Je te déteste {Mizuki x OC} ~Kamisama Hajimemashita~

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

Le froid vif, acéré, se mit à recouvrir toute la forêt. Les vents actifs, violents, tempétueux bousculèrent les arbres et leurs bras étalèrent leur détresse et leur désespoir. Les pluies aux lourdeurs intenses imprégnèrent le sol. Le gel entama la terre, la fend en mille éclats. Les arbres figés se couvrirent de froidure. C'était un soir, l'hiver étendît ses lames de froid, d'âpreté, de rudesse sous le regard de la lune... Il régna en souverain sur les êtres, la terre, la nature, l'horizon, le monde. Il envahit et pétrit rapidement les paysages de gel. Il assombrit le ciel et raccourcit le jour qui s'enfuit devant lui. Même le soleil et la lune ne résistèrent pas longtemps au froid qui s'installait. Le paysage superbe sous la neige prit des teintes éclatantes aux reflets irisés : blanc brillant qui revêtait les arbres, l'herbe d'un habit soyeux, de lourdes cotonnades. Le paysage fit silence sous la neige épaisse, il réfléchissait, il attendait. La nature se fit humble et modeste sous la chape de froid. La neige virevoltait dans l'air transparent de l'hiver, le ciel et la terre se confondèrent dans une harmonie de blanc lumineux : un monde irréel, nouveau apparaît alors, un monde plus transparent, plus clair, plus lucide, un monde où tout se mélangeait : l'air, le sol, les arbres, les rochers, l'horizon, un monde où tout s'égalisait... Les flocons dans l'air vif formèrent un ballet incessant et magique d'éclats de neige, ils exultèrent de joie, ils dansèrent le bonheur de l'hiver qui s'installait, ils envahirent le paysage, le sublimèrent sous un voile de lumière. La neige fit disparaître le paysage. les arbres devinrent des formes blanches, surprenantes de beauté et d'élégance, des étoffes soyeuses, somptueuses... La glace se forma. Le gel translucide lança des éclats lumineux... couleurs froides de l'hiver, blanc et bleu glacé.

L'hiver engourdissait tout de ses froids vifs.

L'hiver glacial arrivait.

L'hiver s'installait...

Et dans cette nuit mouvementée et gelée, une fille, une jeune fille, seule, déboussolée et vide, s'ennuyant de sa propre compagnie, marchait droit à s'en faire mal au jambes, dans la forêt qui s'étendait à des kilomètres. Elle n'avait ni but, ni destination, dans ce froid qui lui glaçait jusqu'au sang. Elle enjambait, pieds dans la neige, toute abattue, perdant peu à peu ses forces et son énergie. Elle cherchait juste de la chaleur, elle qui est restait trop longtemps dans le froid. Pendant combien de temps errait-elle dans cette forêt, elle ne savait même pas. Des heures ? Des jours peut-être ? Pourquoi était-elle venu ici, elle ne connaissait plus totalement la raison. Elle savait juste qu'elle a voulu fuir de chez elle, ne supportant plus être au côté de sa famille. Elle voulait se sentir libre, libre comme l'air, se libérant des chaînes qui l'emprisonnaient. Elle vivait sur une montagne et a voulu s'échapper mais apparemment, ce n'était pas le bon moment puisque une pluie de neige était annoncée. Cependant, elle n'a pas pu attendre un jour de plus à rester dans cette baraque où elle ne se sentait plus chez elle. Et la voilà ici, au beau milieu de la nuit, perdu entre ces gigantesques arbres et ces flocons qui atterrissaient sur le sol les uns après les autres. Elle allait à pied, tout droit, essayant de se sortir de cette endroit. Elle mourrait de froid et pourtant, elle ne s'arrêta pas de marcher cherchant ce qu'elle voulait. Son corps fonctionnait tout seul alors que son cerveau ne répondait plus de rien. Désespérée, affamée, la jeune fille vagabondait dans la forêt, tournant parfois en rond sans qu'elle ne se rende compte.

Au bout de quelques heures qui lui a semblé une éternité, elle vit une lumière dans cette neige et ce brouillard. Une, puis deux, puis trois, puis quatre, etc... Elle était devant l'antre d'une grande ville, où elle vit passer quelque voitures et passants qui se dépêchèrent pour aller elle ne sait où. La jeune fille décida de pénétrer dans la ville et marcha, regardant partout autour d'elle. C'était l'inconnu d'être parmi ces gens dans la rue, elle qui n'a vécu qu'au sommet de sa montagne. Des routes, des rues, des voitures, des camions, des vélos, des motos, des immeubles, des grade-ciel, des maisons, des jardins, des parcs, des magasins... elle n'avait jamais vu ça de sa vie. Une aussi grande ville où des humains y habitèrent en grande comité lui était aussi énigmatique qu'inimaginable. Elle fut alors jalouse, elle qui se sentait si seule, seule au monde.