L'or ternit, le torrent tarit, et plus grande se fait l'inconstance
À mesure que je voyage et en reviens aux vieilles croyances.
Le désordre est souverain, le chaos est divin, et l'anarchie est si belle
Pris dans les rouages invisibles et inextinguibles, que personne ne peut expliquer
Et dont nulle existence ne peut être prouvée, dans l'univers où tout est mort et né
Je suis sa créature, naïve et émerveillée, souffre-douleur pour le plaisir de son joug cruel
Mon propre moi, mon propre esprit ! Ô ma grandiose et propre Imagination
Je me fonds dans le mouvement qui imprime ton inexplicable tourment
Annihilé dans la chaleur, ardente et brûlante, qu'exhale l'incendie du Temps.
Dans cette réalité aux mille réalités, où tout est vrai et faux à la fois
Je me fais sire Paradoxe, époux enchaîné à tes jupes hautaines et sans foi
Légères et évanescentes, aux motifs d'aiguilles, lourdes de tissus enchevêtrés
Tournoyant dans l'absurdité, se consumant sans jamais brûler, dans le feu de la funeste Vanité.
La vigueur faiblit, la chair pourrit, et plus grand se fait le désespoir
À mesure que j'avance et réfléchis sans plus rien à quoi croire.
L'ordre est désordonné, l'harmonie chaotique, et la hiérarchie si anarchique
Propulsé dans l'espace happant et le temps obsédant, que personne ne peut attraper
Et dont nulle existence ne peut être prouvée, dans l'univers où je suis mort et né
Je suis son esclave, poétique et impuissant, charogne pour le souper de son appétit sadique
Mon propre esprit, ma propre imagination ! Ô ma grandiose et propre Éternité
Je m'enfuis dans le mouvement qui imprime ton inconsolable tourment
Détruit par la chaleur, dominatrice et destructrice, de l'incendie arrêté du Temps.
Dans cette réalité aux mille réalités, où tout est vrai et faux à la fois
Te voilà veuve de sire Paradoxe, époux regretté, et dans l'espérance d'un Avenir piégé
Par l'Aube rattrapé, putréfié pour à la Terre retourner, dans le feu de la perfide Vérité.
N'est-ce pas là, en sorte, un voyage à travers le Temps ?
Car ne crois pas que sire Paradoxe soit Mort pour autant.
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Cher Temps
PoesíaTic, tac. Tic, tac... Nous connaissons tous ce son entêtant, entraînant, agaçant, angoissant. Cette durée limitée, ce rythme effréné, ce sablier retourné. Mais savons-nous seulement d'où il vient ? Poètes, philosophes et autres physiciens s'acharnen...