La forêt du Mélicort se situe autour de pâtures dans les montagnes françaises. Une route peut amener de nombreuses personnes à découvrir cet endroit. Elle est d'ailleurs régulièrement empruntée par beaucoup de marcheurs, des familles et même certains étrangers adeptes des lieux merveilleux.
Elle est réputée pour être d'une beauté saisissante, incroyablement paisible et dotée d'un charme incomparable. En effet, rien n'est plus agréable que de marcher durant des heures au milieu de chemins, tout en étant accompagné par le chant des oiseaux si doux et angéliques que des sourires se dessinent sur les visages. La difficulté de la marche laisse alors place à l'enchantement de se donner un but à atteindre et d'y arriver grâce à ce plaisir soudain. Vous connaissez peut-être vous-même cette fierté et ce bien-être éprouvé après avoir enfin aperçu une biche dont l'élégance hypnotise ou encore découvert un lac à couper le souffle semblable à ceux des forêts canadiennes. Palper la mousse naissant sur les troncs procure également un agréable effet de satisfaction. Les arbres s'élevant dans le ciel comme des tours infinies, nous donnent l'illusion de l'onirique. Le chant des oiseaux saisit notre âme, transperce notre cœur, échange notre regard morose contre un visage illuminé par la joie. Les fleurs laissent s'échapper un parfum doux comme de la soie, et délicat rappelant la rose.
Nous pouvions observer pendant l'été du vert qui égaillait nos visions, faisait chanter notre regard et danser notre sourire. Maintenant nous sommes en période hivernale, en mars. La verdure a disparu et laissé place au givre. Ces gouttelettes congelées, s'accrochant aux arbres comme au froid. Redoutant de tomber sur une surface moins glacée qui pourrait les transformer en une simple illusion avec pour seule trace de passage, de l'eau ! Malgré tout, petit à petit, la végétation reprend vie. Les parfums s'entremêlent, se mélangent puis se distinguent et s'effacent. Il suffira d'un peu de temps pour que ces odeurs ne s'échappent pas. Un peu de temps pour qu'elles restent avant de s'estomper au prochain hiver.
Niché sur une branche d'un des seigneurs dénudés de la forêt, un couple d'aigles royaux observe le ciel dont la teinte est un mélange onctueux de bleu et de blanc. Leur énorme nid y est confortablement installé. Sa composition a pris plusieurs semaines de travail acharné de la part des majestueux rapaces qui profitent à présent de surveiller les environs de leur nouvelle demeure.
Ils hument l'air et cherchent l'odeur chaude et humide d'un corps pour se revitaliser. Le mâle vient d'apporter un délicat met à sa belle pendant que cette dernière couve le seul et unique œuf pondu de l'année, également leur tout premier. La viande de ce chamois mort de froid depuis peu permettra au couple de se nourrir durant quelques jours. Les victuailles se faisant rares en cette période de l'année, des proies comme celles-ci éloignent la faim un certain temps.
Dans une quarantaine de jours, un aiglon viendra au monde. Pour le moment l'oisillon se trouve dans un liquide. Il est entouré et protégé par une coquille lisse blanchâtre recouverte de petites taches brunes parfaitement assortie au blanc crémeux du ciel ainsi qu'au brun de l'écorce rugueuse et des branchages du nid.
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L'oiseau
General FictionLa vie d'un aigle royal dont la vie ne fait pas que des cadeaux.