Plus qu'une passion, un désir... [Mini OS]

Chapitre I

«Le ballon... je dois... me prendre le ballon.»
Hinata se réveilla avec un sursaut de 2m. Le soleil se levait et ses rayons illuminaient sa chambre ambiance terrain de volley, style parquet et murs jaunis, dévoilant des goodies exposés un peu partout dans la pièce, dont des ballons et des gymnases miniatures.

Il se leva lentement, et comme tous les matins, il était en retard à l'entrainement. Bien que ceux ci ne commençaient qu'à 7h00, l'adolescent profitait parfois du gymnase à lui tout seul, pour qu'il y fasse ses affaires (qu'il s'entraine bien entendu).

La tête encore somnolente et basculant de tous côtés, il arriva au lycée avec une démarche de zombie, incapable d'ouvrir l'oeil. Une fois devant le gymnase, il se prit violemment (et très sensuellement) la porte sur le visage. De 1 il ne voyait rien, de 2 Kageyama, le seul et l'unique, venait de sortir. Le rouquin rougit face à l'imposante carrure et la gymnabilitude de son équipier. Ouvrir une porte de gymnase et le frapper avec tant de délicatesse relevait du génie ! Tout bonheur, le petit lycéen rentra dans son endroit préféré, sans se soucier de la sombre raison pour laquelle le roi venait de quitter l'enceinte du bâtiment de sport.

Tanaka l'accueillit avec un grand sourire pour lui ébouriffer les cheveux :
«Ben alors t'es en retard le bleu ? Qui c'est qui va se faire engueuler par Papa ? Qui c'est ? C'est Hinataaaaaaa ! ». Avant que le chauve ne puisse dire un autre mot, une figure imposante le poussa brutalement sur la droite pour passer. «Bouge.», dit Tsukishima, le capitaine de l'équipe volleyball de Karasuno. Comme toujours, son visage était très neutre mais transpirait la colère et la haine. Il transpirait aussi tout court en fait. Il s'adressa au roux dans le plus grand des calmes.

«Tu veux pas aller parler à ton copain dehors ? Il me les brise.»
Tremblotant comme ballon contre filet, le lycéen bégaya :
«Ou-oui Cap-Capiche-CAPITAINE capitaine ca-pi-taine. Mais pour quel motif ?
-Il me casse les burnes, c'est pas suffisant ?
-Ha nan c'est pas une excuse ça», s'exclama Tanaka en s'incrustant.

La capitaine mit une torgnole monumentale à celui ci puis reparti s'entrainer. Tanaka gisait par terre tandis qu'Hinata appelait Sawamura à la rescousse.

«Non mais dis donc, c'est quoi cette manie des retards ?, gromella t-il.
-Dé-désolé Papa, balbutia le petit lycéen.
-Rah et arrête de m'appeller comme ça, prends pas exemple sur tous les autres guignols de ce club.»

Le pseudo-papa regarda Tanaka deux secondes avant de se retourner vers Hinata :

«C'est pour lui que tu m'a appelé ?
-Non non, j'm'en fiche complètement.
-Ouf tant mieux.
-Il s'est passé quoi entre Kageyama et Tsukishima ?»

Sawamura grimaça. Leur dispute devait être vraiment décevante pour qu'il fasse cette tête, et c'était le cas.

«On a commencé l'entrainement sans toi, donc Kageyama a joué en tant que passeur de Tsukishima... et tu devine la suite. Kageyama lançait trop fort, ce qui empêchait Tsukishima d'anticiper correctement et ils se sont pris la tête sur ça. Puis c'est parti en insultes et en rappel du passé... la ca-ta.»

Hinata écouta attentivement, il ne perdit pas une seule miette du récit de son beau-père. Le pauvre Kageyama devait se sentir terriblement mal en ce moment, dans la solitude de l'hiver, et malgré ce besoin frénétique qu'il avait de fréquenter des gymnases, il voulait aller le consoler.

«Heu... Shōyō, tu m'écoute ? T'a les yeux fermés depuis tout à l'heure je commence à m'inquiéter.
-Oui oui j'ai juste du mal à émerger ce matin, disons que j'aurais besoin d'un coup de ballo- d-de main pour me réveiller ! Et je suis sûr que Kageyama en aura la solution, allez salut !»

Hinata sortit et claqua la porte derrière lui, faisant énormément de bruit aux alentours, comme d'habitude. Le jeune homme aux cheveux noirs se tenait assis par terre, sur les escaliers, la têtes sur les genous. Le roux s'approcha silencieusement de son coéquipier, et s'assit à côté de lui. Il se pencha pour tenter de voir le visage de Kageyama, en vain. L'ancien roi détournait le regard à chaque fois qu'Hinata percevait un bout de son visage. S'impatientant, il parla.

«Je sais pas ce que t'a dit le capitaine mais c'est un bel enfoiré. Franchement, tes passes sont simples à renvoyer, c'est dingue comme il est pas doué ! T'es vraiment le plus fort, tu mérite un meilleur traitement !»

Cette fois ci, Kageyama tourna la tête en direction de son interlocuteur. À la grande déception du rouquin, le volleyballeur aux cheveux noirs tirait un rictus et avait un regard perçant et noir, très inconfortable pour Hinata.

«Non. Il est fort et moi je merde mes tirs. Tu vas me faire le plaisir de te casser direct et de me laisser un peu tranquille.
-Mais-
-Y'a pas de "Mais" barre-toi, va enfoncer ton mr.freeze dans le gymnase, fais ce que tu veux avec tous les ballons du terrain, mais lâche moi la grappe.»

Hinata était choqué des ces propos. Comment le génie de Karasuno, l'élite des passeurs, le saint graal des ballons dans la figure, pouvait dire des choses pareilles ? Dans quel monde osait-il ? Et lui parler de cette manière de plus ? Fou de rage et empli de frustration, le petit sportif dégaina sa main musclée pour apporter une salade de phalanges aux joues, qui étaient désormais rosées, de Kageyama.

Ébahi par la force de ce dernier, il n'osa pas reprendre sa position initiale -sa tête avait été poussée par la claque-, et faire face à son agresseur. Hinata posa sa main chaude et moite sur l'épaule de Kageyama, de manière réconfortante et protectrice. Le visage du garçon aux cheveux noirs était d'autant plus surpris par la délicatesse virile de celui qu'il traitait secrètement de nabot dès qu'il pouvait.

Hinata, confiant, parla à nouveau :

«On as tous des défauts. Le but c'est d'en faire des qualités. Ta force peut faire des étincelles, il suffit que tu l'envoie à la bonne personne. Si ça fonctionne avec moi, alors je ne me séparerais jamais de toi. Car ensemble nous pouvons exploiter le maximum de nos capacités, transformer ce qui fait de nous des boulets individuellement en arme et se démarquer des autres joueurs. Parce ce que c'est ce qui nous rend différents», finit-il avec un petit sourire bienveillant.

Kageyama le regarda, abasourdi. Jamais, au grand jamais, il n'avait entendu quelqu'un parler si justement et si gentiment. Pour la première fois, Hinata venait de lui prouver sa valeur. Il n'était pas un simple passionné bizarre de bâtiments et de ballons, c'était une belle âme avec un grand coeur.

À ce moment, le roi vit une lueur d'espoir apparaitre dans ses yeux, et dans ceux de celui qui était à côté de lui aussi. Ce qu'il n'avait pas compris, c'est que malgré son caractère ronchon, il venait de tomber amoureux d'Hinata.

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