Le récit d'Annedias :
Yané et moi, venions de faire l'amour. Pendant plus de deux heures nos âmes s'étaient mélangées, nos corps si rarement utilisé, avait succombé sous les caresses. Nous ne les utilisions que rarement, uniquement lorsque nous devions interagir avec la matière. Si nous pouvions faire l'amour uniquement par le biais de nos esprits, utiliser nos corps pour prodiguer des caresses étaient un « plus » que Yané et moi même ne négligions jamais.
J'étais allongé dans ses bras, et regardait son visage gris et impassible. Il ne laissait transparaître aucune émotion. Nous fabriquions nos corps à la demande par la puissance de nos âmes. Mais il n'était pas fait pour la communication. Par contre je voyais son essence, d'une clarté éblouissante, qui transparaissait sous sa peau synthétique. Il rayonnait, et je sentais le bonheur émis par son esprit, qui me traversait. Après avoir fait l'amour nos énergies atteignaient des pics. Nos accus étaient rechargés et nos pouvoirs étaient décuplés.
Nous étions des cas presque uniques sur notre planète. Yané et moi étions mariés depuis bientôt 5000 ans. Pour une majorité de nos compatriotes, le mariage était une aberration. Généralement les citoyens de Diranium, nôtre planète mélangeait leurs essences spirituelles, avec leurs amis les plus proches, leurs sœurs ou leurs frères, mais ne décidait jamais de passer l'éternité avec une seule autre âme. C'est pourtant le choix que nous avions fait.
Nous nous sommes connus lors de nos études à l'université. Nous étudions la création des mondes, et la manière la plus correcte de guider les peuples qui les habitaient. Nous savions qu'un jour ou l'autre, nous serions envoyés sur un monde nouvellement créé, afin de guider ses habitants à vivre en harmonie complète avec l'univers et tous les êtres vivants. C'était notre but, le but de chacun des habitants de notre monde. Nous étions donc placés, l'un à côté de l'autre. Je ne sais plus de quoi parlait ce cours. Pour être très franche je ne l'ai pas suivi. Je sentais cet homme à côté de moi, il ne me regardait pas et je me retenais de tourner la tête vers lui. Je sentais une circulation d'énergie entre nous. Pas comme dans un mélange d'âme, évidemment, mais comparable. De minuscules points d'énergie allant de son corps vers le mien, et réciproquement. J'attendis la fin du cours en fermant mon esprit totalement, de peur qu'il puisse ressentir l'effet qu'il me faisait.
Le cours terminé, je volais aussi vite qu'il m'était possible, pour m'enfermer dans ma chambre et essayer de trouver une signification à ce phénomène étrange dont j'avais été le témoin, et l'acteur. Comment un esprit, même s'il s'agissait seulement de quelques brides, pouvait se mélanger à la mienne sans même que l'un ou l'autre des deux participants ne le souhaite ? Étais-je un monstre ? Était-il un monstre ? Il était pourtant charmant, les pensées que j'avais pu capter, émanant de lui étaient d'une pureté impressionnante.
J'aurais pu, comme je l'avais déjà fait souvent, voler à travers le ciel de cette planète que j'adorais, et me gorger des sensations, des senteurs donnant à notre monde cette atmosphère si particulière. J'aurais alors pu l'oublier en me baignant dans les essences de Diranium. Je n'étais pas différent de mes semblables sur ce point, j'adorais ma planète.
Au lieu de cela, je restais dans mon corps allongé sur ma couche, essayant de revivre chaque sensation que m'avait procurée ce contact si étrange. Le soir venu, j'allais voir mes deux sœurs, Lane et Ané, dans le but d'échanger une conversation agréable entre grandes sœurs et benjamines, ce qui est universel sur toutes les planètes connues, et mélanger nos esprits, pratiques quotidiennes dans notre peuple. Nous n'étions pas nés de la même mère. Si ma mère, que j'adorais, était un maître dans les arts de la guerre, la leur était un leader chez les créateurs de monde. De plus elle était un maître reconnu et enseignait dans une des plus prestigieuses universités de notre monde. Comme il se doit elles avaient récupéré toutes les aptitudes de leur génitrice et par conséquent n'avait aucun besoin d'études supplémentaires à l'université. Ce qui n'était pas mon cas, l'art de la guerre n'était pas un besoin pour notre peuple, nous étions par nature prédisposées à la paix, j'avais donc hérité des qualités de ma mère dans ce domaine qui me semblait à ce moment de ma vie totalement inutile. Mais mes connaissances sur les créations de monde nécessitaient d'être approfondies.
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Annedias
FantasyL'évolution d'un peuple fantastique, de leur début à leur apogées. L'évolution d'Être Fantastiques. Des Dieux ? Allez savoir ...