il vienne.

~

Bon, alors voilà !

J'ai un peu repris cette histoire dans le désordre, mais après l'avoir un peu survolé de nouveau, je me suis rendu compte qu'il y'avait quand même pas mal d'incohérences, donc je fais une réécriture, en essayant de rajouter si possibles des choses !

Elle n'était déjà pas très longue, alors je me disais que je pouvais bien ajouter deux ou trois éléments supplémentaires à quelques endroits !

Je modifierai surtout mon écriture à certains endroits, étant donné le fait que mon style a nettement évolué depuis la dernière fois que j'avais touché à cette histoire, et je ne suis pas réellement satisfaite, donc voilà :)

J'espère que vous apprécierez cette nouvelle version !

 🌙

《 𝙱𝚊𝚍 𝚐𝚞𝚢 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant