Capitulum I

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Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe... Nan parce que là je suis vraiment, mais alors vraiment, dépassé. Juste comme ça, quelqu'un pourrait m'expliquer ce qu'il s'est passé ? Nan parce que c'est d'un flou.... Je me suis même pas endormi plus de deux second sur ma table, j'vous le jure ! Et la quand je me réveil baammm c'est le bordel. Entre les boulettes de papier qui s'envoient comme des textos, les hurlements des élèves, les hurlements de... Attendez, les hurlements de la prof ? Prof qui se trouve juste devant moi, avec ces cheveux gras et son visage aussi rouge que le cul d'un babouin. Et qui gueule, gueule et gueule. Il serait peut être temps que j'écoute ce qu'elle dit, pour éviter de me faire engueuler et exclure une fois de plus. Je bouge donc à contre coeur les mains que j'ai glissé dans la douce chaleur de la poche central de mon hoodie, et retire les écouteurs de mes oreilles.

- ... MAIS CE N'EST PAS POSSIBLE SEAN, VRAIMENT CE N'EST PLUS POSSIBLE...

Alors déjà... Ouch mes fucking tympans, je crois que je les ai perdus avec ces hurlements aussi doux que la voix d'une sirène ayant une angine. Et de deux... Qu'est ce qu'elle me veut encore ? Alors je veux bien croire que dormir en cours ce n'est pas conseillé, mais avec tous mes collègues qui autour de moi qui font le bordel, je pense qu'elle a autre chose à foutre que de se préoccuper de moi. Non mais non de dieu, je n'en peux vraiment plus et je ne comprends plus.

- Hein ? Que quoi ? Keskissepasse ? dis-je d'une voix endormie et pâteuse.

Je sais, cette remarque est d'une grande intelligence, je le vois dans les yeux qui parcourent ces pages, mais dites-vous que je suis fatigué et que j'ai la flemme de réfléchir pour dire quelque chose de plus intelligent à cette vieille sorcière..

- COMMENT CA ? QU'EST CE QU'IL SE PASSE ? SEAN, VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI ?

- Euh non.. Enfin je crois pas ? dis-je incertain.

Non mais, je viens de me réveiller, et elle me gueule dessus ? Ca me court un peu sur le haricot tout de même, pas que ce soit grave qu'elle me gueule dessus hein, j'ai l'habitude... Mais juste, je viens de me lever quoi... Et j'ai pas demandé à ce que mes sens soient tous agressés lors de mon réveil non plus ! Parce que entre les cris, le goût désagréable de bile qui remonte mon œsophage (je ne sais d'ailleurs pas ce qu'il fait là), et l'odeur rance de clope froide et de poulet curry de mauvaise qualité qui fait la douce haleine de la prof, je dis stop !

- FAITES L'INNOCENT... JE SAIS QUE C'EST VOUS QUI AVEZ LANCÉ LE PREMIER PAPIER...

Mais qu'est ce qu'elle raconte elle encore ? Alors je veux bien, je suis un mauvais élève et j'aimerais pouvoir me targuer de l'action de faire sortir cette iceberg de ces gonds (sérieux avec la prof la plus sévère soit dit en passant), mais déjà de un j'étais trop occupé à dormir et de deux, c'est quoi cette pseudo technique de mauvais goût pour faire sortir la prof de son mutisme plein de crétinisme profond ? Nan mais sérieusement, réveillez moi, je dois rêver tellement c'est nul et pas original... Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi puéril... On est au lycée merde !

- Euh madame excusez moi de vous détromper, vraiment cela me blesse à un point que vous n'imaginez même pas... Mais je veux vous dire, que dis-je, j'ose vous affirmer que je ne suis pas l'auteur de cette blague stupide. J'étais bien trop occupé à dormir pendant votre cours voyez vous ! De plus je ne suis point assez stupide pour faire une action aussi nulle... Je suis comme qui dirait bien plus "original", dis-je avec une ironie non feinte.

- JE NE VOUS PERMETS PAS DE VOUS MOQUER IMPUNÉMENT DE MOI JEUNE IDIOT.

- Moi idiot madame ? Dixit la professeure qui ne se fait pas respecter et qui a le coefficient mental d'une petite cuillère.

Bon ok j'avoue je suis partie un peu loin... Mais comprenez que j'adore jouer la carte de la provoque, c'est une seconde nature chez moi... Pousser les gens à bout pour voir leurs limites, quitte à poser l'orteil dessus et tout détruire sur mon passage, c'est ma passion.

- Vous savez quoi Sean ?, dit-elle d'un ton doucereux. Prenez la porte s'il vous plaît.

- Mais bien sur très chère... Je vais la prendre ! Mais avant je tiens à saluer mon public d'une révérence polie !

Je ne m'en étais pas forcément rendu compte jusqu'à ce silence pesant, mais durant notre micro dispute, le silence et le calme s'était faits dans la classe. Chose étrange, tout le monde m'observait comment une bête de foire, et je détestais ça, je haïssais cette situation au plus au point, ces regards tantôt admiratif et tantôt malveillants que l'on me jetait. Mais il fallait sauver les apparences, coûte que coûte, sauver ce qui faisait de moi ce que je suis, un être zébré. Alors je m'approchais dignement de la porte, et avant de l'ouvrir je m'abaissai avec grâce avant de quitter la pièce en claquant la porte.

Larmes D'Automne Où les histoires vivent. Découvrez maintenant