XXIII : Captain Guilty

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Cela faisait environ deux semaines que je m'étais fait sermonner par Elisa. Je continuais ce quotidien morne sans que rien ne vienne le perturber. Je sortais une nouvelle fois de mon travail lorsque je fus interpellée.

- Mademoiselle ?

Je me figeais et me retournai, faisant face à Gaël. Il m'offrait un grand sourire chaleureux. Que faire ?

- Gaël ! Oh je... je suis vraiment désolée, j'ai un bus à prendre, à plus !

Je m'apprêtai à courir vers mon arrêt lorsqu'il m'attrapa par le poignet.

- Attends, tu... j'ai fait quelque chose de mal..?, demanda-t-il avec un air inquiet, J'ai l'impression que quelque chose ne va pas... la dernière fois aussi tu es partie précipitamment et... enfin... je voulais m'excuser sincèrement si j'ai fait quoi que ce soit qui a pu te blesser...

Le rouge me monta aux joues. Ainsi qu'une grosse vague de culpabilité que ma raison s'efforçait de contenir. Comment lui résister alors qu'il était si... adorable et attentionné ? 

- Non, je... enfin..., bredouillai-je

Il me lâcha le poignet.

- Je comprends que tu ne veuilles plus me parler si j'ai fait quoi que ce soit mais... est-ce que... est-ce que je peux savoir ce que j'ai fait pour ne pas refaire la même erreur ?

Son visage semblait sincèrement anxieux et désolé. 

- Pourquoi es-tu si suspect..?, lâchai-je malgré moi

Il leva les yeux sans comprendre. Je rougis une fois de plus et lui fis signe de me suivre dans un endroit moins fréquenté. Une fois derrière le restaurant, je soupirais.

- Comment étais-tu au courant pour Elisa ?

Ne pas lui indiquer que nous avions fait le lien entre la rune dans la chambre d'Elisa et lui pouvait être un bon moyen de le tester. Il blêmit et baissa les yeux. 

- Je... J'avais remarqué des gens étranges autour de cette maison dernièrement. Suspectant une attaque de l'Ennemi, j'étais entré dans la chambre pour y poser une rune. C'est une rune d'activation de pouvoir. Je m'étais dit que c'était un bon moyen de défense même pour quelqu'un d'inconscient. Comme j'ignorais ce qu'ils prévoyaient, c'était le meilleur moyen d'aider. En fait, je n'ai appris que plus tard que ton amie habitait cette maison. Et manque de chance, je devais faire autre chose lorsque j'ai vu que la maison était en flammes. Je ne voulais pas la laisser ainsi... c'est pour ça que je t'ai prévenue.

Je serrais les mâchoires. Il pouvait très bien raconter n'importe quoi... mais qui aurait pu pondre un alibi aussi solide en étant pris de court ? Je décidais tout de même de rester sur mes gardes.

- Et qu'est-ce qui me dit que c'est vrai ?

Il prit un air triste.

- Rien du tout, je le reconnais. Et je ne te demande pas de me croire. Je suis juste rassuré de savoir ce qui a causé cette attitude. 

Il m'offrit un sourire d'une infinie tristesse.

- Merci de m'avoir parlé. Bonne journée Emma.

Sur ces mots il s'en alla, l'air triste. Je ne pus que le regarder partir, sans rien faire de plus. J'aurais voulu le rattraper, mais... je n'en fis rien. Je finis par rentrer à l'appartement, sentant un profond sentiment de culpabilité en moi.

Emma PyrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant