Chapitre 3 : La boisson étrange

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Aliwer et moi nous regardons sans rien dire.

Ses yeux verts émeraudes, accrochés aux miens, me plongent dans un état second.

Il se racle la gorge, gêné tandis que je tente quand même d'apercevoir son aura.

— Comment tu vas faire maintenant ? Tu ne vas pas retourner en cours de sport comme si de rien était.

Je cligne des yeux.

— Ah... Heu... Oui. Et toi tu dois y retourner.

Il se penche un peu vers moi et m'observe, la mine inquiète.

— Ce n'est pas très grave. Tu n'as pas l'air bien. Tu devrais peut être rentrer chez toi.

Je reste confuse. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je me sens aussi bien maintenant. Comment ça se fait que la blessure sur ma jambe, se soit résorbé d'un seul coup ? Il y avait quoi dans cette fiole ?

— Non. Ça va. J'aimerais savoir ce que tu porte autour du cou.

Il continue de me fixer et étire ses lèvres, dévoilant des dents sublimes et toutes droites.

— Comme je t'ai dit : c'est une recette personnelle.

— Aliwer, c'est ça ? Écoute, je ne plaisante pas. Dis moi ce que tu m'as donné.

Je recule d'un pas et le toise du regard. Si il y a bien une chose que je déteste, c'est de ne pas avoir ce que je veux.

— On est têtue, je vois.

— Tu ne réponds pas à ma question.

— Je sais et je n'en ai pas l'intention, me dit-il, sourire aux lèvres.

Je me retourne et commence à marcher vers l'autre bâtiment pour aller récupérer mes affaires et mon sac de cours dans les vestiaires.

— Tu vas où ?

— Là où tu ne sera pas, réponds-je avec agacement.

J'ouvre la porte coupe feu avec colère et emprunte les escaliers d'un peu plus tôt, d'un pas rapide. .

Aliwer me rattrape bien vite et pose sa main sur mon bras pour me retenir. Je le repousse violemment.

— Attends Myla, dit-il en soupirant.

— Non. Laisse moi tranquille. Retournes en cours.

Il se poste devant moi et me retiens par les épaules.

— Arrête de t'énerver.

— Lâche-moi ! je crie en le repoussant.

Tout à coup, je suis saisi d'un flash.

Je suis avec Medhan et il fait nuit. Je suis vraiment prête à tomber dans le vide mais je ne sais pas où l'on se trouve.
Je me penche en arrière et vois le vide en bas. Une main se tend pour attraper mes doigts et pour me tirer.

Quand j'ouvre les yeux, je peine à respirer. Au sol, sur les genoux et le souffle court, je tente de reprendre mes esprits.

— Myla ? Myla, ça ne va pas ? me demande Aliwer en posant sa main sur mon épaule.

— Non... Je ne sais pas... C'était un souvenir de... l'accident, je crois

— Quel accident ? Tu tremble, tu dois avoir froid. Viens, je vais te ramener chez toi.

Il me tend la main pour m'aider à me relever et me soutient. Mes jambes flageolent.

— Je suis tombée du toit de chez moi... C'est rien... Non, vraiment, tu devrais aller en cours. Le prof a dit que tu devais revenir d'ici quinze minutes. C'est ton premier jour...

Nos Âmes ÉternellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant