Chapitre 19: Osvald

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 A table je pouvais constater que ma voisine, fuyait mon regard, tout en discutant avec Annie et Fred. Les cheveux bruns de Kaya laissé lâchés tombaient en dégradés sur son dos et une petite mèche revenait sans cesse sur sa joue, malgré son obstination à la ramener derrière son oreille. Ma main me démangeait après une énième fugue de la mèche rebelle.

- Toi aussi Osvald?

Merde, je n'ai rien écouté de la conversation, ma mère attend une réponse, tout comme le reste de la table, seule Kaya garde son regard au fond de sa tasse de café. J'essaye de trouver du soutien de la part d'Isheer pour réussir à avoir une information sur la question, mais ce traître hausse les épaules en souriant.

- Je n'ai pas entendu, tu disais?

- Je voulais savoir si toi aussi tu pourrais prendre plusieurs jours de repos, pour passer plus de temps avec nous lors de l'anniversaire de votre grand- père.

- Oh! Oui je pourrais m'arranger pour être là trois ou quatre jours.

- Parfait, comme ça Kaya connaîtra plus de monde.

Je regarde la petite tigresse à mes côtés, cette dernière m'adresse un rapide coup d'oeil.

Ma mère se doute de quelque chose je le sens depuis que Kaya est arrivée, son attention vogue entre elle et moi. En même temps sachant qu'Isheer ne cesse de leur dire que Kaya est faites pour moi, elle avait hâte de pouvoir enfin se faire son propre avis. Et je pense qu'elle n'a pas été déçue en voyant mon blocage quand Kaya est arrivée dans le salon. Merde. La voir en jupe à réveiller mon entrejambe. Ces jambes légèrement mates sont galbées par ses escarpins. Son haut dévoile légèrement son décolleté qui est très bien fourni. Sa tenue entière moulait ses formes, cette vision était la plus excitante que je n'ai jamais vue.

Après avoir réussi à me ressaisir, j'ai dû recommencer à servir les boissons tout en cachant la bosse proéminente bien visible dans mon pantalon. Cette situation alors que mes parents sont là, est très embarrassante.

Je vois des femmes, je ne suis pas un ermite, malgré mon travail prenant.  Je passe plus de temps en planque ou sur la route que dans notre appartement toutefois Isheer m'amène assez souvent dans des bars ou des boites de nuit, pour me forcer à décompresser. Les femmes humaines sont trop fragiles pour moi et même si elles ne ressentent pas mon aura, elle sente le danger, mais je n'ai pas envie de passer de temps avec une femme que je peux briser avec une main. Les métamorphes, elles, ressentent bien mon énergie, les évanouissements sont constants et je n'ai pas la patience d'attendre qu'elle s'habitue à moi. Je n'ai donc jamais eu de relations sérieuses quelques petites aventures à droite à gauche pour assouvir mes pulsions d'hommes, c'est tout et ça me convient parfaitement. 

Mais depuis la première fois que j'ai vu Kaya, j'ai su que sa rencontre ne serait pas sans conséquence pour moi.  Premièrement parce qu'elle ne s'est pas évanouie en rentrant chez nous, je dois dire que j'ai été surpris, elle était certes un peu perdue, ses yeux vagabondaient dans notre salon sans réussir à se fixer quelque part, mais au moins elle était consciente. Je n'ai pas été le seul à trouver cet événement marquant, Isheer m'en a parlé en continu pendant toute la semaine. Le deuxième point qui me permet d'affirmer qu'elle n'était pas comme les autres femmes que j'ai pu croiser fut son odeur. Kaya sent un mélange de lilas et de verveine. Une odeur naturelle que je n'avais jamais sentie et encore moins avec une intensité pareil. Certes, ça n'équivaut pas ma propre odeur et mon aura mais elle est plus imposante que celle d'Isheer, qui est lui-même un bon gabarit. Je ne pense pas qu'elle s'en rende compte, les autres métamorphes non plus, ou du moins elle ne les terrifie pas comme moi. Isheer ma fait part de ses ressentis par rapport à leur première rencontre dans une boîte de nuit, il a été irrémédiablement attiré par l'odeur qu'elle dégageait, une force peu commune qui la surprise. Son aura entière inspire le respect. Et cette combinaison me rend fébrile dès que je croise ses eux bruns entouré d'une fine ligne rouge, comme à l'instant.

 La fin du repas se passe calmement, sa chaise plus proche de moi qu'au début du repas, la rapprocher était trop tentant, Kaya finit son café. Elle écoute ma mère qui est revenue sur le sujet de ses chaussures à la semelle rouge dont je ne comprends pas l'engouement.Lorsqu'elle s'apprête à partir tout le monde salue chaleureusement ma petite tigresse,  après une énième promesse a ma mère d'être là pour l'anniversaire de grand-père. Kaya passe la porte. Et dès que le claquement retentit,  je me dépêche d'enfiler une veste et de suivre son sillage.

- Où est -ce que tu vas? Me demande ma mère surprise.

- Il va suivre Kaya pour s'assurer qu'elle est en sécurité, ça fait une semaine qu'il ne que faire des allers retours entre chez elle et ici. Réponds Isheer en jouant des sourcils.

- Arêtes ça, Isheer! Grognais-je.

- C'est vrai mon chou? Alors tout ce que dit Isheer sur le fait qu'elle t'a tapé dans l'œil est vrai? Elle te plaît? Oh, Fred tu as entendu ça, Osvald a enfin trouvé quelqu'un qui lui plait. En plus elle est parfaite cette petite, adorable et très belle. Un flot continu de parole sort à vitesse grand V de sa bouche.

- Ce n'est pas voulut maman, je t'assure que je m'en passerais bien.

- Oh! C'est ton côté métamorphe qui t'y force, c'est encore mieux. S'enthousiasme-t-elle.

Mon besoin de la protéger est viscéral, je ne le contrôle pas, c'est plus fort que moi, mon instinct animal prend la place sur le côté humain lorsqu'elle est en ma présence ou qu'elle est concernée. Je souffle puis promet à ma mère de l'appeler pour lui en parler et claque la porte à mon tour.

En sortant de l'immeuble, je vois sa voiture s'éloigner alors je me dépêche de la suivre jusqu'à son appartement, je ne suis pas un psychopathe, mais j'ai ce besoin de m'assurer qu'elle rentre en toute sécurité.C'est plus fort que moi.

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Un petit chapitre du point de vue d' Osvald. Je voulais essayer, dites moi si vous aimez et si vous voudriez que j'en fasse plus.
Bonne lecture.

La TraqueuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant