Chapitre 10

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Nate

Une semaine plus tard, septembre 2019

Assis sur mon lit, je réfléchis à mon attitude de gamin que j'adopte depuis maintenant une semaine. Depuis notre premier baiser. Aussi, cela fait une semaine que je ne mets plus un pied à l'appartement et que je dors de nouveau chez mes parents. J'ai prétexté que mes colocataires étaient tombés malades et que je ne voulais pas l'être aussi pour les études.

Des mensonges, toujours des mensonges.

Je préfère leur dire ça que de dire que j'ai embrassé la copine de mon pote et colocataire. Je ne voudrais pas m'attirer les foudres de la bande, surtout que je serais seul face à beaucoup trop de muscles. Non, je n'ai pas peur c'est juste que je n'ai simplement pas envie de me faire taper dessus.

Si j'avais su que, pendant que je me morfondais dans ma chambre, elle se faisait taper dessus, jamais je n'aurais agi de cette façon.

Toujours assis et en plus en caleçon, je ne peux quand même m'empêcher de penser à ses lèvres sur les miennes. Elles étaient si envieuses, si douces, si pulpeuses. J'aurais tellement voulu que ce baiser ne s'arrête jamais mais la réalité m'a rattrapé et Ambre a trompé Kol par ma faute. Je ne saurais me le pardonner, je ne brise pas les couples.

J'aurais dû le briser, tous les tuer.

Un bruit sourd se fait dans le couloir, des petits pas se font entendre. Un rire retentit et vient se réfugier dans mes oreilles : le doux rire de ma petite sœur. Cette boule d'énergie m'avait tellement manquée, j'avais oublié de venir la voir pendant qu'Ambre était à l'hôpital. D'ailleurs, je n'ai même pas attendu la visite de la puce à l'hôpital le lendemain de mon baiser avec Ambre.

J'ai été un trouillard et un sombre lâche, pourquoi j'ai agi de cette façon ?

Le rire se rapproche de ma chambre jusqu'à ce que le silence revienne. Je sais qu'Ivy est derrière la porte mais elle attend sûrement que je sorte pour qu'elle me fasse peur sauf que ça ne fonctionne jamais : je simule toujours mon rire. Mais cette fois-ci, je n'ai pas envie de sortir, je n'ai envie de rien.

Le temps passe, un soupir se fait entendre derrière ma porte avant que la clinche ne s'actionne afin qu'elle s'ouvre et qu'elle laisse apparaître la petite bouille de ma sœur. Son visage reflète de la tristesse. Elle est visiblement déçue que je ne suis pas sorti pour lui faire plaisir.

En bon grand frère, j'ouvre mes bras et elle ne perd pas de temps pour venir s'y jeter. Sa petite tête vient se nicher dans mon cou, ses bras frêles entourent celui-ci. Je referme mes bras autour de son mince corps et je niche à mon tour ma tête dans son cou avant de lui faire des bruits de prout la faisant éclater de rire.

J'adore ce son !

Elle se tortille dans mes bras tandis que je la serre fort contre moi afin de la garder prisonnière. Ivy crie et rigole en même temps mais pourtant ça a le don de faire venir ma mère en courant.

D'abord affolée, ma mère pose une main contre son cœur quand elle comprend que l'on joue simple. Ensuite, elle sourit en venant à son tour faire des chatouilles à sa petite frimousse de fille. Je pose alors Ivy sur mon lit et je commence à lui faire aussi des chatouilles : elle crie, hurle, rigole. Ma mère explose de rire avant de changer de victime et de s'attaquer à moi sauf que je ne suis pas chatouilleux du tout. La roue tourne et je me retourne contre elle avec l'aide de ma petite sœur.

Nous passons un bon moment et c'est ce que j'aime. J'adore ma famille et pour rien au monde, je l'échangerais avec une autre.

Après quelques rires, nous nous écartons afin de reprendre un rythme cardiaque normal. Ma mère a plus de mal que nous à cause de son âge qui commence à se faire vieux : elle n'a que 45 ans mais j'aime lui dire qu'elle est vieille.

Do You Want To Save Me ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant