Toute histoire commence un jour quelque part.
Au début, c'était juste pour ne pas rester à terre au pied de l'amertume. Je cherchais un refuge, j'ai donc choisi d'utiliser l'arme qui a failli me détruire, mais, à présent, c'est devenu mon métier, mon sport, mon évasion, mon rocher, mon école... C'était le seul bâton qui m'a aidée à avoir l'audace de marcher sur le dégoût. Un dégoût de ma vie qui commençait à naître au fond de moi.J'avais 16 ans quand mon oncle m'a violée. Mon oncle, le demi-frère de ma mère, celui que ma grande sœur a connu à l'enterrement de notre mère, et depuis, leur relation était devenue serrée au point qu'il avait emménagé chez nous deux mois après. J'avais 16 ans, mais, j'étais assez intelligente pour comprendre certains regards des hommes et je ne faisais pas confiance aux siens dès ses premières semaines chez nous. Je ne pouvais pas le dire à ma sœur, c'est loin d'être le genre de sujets qu'on est à l'aise d'aborder dans nos familles haïtiennes... Et j'avais raison !
Je détestais être avec lui dans une même pièce. L'atmosphère puait dès qu'il apparaissait. Je ne le sentais pas. J'avais 16 ans, mais, je comprenais assez les manies vilaines de ce type d'hommes à la conscience endormie et aux intentions infernales.
Ma sœur s'était rendue à Petit-Goâve pour assister au mariage d'une amie. Alors, je suis restée seule avec mon oncle. Je me rappelle de tout, de chaque détail, et plus encore de ce sentiment de peur mêlé à une répugnance profonde causée par mon impuissance à le dégager de chez nous.Ronald m'avait fait faire des allers et retours dans sa chambre et les prétextes étaient minables. Tantôt j'avais à lui apporter à manger, tantôt pour l'aider à trouver sa montre ou faire son lit ou même pour savoir si j'ai des nouvelles de Claudia, ma sœur. Mais, ce qui était sûr, c'est que nous devions être dans la même pièce et dès que j'étais là, il venait se frotter à moi feignant chercher quelque chose alors que le bruit de sa sapate* seulement me dérangeait, mais, lui s'en foutait pas mal. D'ailleurs, son but n'était pas de me faire plaisir, mais, de satisfaire son instinct bestial qu'il ne pouvait pas contrôler.
La nuit tombée, il rentra dans ma chambre torse nu et son pantalon soutenu par une main pour se convaincre qu'il fut encore sur lui. Je reculai de quelques pas, en vain car, de deux il m'a rejoint de plus près comme dans une danse capricieuse.
- J'ai un cadeau pour toi. Tiens !
Il fut bien emballé dans un papier cadeau. J'hésitai avant de l'accepter.
- Comment faire l'amour à un homme ? C'est vraiment le genre de cadeau qu'on devrait m'offrir, d'après toi, tonton ?
- Pourquoi pas ? Pourquoi tu sembles être gênée avec moi alors que tout ce que je veux, c'est une grande complicité entre nous ?
Il m'avait demandé cela tout bas comme pour éviter qu'on l'entende... ou plutôt pour paraître séduisant. Il s'est approché de moi et je pouvais entendre son souffle.
- Ne crie pas... Ne résiste pas ! Si tu ne dis rien à Claudia, elle n'en saura exactement rien, Nathalie.
- Tonton Ronald, tu plaisantes, n'est-ce pas ?
- Cesse ton enfantillage ! Je sais combien tu peux être mûre. Ton âge est jeune, mais, tu as surtout besoin de sentir un peu de maturité au fond.
- Si tu me touches, Ronald, je te découperai en mille morceaux.
- Ok !
Il avait fait quelques pas en arrière et je ressentais un peu de soulagement. Mais, j'avais tort de lui tourner le dos, car, il m'a saisie par le bras et m'a jetée sur le lit. Comme je criais, il a mis une main à ma gorge à croire qu'il voulait m'étrangler. J'avais essayé de me débattre, mais, la bête était plus forte que moi.
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Mon agonie
RomanceNathalie est une jeune femme qui a dû recourir à la prostitution pour subvenir à ses besoins après que sa soeur, manipulée par son compagnon, l'ait mise à la porte de chez elle. Mais, elle va passer le reste de sa vie à vouloir se venger de celui à...