La veillée

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On entendait la musique et le brouhaha des quelques personnes déjà présentes depuis le seuil de la porte encore fermée. Deux hommes pâles comme la lune s'apprêtaient à frapper à la porte. Celle ci s'ouvrit avant que le plus grand des deux ne toucha le bois blanc. Une petite fille les regardaient en fronçant les sourcils, puis elle se retourna et hurla : "Maman, il y en a encore deux autres devant!"

Une jeune femme apparue dans le couloir, elle était trempée de la tête aux pieds. Sa longue robe d'été goutait sur le parquet. Elle s'avança vers eux en leur souriant. 

" Vous devez être Almarik et Leif, je vous en prie entrez et soyez les bienvenues. Je suis la nièce de Gaia!"

Les deux hommes secouèrent leur manteau pour en retirer toute l'eau et entrèrent. La jeune femme les débarrassa et pria sa fille de les conduire dans le salon avant de refermer la porte, laissant l'orage faire son oeuvre à l'extérieur. Dans le salon, il y avait une dizaine de personne qui semblait se connaitre. Les portes qui donnaient sur le jardin étaient grandes ouvertes et sur leur seuil, il y avait une petite femme aux longs cheveux noirs. Elle caressait la tête mouillée d'un loup noir démesurément grand. Leif entendait avec quelle difficulté elle respirait et cela lui fit froncer les sourcils. Elle se tourna vers lui, arborant un large sourire comme si elle l'avait attendu et se réjouissait qu'il arrive enfin. Alors qu'elle voulut faire un pas dans sa direction, elle faillit trébucher. En un instant, un jeune homme jusqu'alors assis dans un fauteuil à l'autre bout de la pièce, se retrouva accrocher à son bras pour la soutenir. Elle leva sur lui un regard triste et le remercia. Les yeux rouges du jeune homme ne laissait aucun doute sur sa nature. Quand elle fut devant Leif, elle le serra dans ses bras autant que ses faibles forces le lui permettait encore.

" Bonsoir, mon cher, très cher marionnettiste!

- Il y a bien longtemps que l'on ne m'a pas appelé comme cela, Bonsoir à toi aussi, O ma reine!"

Elle  ne put s'empêcher de rire de cette flatterie. On lui avait donné, il y a bien longtemps maintenant, le nom d'une déesse mais elle n'avait jamais cherché à porter quelques titres que ce soit même si elle en eut de nombreux. On l'aida à s'asseoir sur le canapé.

" Je pensais que tu ferais parti des derniers à arriver.

- Tu seras toujours une priorité. Dis moi à présent ce qui se passe."

Gaia s'enveloppa tout entière dans sa longue robe de chambre rouge, tout en transpirant la tristesse. Le jeune homme près d'elle, prit alors la parole: 

" Quelqu'un a trouvé le moyen de la tuer... définitivement!"

Le coeur du marionnettiste, comme celui de tout ceux présent dans la maison, manqua un battement. Les autres connaissaient déjà les faits mais cela leur faisait toujours le même effet.

" Cela devait bien arriver un jour, ça a prit plus de temps pour moi voilà tout. 

- Gaia, voyons tu es une vraie immortelle... peut être la seule!

- Et bien, ce n'est plus vrai! Cela aura prit quinze mille ans, c'est tout!"

Elle soupira, puis se laissa aller dans le canapé. Le jeune homme, dans les bras de qui elle s'était lovée, s'appelait Oscar. Il était un ancien aristocrate français, immigré aux Etats-unis depuis presque un siècle, il était très proche de Gaia et de sa famille. Ce fut donc en toute logique qu'il arriva le premier quand l'appel fut lancé. Il fut tiré de son sommeil long de deux ans par un long cri silencieux qui lui transperça le corps.Oscar sut immédiatement qu'il s'agissait de Gaia. Il avait étanché sa soif et s'était rendu sur place aussi vite qu'il lui avait été possible. Une fois arrivé, il eut la joie de faire la rencontre de Cirrus, le dernier de la famille. Ce gamin de dix ans, lui rappelait sans cesse pourquoi Gaia l'avait banni. 

La veilléeWhere stories live. Discover now