Chapitre 8 - Till - Le pêcheur et le Requin

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J'ai missclick, je voulais pas publier tout de suite XD 

Bon, bah maintenant que c'est là... voilà Till ! C'est sa première apparition donc j'espère qu'il vous plaira. 

Le reste des publications risqueront de prendre du temps parce que bon, j'ai beaucoup de cours qui arrivent, que je vais devoir travailler, je dois chercher un stage pour le mois de mars donc ça va être assez chronophage, mais voilà. D'ailleurs j'ai eu pas mal d'idée ce matin pour la suite de l'histoire, comment ça va (dans les grandes lignes) se dérouler jusqu'à la fin... y aura entre 30 et 40 chapitres donc j'espère que vous saurez tenir la distance ! 

Bon allez, bonne lecture :)

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C'est samedi. Il n'est même pas midi, Till est comme toujours en train d'essuyer ses verres. Il a parfois l'impression qu'il passe plus de temps à ça qu'à servir ses clients. Là, de toute façon, le bar s'est vidé. Le peu de personnes qui sont venues prendre un café sont parties, et le barman se retrouve seul avec sa musique celtique. Il repense, souriant, à sa fille qui l'a appelé la veille pour lui faire entendre la voix d'Otto, son fils. Till est très fier d'être papi. Son petit-fils est un formidable petit garçon, joufflu et joyeux en permanence. À croquer.

Il est penché sous son bar pour ranger la vaisselle propre lorsque la porte grinçante du local s'ouvre. Il ne prête pas attention à la personne qui vient s'asseoir au bar et continue de ranger ses verres, lorsque l'homme (très manifestement, à en juger par sa voix d'outre-tombe), passe sa commande :

- Une vodka sans glaçons, pozhaluysta.

Till ne répond rien. Un frisson descend le long de sa vieille colonne vertébrale de cinquantenaire, et il repense à Paul, moins d'un mois plus tôt, qui l'avait regardé comme si c'était la fin du monde. Le pompier était revenu une seule fois depuis, et il n'avait eu que ces mots-là à la bouche : "Le russe est dangereux". Le barman se redresse, promène ses yeux sur les innombrables cicatrices qui lacèrent le visage de l'homme au chapeau. Il prend un verre en silence, verse deux doigts de vodka, et tend la commande sans un mot. Le duvet dans sa nuque se dresse, en alerte. Till n'a pas peur, mais il est sur ses gardes bien plus que d'habitude.

"Il n'a pas cherché la merde, je pourrais pas le virer comme ça." C'est ce qu'il avait dit à Paul. Maintenant qu'il est seul en face de lui, ne sachant comment réagir face au sourire énigmatique de son client, Till comprend que s'il n'a pas de raison de le refuser dans son établissement, il va lui falloir en trouver une. Le malaise de Paul, la pâleur de Schneider quand il est venu boire sa pinte habituelle il y a deux jours. Il parlait d'un homme au chapeau, avec un accent russe. Un homme qui se fait appeler le Requin, et qui visiblement trempe dans un business qui sent le purin.

- Vous êtes bien silencieux, dit l'homme, sortant le barman de ses pensées.

- Et ça vous pose un problème ?

Le Requin (il est certain que c'est lui), sourit plus largement, déformant encore plus sa bouche déjà immonde.

- J'aime bien parler.

- Si vous le voulez vraiment, il y a un psy au bout de la rue. Moi, j'suis juste là pour vous servir et essuyer des verres.

C'est le plus gros mensonge que Till ait déjà sorti avec autant de conviction. Le russe sait qu'il ment, pourtant. La dernière fois qu'il est venu au Fisherman, la salle était rempli, et la musique était souvent recouverte du rire tonitruant du patron de l'établissement, à qui le chef de la caserne racontait ses blagues les plus débiles. Il le sait, mais ne pliera pas. Le barman ne discutera pas avec le Requin. Il n'en est pas question.

Le Requin [RAMMSTEIN - TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant