XIV. Une Danse avec la Mort

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Au bal macabre le Mortel se rend, il y court danser avec sa belle

Il roule comme un navire sur les flots noirs de la beauté éternelle

Mais quand sonne la tempête, il ne peut lutter et sombre dans les abysses

Au bal macabre il se rend, infernal, mais le fou tourmenté aime ce supplice


Sa belle, mystérieuse et toute de noir vêtue, inaccessible

Tournoie autour de lui dans une rotation gracieuse, irrésistible

Comme un vautour autour d'une charogne que les terres pétrissent

Comme un ver serpentant entre les chairs jaunes et qui pourrissent


Mais le Mortel n'est qu'un pauvre bougre – il est faible et impur

Les charmes moisis le font se cambrer, comme une créature

Sa belle putréfiée fait ployer ses genoux démantibulés, alors il se lance

Il se fond en elle, elle l'agrippe par la taille, et il se laisse prendre dans la danse


Cerveau martelé, viscères vibrantes, poumons sifflants et le cœur en transe

Sa belle le pétrit, se joue de lui, joue avec lui, l'attrape comme une simple anse

Le manipule tout à son gré, sans jamais se lasser, sans lui laisser la moindre chance

Et le Mortel la tête a qui tourne, au bord du gouffre, c'est à peine si encore il pense


L'heure de la Longue Nuit venue, engouffré dans son cercueil, il la passe avec sa belle

Mais jamais plus ressortir elle ne le laissera, possessive, car c'est une amante cruelle

Et le sang du Mortel noircit, ses chairs se décomposent, pourrissent, et voilà son sort

Mais sa Mémoire est toujours là, limpide, et il se souvient encore de sa Danse avec la Mort.

Cher TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant