Chapitre [16]

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- Junot... Paris se fait plus calme maintenant, nous devrions changer de quartier. Peut-être pourrions-nous louer une chambre d'hôtel... ainsi je pourrai me rapprocher de la haute société et me faire des contacts.

- Ce n'est pas pour briser vos rêves, mais je doute que nos économies nous suffisent. Nous avons à peine de quoi nous nourrir pour le reste de la semaine! S'exclama-t-il en lui montra la bourse dont il avait compté les pièces beaucoup trop de fois.

- Peut-être... que nous devrions demander à Marmont et Muiron de partager notre habitation...

- Marmont... ah, mon cher ami. Mais vous savez, il ne gagne guère plus d'argent que moi... il vit lui aussi à la bourse que lui envoient ses parents chaque mois. Quand à Muiron, je ne sais pas vraiment mais je doute qu'il roule sur l'or.

- C'est toujours mieux que rien. Et nous allons nous rendre en Bourgogne avec eux, tiens, ainsi pourrons-nous peut-être demander de l'argent à ton père et au sien!

- Bonne idée! Et puis je ne suis pas contre retourner chez moi! Mais... vous, votre famille ne vous envoie pas d'argent? D'ailleurs, vous ne m'en parlez presque jamais, de votre famille.

- Parce qu'elle n'est pas intéressante. Et... pauvre.... enfin. Mon frère Luciano m'aide parfois, mais je ne vais pas toujours lui quémander l'aumône comme un mendiant...! Je déteste que l'on ait pitié de moi.

- Bon... nous irons chercher Muiron et Marmont pour partir en Bourgogne, alors. Mais d'abord, je veux dormir!

- Fais-tu au moins autre chose de tes journées?

- Oui... je mange, aussi! Rit-il en s'enroulant dans la mince couverture.

Le Corse lui sourit.

- Quelle productivité. Allez, fais-moi une place pendant que je me change.

~ ☘ ~

Après un voyage de toute une journée, et alors qu'il faisait déjà nuit dehors, le groupe de quatre arriva devant la maison de Junot, bagages sous les bras.

Napoleone et Muiron observèrent la grande maison, ce n'était pas un manoir, loin de là même, mais elle était tout de même assez imposante. Elle avait beau être au milieu du village, une grande cour la séparait du reste des habitations.

- Et ta demeure, Marmont, est-elle loin? Demanda Napoleone.

- Non, mais elle n'est pas dans le même village. Mes parents vivent à Montbard. En trois heures de marche, nous y sommes. En voiture, cela doit prendre une heure, tout au plus.

- Hm... je vois.

Junot frappa sans attendre à la porte, et ce fut une dame toute souriante, un peu forte, qui vint lui ouvrir.

- Oh, Andoche!! Tu es arrivé!

- Mathilde!! Comment vas-tu!

- Mais c'est à moi de te demander cela! Mais entrez donc, ne restez pas dehors ainsi...!

Ils obéirent tous, les invités étant un peu gênés, sauf Marmont qui avait l'air d'être ici comme chez lui. Pourtant, il n'était pas tant venu que ça. Quelques étés, durant les jours de repos, c'est vrai, mais seulement les rares fois où son père lui laissait un peu de répit entre deux livres à étudier. Ah, qu'ils en avaient commis des bêtises ici, tous les deux avec Junot...

- Mon Andoche! Nous n'avons été prévenus de ton passage qu'hier soir ; mais cela ne fait rien, Mathilde a tout de même pu tout préparer à temps! Comment vas-tu?

- Très bien, mère. Et vous, alors? Les affaires marchent-elles bien?

- Comme il le faut, lui dit son père en se levant à son tour pour s'approcher du petit groupe.

Folie rime avec irréfléchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant