V. Sire Paradoxe

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L'or ternit, le torrent tarit, et plus grande se fait l'inconstance

À mesure que je voyage et en reviens aux vieilles croyances.

Le désordre est souverain, le chaos est divin, et l'anarchie est si belle

Pris dans les rouages invisibles et inextinguibles, que personne ne peut expliquer

Et dont nulle existence ne peut être prouvée, dans l'univers où tout est mort et né

Je suis sa créature, naïve et émerveillée, souffre-douleur pour le plaisir de son joug cruel


Mon propre moi, mon propre esprit ! Ô ma grandiose et propre Imagination

Je me fonds dans le mouvement qui imprime ton inexplicable tourment

Annihilé dans la chaleur, ardente et brûlante, qu'exhale l'incendie du Temps.

Dans cette réalité aux mille réalités, où tout est vrai et faux à la fois

Je me fais sire Paradoxe, époux enchaîné à tes jupes hautaines et sans foi

Légères et évanescentes, aux motifs d'aiguilles, lourdes de tissus enchevêtrés

Tournoyant dans l'absurdité, se consumant sans jamais brûler, dans le feu de la funeste Vanité.


La vigueur faiblit, la chair pourrit, et plus grand se fait le désespoir

À mesure que j'avance et réfléchis sans plus rien à quoi croire.

L'ordre est désordonné, l'harmonie chaotique, et la hiérarchie si anarchique

Propulsé dans l'espace happant et le temps obsédant, que personne ne peut attraper

Et dont nulle existence ne peut être prouvée, dans l'univers où je suis mort et né

Je suis son esclave, poétique et impuissant, charogne pour le souper de son appétit sadique


Mon propre esprit, ma propre imagination ! Ô ma grandiose et propre Éternité

Je m'enfuis dans le mouvement qui imprime ton inconsolable tourment

Détruit par la chaleur, dominatrice et destructrice, de l'incendie arrêté du Temps.

Dans cette réalité aux mille réalités, où tout est vrai et faux à la fois

Te voilà veuve de sire Paradoxe, époux regretté, et dans l'espérance d'un Avenir piégé

Par l'Aube rattrapé, putréfié pour à la Terre retourner, dans le feu de la perfide Vérité.


N'est-ce pas là, en sorte, un voyage à travers le Temps ?

Car ne crois pas que sire Paradoxe soit Mort pour autant.

Cher TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant