XII. Je suis un assassin

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Je suis un assassin seul qui paraît baguenauder

Dans les ruelles de la vie je suis comme oublié

Pourtant je dépave les trottoirs, et mon poison

S'immisce, noir et sans davantage de raison

Sans davantage de sens que les heures vaines

Qui régissent cette futile vie que tu mènes


Je suis un assassin talentueux et très sollicité

Pour les maladies, les aléas je puis travailler

Mais c'est surtout pour mon propre compte

Que j'apprécie frapper et faire le décompte

Des trottoirs que je dépave, du poison que je verse

Nulle forteresse ne me résiste, j'en défonce chaque herse


Je suis un assassin redoutable qui jamais n'a failli

Sous ma lame chaque homme que j'ai ciblé a défailli

Je dépave les trottoirs, fauche les lampadaires

Et les lumineux pétales qui dans la nuit t'éclairent

Je détruis les ruelles de la vie, avec ma faux je sais labourer

Tu la brûles ou tu l'enterres, la chair sera détruite ou putréfiée


Peu importe l'heure à laquelle tes morts tu te mettras à compter

Tu sauras que c'est moi qui ai frappé, et encore moi qui ai gagné

Je suis un assassin seul qui paraît baguenauder

Je suis un assassin talentueux et très sollicité


Un simple meurtrier je ne suis pas, je suis l'Assassin

Celui que tu connais bien et que par instinct tu crains

Je suis un assassin, l'Assassin de chacun

Et viendra un jour l'heure où je serai le tien.

Cher TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant