Inspiration profonde, expiration tout aussi las...
Elle reprenait son calme. La douleur était passée, irréelle dans le présent. Ici, elle était en sécurité. La Ronde n'était pas présente, ni les menaces de son père. Pas de Daniel pour la harceler, ni Côme pour la mépriser. Elle était... Où était-elle d'ailleurs ?
Installée sur un lit aussi luxueux que précaire, sur un matelas bien étrange, à même le sol, ses mains glissèrent sur les tissus à la douceur irréprochable. De la soie ?
La chambre, immense et royale, se colorait de teintes chaudes. De nombreux coussins l'entourait et au-dessus d'elle, des rideaux légers, fin et légèrement transparent. Un voilage dressé au-dessus du lit rond, comme pour cacher ce qui s'y trouverait. Autrement dit, elle.
Elle se leva, approchant des grandes fenêtres et de l'ouverture donnant sur un balcon... sans protection. Elle recula aussi sec, terrifiée. Le lieu se trouvait tout en haut d'une montagne. La vue d'ici était imprenable, offrant un splendide paysage des forêts enchantées entourées par des montagnes imposantes aux sommets enneigées.
Bientôt, ces angoisses n'eurent plus d'importance.
Sa main se leva à sa gorge. Sèche.
Elle commençait à s'assoiffer. Mais les vagues de chaleurs naissantes, envahissant désagréablement tout son corps pour embrumer son esprit, l'affamaient.
Au moment où la porte s'ouvrait, ses genoux la lâchèrent pour la faire tomber au sol. Une odeur... Au moment où son regard se posait sur les visiteurs, elle ne vit qu'une personne. Et tout empira.
Elle ferma les yeux. Stanislav se précipitait sur elle, visiblement inquiet. Son cri... L'avait-il entendu ?
Inspirer. Expirer.
Mais rien ne fonctionna. Elle avait besoin de...
***
Ses paupières s'ouvrirent, doucement, timidement. Il s'était déjà mis à genoux, près d'elle. Son cri avait alerté tout le palais, pourtant immense. Mais Nalphas avait compris bien plus vite la situation que lui. Aussi, son cousin se chargea de chasser tout le monde.
— Est-ce que tout va bien ? s'enquit de demander le vampire inquiet.
— Je...
Elle bégaya et il fronça les sourcils, ne parvenant pas à savoir à qui il avait affaire.
— Eglantine ? tenta-t-il de deviner.
— Je ne suis pas Eglantine... Je crois...
Il haussa un sourcil. Nalphas lui avait expliqué... A son réveil, elle serait peut-être entière.
— Je suis Lytanax... Je crois...
Elle haletait, respirant difficilement. Mais le parfum qui s'échappait d'elle...
Il huma l'air, cherchant dans son odeur la marque d'un changement. L'Eclosion...
Il n'eut bientôt plus besoin de son odorat. Ses yeux lui montraient ce qu'il fallait voir. Bouche bée par ce qu'il observait, Stanislav n'osa plus rien dire.
Les cheveux de sa compagne ondulèrent pour se colorer davantage. De lourdes boucles blondes aux reflets du miel. Un doré vénitien, une couleur ambrée prenait place sur la couleur cendrée.
Sa peau claire prit une lueur scintillante, laissant croire que des paillettes la maquillaient. Ses lèvres rougirent, ses joues rosirent. Des lèvres qu'il voulut aussitôt goûter... Découvrir. Elles l'appelaient...
Le plus surprenant furent ses oreilles. Le craquement ne l'inquiéta qu'un instant. Juste le temps de comprendre qu'elle n'avait pas mal alors que le cartilage se reformait pour laisser place à des oreilles aux pointes typiques des créatures sylvestres.
Elle se tourna vers lui, son parfum sucré et fleuri lui explosant à pleine face, sans plus aucun contrôle, se répandant dans toute la chambre, que Nalphas quitta en fermant derrière lui. Et ses yeux...
Un œil du vert des Amazones. Mais l'autre... Son œil gauche n'était pas celui d'une humaine. Il n'était même pas certains de savoir à quelle espèce cela pouvait correspondre. Banshee ? Spectre ?
Il n'eut pas le temps de se faire à cette éclosion des plus splendides, ni même à repenser aux affirmations de Babylas quant au paternel de sa compagne. Déjà l'effet secondaire de cette transformation en immortelle se faisait ressentir. Mais ce qu'il avait face à lui n'était pas une Amazone en furie, prête à le dépecer vivant. Il s'agissait plutôt d'une femelle en chaleur réclamant un mâle pour la satisfaire.
La femelle se tourna vers lui, humectant ses lèvres avant d'haleter. Elle leva ses mains vers lui, se saisissant de son visage.
— Quel est ton nom ? quémanda-t-il à son amante.
— Quel importance ?
En effet. Quelle importance alors qu'il parvenait difficilement à respirer ? Le parfum de sa femelle l'empêchait de réfléchir correctement, de se servir de ses poumons malgré sa nature de vampire, d'Immortel au corps sans vie.
— Embrasse-moi.
Un ordre tentateur. Elle exigeait de lui qu'il l'admire, qu'il la vénère, qu'il comble chacun de ses souhaits capricieux et charmeurs.
Voyant qu'il ne s'excitait guère, elle grogna et leva la main pour le réveiller d'une gifle.
Ah, ça, ce devait être les fameux instincts d'Amazone. Et comme toutes femmes insatisfaites qui étaient dépourvues de patience, elle décida de s'y prendre seule. Le saisissant au col, elle colla brusquement sa bouche contre la sienne. Le baiser était maladroit, candide, sans aucune expérience. Pourtant cela suffit pour lui faire perdre la tête.
Lorsqu'elle déboutonna son pantalon pour glisser ses doigts à l'intérieur, qu'elle caressa son sexe douloureux d'être retenu dans ses vêtements, le sifflement qu'il émit parut plaire à la petite demoiselle. Elle retira ses propres habits, se retrouvant d'elle-même en sous-vêtements. Il n'avait visiblement pas le choix ni même aucun contrôle.
Jusqu'à ce que sa belle s'arrête, les mains tremblantes. Elle l'avait plaqué au sol pour s'installer à califourchon sur son pénis aussi dur que le roc. Mais à présent, la téméraire femelle semblait inquiète et embarrassée.
— Je... Je ne sais pas comment faire, avoua-t-elle. Je ne sais pas ce qu'il se passe... Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Stanislav, aide-moi...
Son bras s'étira pour la cueillir, l'attirant contre lui.
— Tu es en train d'éclore.
Elle lui mordilla l'oreille, n'écoutant rien de ce qu'il pouvait lui dire. Ses hanches bougeaient, elle se frottait à lui en poussant quelques petits gémissements timides.
— Tu ne m'écoutes pas, Stanislav, susurra-t-elle d'une voix à damner. Je ne sais pas comment faire...
— Tu veux dire...
Celle qui peu à peu était en train de le mener à l'orgasme en se servant de lui comme d'un sex-toys pour stimuler son clitoris gorgé était vierge ?
Il la souleva, elle enlaça ses jambes autour de sa taille pour ne pas se séparer de lui tandis qu'il l'emmenait jusque sur le lit. Elle tomba dos parmi ces draps et coussins confortables. Une vision magnifique alors que ses longs cheveux se répandaient tout autour de son visage aux yeux passionnés. Elle levait ses petites mains vers lui. Pour s'accrocher, pensa-t-il. Il fondit sur elle, l'embrassant à pleine bouche, se défaisant sans peine de sa chemise. Les doigts curieux de sa promise explorèrent son torse. En trouvant son dos, elle s'y agrippa.
— J'ai besoin de toi.
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Au rythme de la nuit 2 - Dansons la Carmagnole
Fantasy*La lecture du tome 1 n'est pas nécessaire pour lire ce tome puisque les protagonistes sont différents. Néanmoins, les tomes suivent une chronologie. Donc le tome 2 se déroule après le tome 1. Bonne lecture.* Il existe des danses plus dangereuses qu...