Baignade Sentimentale Dans Un Château Du XIe Siècle (G×G)[terminé]

Pluie de sang argenté

Les rayons de soleil qui traversaient les rideaux de la chambre d'Alienore la réveillèrent. Doucement elle s'assit sur son lit et s'étira. Peu à peu elle reprit ses esprits et se souvint... D'un bond elle sortit de son lit et descendit les escaliers en marbre à toute jambe pour arriver dans la salle à manger. Là, elle n'apercut que son frère Charles et son père parler chevalerie.

- Dites donc Alienore, vous avez l'air préoccupé ? dit Charles en se tournant vers elle.

- Simplement un mauvais rêve mon frère.

- Du pain tout chaud et du lait fraîchement tiré.

- Merci.

Elle s'assit à côté de son frère, et commenca à manger.

- Avez vous des nouvelles de l'avancée de Madame Jeanne d'arc avec nos hommes ? demanda Alienore, d'une petite voix qui lui connaissait bien, à son père.

- Incroyablement bien pour une femme. A se demander si elle n'a pas été conçu par un homme et le diable en personne ! ricana t- il.

- Vous les hommes vous foncez tête baissée vers l'avant. Il ne faut pas un message sacré pour savoir que parfois prendre du recul marche mieux, il faut juste une femme.

- Voilà que les princesses vont nous apprendre à comment maîtriser nos ennemis ! renchérit Charles.

- En attendant c'est elle notre grand espoir. Et savez vous où elle...

La porte de la grande salle s'ouvrit et Jeanne entra en habit de côte de maille.

- Pardonnez moi mon seigneur pour ce léger retard. Hier dans l'après-midi je tentai de repérer un lieu pour un futur entraînement dans la forêt mais je me suis perdue et mon cheval a tristement déserté.

Alienore baissa le regard tout en savant que Jeanne la regardait.

- Ne vous en faites pas Jeanne, mes hommes vous attendent sagement dehors.

Alienore se leva et quitta la pièce. Elle entendit au loin Jeanne : "J'y vais de ce pas mon seigneur". Alienore accélera sa marche mais Jeanne fut plus rapide et l'arrêta dans sa fuite.

- Que s'est-il passer hier ? Vous ai-je fait peur Alienore ?

- Non. J'avais seulement à faire urgemment.

Jeanne releva le menton d'Alienore et la fixa droit dans les yeux.

- Alors nous pouvons peut être continuer là où nous nous en étions arrêté ?

- Vous vous êtes simplement rafraîchie dans un lac et je devais vous ramener au château or j'ai été dépassée par les événements, oubliant les préparatifs de mon mariage. Il ne s'est rien passer de plus Madame.

Jeanne, avec un regard plus sombre, se recula d'Alienore et rangea son sourire. Hésitante, elle dit d'une voie cassée :

- Pardonnez moi princesse, de vous avoir interrompue dans vos préparatifs de mariage ; qui devaient être écris sur la feuille que vous avez caché. Cela ne se reproduira plus, je vous l'assure.

Sur ces mots elle tourna le dos à Alienore et regagna ses hommes. Alienore restait là, sans pouvoir ni la rattraper, ni courir jusqu'à s'époumonner. Elle sentait comme un trou dans sa poitrine, elle n'entendait plus son coeur battre. Elle revoyait la feuille qu'elle avait subitement cachée à l'arrivée de Jeanne. Cette feuille qui racontait une histoire d'amour paisible sur elle et la guerrière blessée. Si elle savait ce qu'elle pensait vraiment, ce qu'elle voulait vraiment mais Alienore savait que c'était impossible. Une larme coula le long de sa joue.
Au déjeuner, Jeanne ne lui lançait plus de regards discrets mais fort envoûtant. Non, elle était désormais préoccupée par une duchesse. Ignorant totalement Alienore mais dévisageant la duchesse qui lui lançait des sourires de toutes ses dents. Alienore reçu comme un coup de poing au plus profond de ses entrailles. Le reste de la journée, elle fit tous les détours possibles pour éviter de croiser Jeanne ou la duchesse qui la répugnait tant. Mais à son grand dépourvu, dans l'écurie elle la croisa allongée avec la duchesse dans la paille. Cette vision lui donna un haut-le-coeur, elle fit volte face et détourna les talons. Jeanne lui couru après.

- Comme dans la clairière, vous n'avez rien vu, il ne s'est rien passé. D'accord Alienore ?

Les 2 femmes, dans leur regard, tentaient de cacher la tristesse qui les rongeaient. Alienore étant incapable de parler, s'enfuit à nouveau. Cette fois Jeanne la laissa filer.