prologue 0.0

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La pression était à son comble. L'air était glacé et humide. Dans cet entrepôt situé dans une rue isolée de Chicago dégageait une odeur de pourri. Mes oreilles sifflaient tant les coups de feux retentissaient, plus forts que jamais. Nous étions cachés derrière une voiture rouillée et tirions un par un sur nos ennemis, ils avaient l'équipement, on avait la technique. Je jetais un coup d'œil sur Parker, angoissé par la tournure de la situation. Je n'avais jamais eu peur dans aucune mission, même les plus dangereuses. Je ne paniquais jamais. Mais mon cœur fut plus que déchiré à l'entente de la réplique de mon partenaire, mes poils se hérissaient et ma respiration s'accéléra soudainement. A cet instant j'avais tellement peur, toute la peur accumulée dans ma vie ne pouvait rivaliser avec le sentiment que j'éprouvais là, maintenant.

- Comment ça "on arrête le jeu" ? Fis-je, paniquée.

Il tira quelques balles et se mis à couvert le temps de recharger sa carabine.

- On arrête tout. Je...J'ai marre de tout ça. Ça m'agace, surtout...avec toi.

Il se remit à couvert et tira sur dix brigands de plus. Tandis que j'assimilais ce qu'il venait de me dire. Il a détesté tant que ça...Toutes ces choses avec moi ? Étais-je la seule à avoir chéri ces moments ? Je pensais que lui aussi...

Des larmes coulèrent le long de mes joues. Oh ! Non, non non...Pas maintenant ! C'est pas le moment . Je sèche mes larmes d'un revers de main et tire sur quinze brigands à moi seule.

Il ne devait en rester qu'une dizaine, la mission était sur le point de s'achever. Tout comme ma relation avec Parker...Cette pensée suffit à me faire oublier ou j'étais une fraction de seconde. Tout était blanc et vide.

- Attention ! Cria la voix de mon partenaire qui me sortit automatiquement de ma transe.

Je sentis son corps entrer en collision contre le mien pour m'éviter de justesse l'explosion de de la voiture qui me servait de bouclier. Mes yeux étaient telles des soucoupes quand il jura dans sa barbe avant de tirer sur cinq hommes ennemis.

- Mais putain mais t'es folle ou quoi ? Heureusement, tu n'as rien...

Il tâtonna vaguement les traits de mon visage, à la recherche d'une quelconque blessure. Il affichait une mine paniquée par ce qui aurait pu m'arriver s'il m'avait sauvé une seconde trop tard. Sa mine crispée me serra le cœur et ma poitrine me brûlait quand je repensais à ce qu'il m'avait dit quelques minutes plus tôt.

- Pourquoi...? Marmonnais-je, la gorge serrée.

Il mime une expression perplexe fasse à ma question.

- Hein ?

- Pourquoi tu veux tout arrêter ?! J'ai fait quelque chose de mal ? Tu me détestes tant que ça ?!

Son expression se crispe fasse à mon visage tordu par la détresse.

- Ce n'est pas contre toi...

- Contre qui, alors ?

- Contre...Contre moi-même.

Il soupira et détourna le regard. Il parcourut l'entrepôt des yeux, tous les brigands ont été exterminés. Il ne restait plus que nous deux. J'attendais plus d'explications de sa part quand il lâcha une phrase inattendue :

- Je t'aime.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je ne sais plus quoi dire, si bien qu'il continu :

- T'as gagné...

Cela faisait maintenant plusieurs mois que j'attendais enfin cette phrase, ne vivant plus que pour ça..."T'as gagné". Il y a deux mois encore, cette phrase m'aurait mise dans tous mes états. J'aurais sauté de joie. Ça aurait été le fruit de mon dur labeur, de toute cette mascarade qui dure depuis de le début.

Mais maintenant...

Elle sonne incroyablement fausse à mes oreilles.

- Je...Bégayais-je.

- Non ! Ne dis rien. Je veux juste que tu m'écoutes...Me coupe-t-il. Je tenais seulement à ce que tu saches que ce jeu ne pouvait plus durer. Tout simplement parce que je ne pouvais plus supporter de faire toutes ces choses avec toi, comme ça, de cette façon...

Il s'arrête un instant, puis reprends :

- C'est pour ça que je tenais aussi à te le dire. J'ai perdu parce que j'ai succombé entièrement à toi, comme tu l'avais prédis...Tu as gagné.

Mes oreilles bourdonnent, mon cœur bat si vite que ma respiration s'accélère. Je me recouvre le visage, honteuse . J'ai été complètement stupide ! Pourquoi n'ai-je pas arrêté ce foutu jeu plus tôt ?

Ah oui. J'avais peur.

J'avais peur de perdre cette proximité que j'étais la seule à avoir avec lui, j'avais peur qu'il me rejette parce que j'avais, moi aussi, succombé entièrement à sa personne. Comme toutes les autres.

Je ne voulais pas que ça s'arrête...

Parker, inquiet, se rapproche de moi et m'attrape délicatement les mains pour les retirer de mon visage.

- Qu'est ce que tu as, petit cœur ? S'inquiète-t-il . Pourquoi tu pleures ? Ça ne t'arrive pratiquement jamais...Rigole-t-il, pour détendre l'atmosphère.

- Tu n'as pas perdu. Murmurais-je.

Son visage se décompose par l'incompréhension.

- Quoi ? Bien sur que si ! Tu doutes de mes sentiments ? Fit-il outré, avec une légère pointe de colère.

- Non, non. Ça fait bien longtemps que je ne vois plus notre relation comme d'un jeu, c'est tout.

- Tu veux dire que...

- J'ai des sentiments pour toi, Parker.

Il me fixe, une lueur stupéfaites traversant ses beaux yeux verts.

C'est vrai, au final...Nous avions tous les deux perdus.

Nous nous sommes battus pendant des mois, essayant diverses méthodes pour faire tomber l'autre...Sans nous douter une seconde que nous nous faisions prendre par notre propre piège.

Ainsi va la vie, ainsi va le jeu.

LOVE ATTRACT : entre attirance et espionnageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant