Un rire tonitruant résonna alors dans la grotte.
-En effet... s'exclama alors le duc Proklyatyy apparaissant derrière l'un des chandeliers, cela m'étonne que tu ais besoin d'un système d'alarme. N'importe quel véritable vampire m'aurait démasqué.
Saisie de crainte, je fis un bon vers Alexei, mais ce dernier semblait tout aussi apeuré que moi.
-Pensais-tu pouvoir venir dans mon château sans te faire remarquer ? poursuivi le duc en s'avançant vers nous.
-Qu'est-ce qui m'a trahi ? demanda Alexei qui contrairement n'avait pas l'air de vouloir reculer.
Le duc eut un petit rire.
-Tout. Ton père par exemple...
-Je ne vous crois pas, c'est inutile de reporter toutes les fautes sur lui.
-Ah, tu lui as pardonné...
-Non, j'ai simplement compris.
-Ta mère lui en veut encore, dit-il en me regardant.
Puis il sourit de toutes ses dents.
-Mais j'oubliais, ta mère m'a envoyé sa femme de chambre. Tes parents ont vraiment cru que je ne comprendrai pas la supercherie ?
A présent, son visage prenait un air cruel, et je sentais que cette entrevue allait mal finir. Alexei ne répondit pas, mais le duc continuait à s'approcher de nous.
-C'est très égoïste de ta part Alexei, de la garder pour toi seul... A moins que tu ais simplement eut envie de la faire échapper. J'ai toujours su que tu n'étais pas complètement comme nous. Même ton père n'aurait pas résisté à mordre cette humaine. Je me demande d'ailleurs comment elle a survécu jusqu'à maintenant. Mais peu importe finalement, dit-il en s'immobilisant.
Il me regarda, les yeux malicieux et humectés de sang, puis me sourit sournoisement, dévoilant ses deux longues canines. Mon sang se glaça et ma respiration se bloqua.
-C'est très gentil de ta part Alexei de me la laisser.
Alexei tendit son bras en arrière pour que je lui prenne la main, sans doute pour me rassurer, mais avant que nous ayons le temps de réagir, le duc étendit ses bras au-dessus de lui et ouvrit sa gueule carnassière. Un flot de chauves-souris s'échappa de sa longue cape noire et fondit sur Alexei et moi. Le fils de Nikita éleva son avant-bras au-dessus de moi pour me protéger de ces animaux.
-Irrreeee... grogna-t-il.
Les chauve-souris s'écoulèrent sur son bras comme un filet d'eau. Il fixa le duc dans les yeux. Les chauve-souris n'étaient qu'un leurre pour nous faire peur, et le duc en riait à gorge déployée.
-Bon, Alexei, c'est la dernière fois. Rejoins mes rangs et tes parents seront saufs, reprit-il lorsqu'il redevint sérieux.
-Je suis vraiment navré mais je ne crois pas que ma mère soit d'accord.
-Mais crois-tu vraiment que tu sois en position de force ? Même ta sorcière de mère ne peut rien contre moi ! Pourquoi crois-tu qu'elle t'ai laissé partir ? Ce n'était pas par respect pour ton goût des voyages, mais pour ne pas que je t'égorge sous ses yeux !
Alexei leva simplement un sourcil alors que j'étais à deux doigts de m'évanouir. Si Tatiana, la femme la plus impressionnante que je connaissais craignais cet homme, alors je devais très certainement en avoir une peur bleue.
-Je sais très bien ce qui s'est passé entre mes parents, déclara calmement Alexei, vous avez simplement été vexé que ma mère repousse vos avances.
J'avais ressenti de la provocation dans la dernière phrase d'Alexei. Selon moi c'était une très très mauvaise idée. Il excitait un fauve déjà près à nous sauter à la gorge. Le duc n'avait pas apprécié, et ses traits se déformaient de rage. Alexei pris sa respiration et déclara d'une traite d'un ton clair et solennel :
-Vous avez raison, ma mère n'est pas des vôtres et n'en fera jamais partie, parce que contrairement à vous, elle est forte. Vous êtes un lâche survivant grâce à des vassaux que vous engraissez à coup de banquets pervers.
Alexei venait de signer son arrêt de mort. J'aurais voulu me recroqueviller comme une petite souris et disparaître sous terre.
La haine envahissait le duc Proklyatyy jusqu'à sortir de son être. Ses muscles se contractèrent et une épaisse gelée noire naquit entre ses doigts. Il dirigea ce flot de colère contre Alexei. A la vitesse de la lumière, la substance noire entoura les poignets, les chevilles et le cou du jeune vampire. Alexei eut juste le temps de me jeter un regard où je cru lire de la peur, avant d'être projeté contre la grille de métal à l'entrée de la grotte. La gelée obéissait au duc Proklyatty et fixa Alexei aux barreaux. Il était à la merci du duc. Celui-ci le savait et se mit à sourire, à rire même, d'un air diabolique.
-Et que vas-tu faire maintenant ? Jeune impertinent !
-Que comptez-vous me faire ? demanda Alexei en haussant les sourcils.
J'ignorais s'il était réellement calme ou s'il s'agissait juste d'un air qu'il prenait pour ne pas s'avouer vaincu. J'étais restée immobile depuis le début de l'altercation, incapable de dire un seul mot, j'étais livide et trempée par ma propre sueur.
-A toi ? Je ne sais pas encore... En revanche la bonne de tes parents n'est pas immortelle...
Je relevai subitement la tête. Il ne m'avait pas oublié... Que comptait-il me faire ? Je regardai paniquée de tous les côtés de la grotte, cherchant désespérément une issue. Alexei me fixait et je devinai qu'il réfléchissait également le plus vite possible.
-Vous êtes lâche... Vous en prendre à une humaine... Mais bon, j'aurais dû m'en douter, venant de vous... Urgh !
Le duc avait resserré d'un coup le lien qui fixait le cou d'Alexei à la grille.
-A toi ma chère... chuchota le duc en s'approchant de moi.
Ne pouvant plus tenir, je me retournai et parti en courant vers le fond de la grotte, dans le bazar d'Alexei. Je me faufilai entre un chevalet et une table, bousculai plusieurs tabourets et passai derrière une pile de boîtes en bois. Je m'accroupis derrière une armoire, le cœur battant, en me recouvrant d'une vieille couverture.
Le duc explosa de rire.
-Voilà que la petite souris veut jouer à cache-cache...Cela va être amusant ! J'adore chasser !
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La morsure des Volkov
VampireDans les années 1815, la jeune Marianne entre au service d'un couple étranger venu s'installer en France, les Volkov. Mais rapidement, un pressentiment lui fait comprendre que tout n'est pas normal. Si vous aimez le mystère, le fantastique et le fo...