Au bal macabre le Mortel se rend, il y court danser avec sa belle
Il roule comme un navire sur les flots noirs de la beauté éternelle
Mais quand sonne la tempête, il ne peut lutter et sombre dans les abysses
Au bal macabre il se rend, infernal, mais le fou tourmenté aime ce supplice
Sa belle, mystérieuse et toute de noir vêtue, inaccessible
Tournoie autour de lui dans une rotation gracieuse, irrésistible
Comme un vautour autour d'une charogne que les terres pétrissent
Comme un ver serpentant entre les chairs jaunes et qui pourrissent
Mais le Mortel n'est qu'un pauvre bougre – il est faible et impur
Les charmes moisis le font se cambrer, comme une créature
Sa belle putréfiée fait ployer ses genoux démantibulés, alors il se lance
Il se fond en elle, elle l'agrippe par la taille, et il se laisse prendre dans la danse
Cerveau martelé, viscères vibrantes, poumons sifflants et le cœur en transe
Sa belle le pétrit, se joue de lui, joue avec lui, l'attrape comme une simple anse
Le manipule tout à son gré, sans jamais se lasser, sans lui laisser la moindre chance
Et le Mortel la tête a qui tourne, au bord du gouffre, c'est à peine si encore il pense
L'heure de la Longue Nuit venue, engouffré dans son cercueil, il la passe avec sa belle
Mais jamais plus ressortir elle ne le laissera, possessive, car c'est une amante cruelle
Et le sang du Mortel noircit, ses chairs se décomposent, pourrissent, et voilà son sort
Mais sa Mémoire est toujours là, limpide, et il se souvient encore de sa Danse avec la Mort.
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Cher Temps
PoetryTic, tac. Tic, tac... Nous connaissons tous ce son entêtant, entraînant, agaçant, angoissant. Cette durée limitée, ce rythme effréné, ce sablier retourné. Mais savons-nous seulement d'où il vient ? Poètes, philosophes et autres physiciens s'acharnen...