Chapitre 7 : Toute seule

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Alors que j'observe Medhan disparaître dans la masse d'élèves pour rejoindre sa classe, la sonnerie retentit.

Je me tourne vers Aliwer qui semble dans ses pensées.

— Bonjour, lui-dis-je, avec un petit sourire. Ne le prends pas mal. Medhan est un peu surprotecteur.

Il croise les bras et semble m'ignorer. Il replace le col en V de son t-shirt bleu marine, tandis que je porte attention à son jean basique et ses baskets noires et toutes neuves, soutenues par des lacets blancs.

— Hé ho ! La terre appelle Aliwer Coppeland !

La prof Madame Stevensen arrive devant notre file et ouvre la porte. C'est alors qu'Aliwer double tout le monde et entre de manière agacée.

Je soupire et entre à mon tour, alors que je surprends Livye en pleine conversation avec Tiana, la fille du cours de sport qui m'avait bousculé.

Je fronce les sourcils et m'assois à une place vide, plus remontée que jamais.

Une fois tout le monde installé, Madame Stevenson nous demande de sortir le livre que nous devions lire pour aujourd'hui. En fouillant dans mon sac, impossible de mettre la main dessus.

— Ce n'est pas très grave, Mademoiselle Umber. Mettez vous donc avec Monsieur Coppeland. Je lui ai prêté le mien, vous l'aiderez à suivre,  me dit la prof.

Je tourne ma tête vers Aliwer qui reste la tête baissée vers le bouquin, avant que je ne rassemble mes affaires.

Une fois près de lui, je m'assois et me rapproche un peu plus, tandis qu'il le glisse entre nous deux.

— Tu es devenu muet pendant la nuit ? je lui demande.

Il reste figé, toujours avec la même expression. Son attitude m'agace, je lui sers le bras.

— Qu'est ce qu'il y a, bon sang ? Tu m'en veux par rapport à hier ?

— On discutera plus tard. J'écoute le cours, lance-t-il en observant le tableau où la professeur écrit des choses.

— Non ! Je veux qu'on s'explique !

— Mademoiselle ! Silence pendant mon cours ! me sermonne Madame Stevensen.

- Excusez-moi, je lui réponds en me remettant à travailler.

***

L'heure de littérature passe à une lenteur insupportable.
À côté de moi Aliwer est tendu mais il ne bronche pas. Il prend des notes, répond aux questions, lit les consignes...

Enfin, la cloche sonne et je me réjouis à l'idée de pouvoir parler avec lui.

Je me lève et prends mon sac alors qu'il va rapporter le livre à la professeur.

— Hé, attends ! je le hèle tandis qu'il quitte la salle.

Je le rattrape mais il accélère le pas.

— Qu'est ce que tu veux ? Je croyais que tu voulais dire à tout le monde que j'ai tenté de t'empoisonner, hier.

Je lève les yeux au ciel et réplique :

— Ne dis pas n'importe quoi... Je t'en prie ! Écoute-moi... J'étais un peu secouée ! Je suis désolée de m'être énervée comme ça.

Il hausse les épaules tandis que nous montons l'escalier pour rejoindre notre cours de géographie.

— C'est bon. Mais j'aimerais être tranquille. Je viens juste d'arriver. J'ai vraiment besoin de me concentrer... Sur les cours.

Il s'arrête juste à côté d'un extincteur près de notre salle de classe, tandis que j'essaye une fois de plus de le sonder grâce à son aura. Mais rien.

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