La pièce s'inonde de la noirceur de la nuit. Il reste contemplatif. Il scrute chaque recoin de la pièce. Chaque meuble, dans l'obscurité, prend une forme extravagante. L'un s'apparente à une montagne, insurmontable, au dessus de laquelle préside une nature morte. L'autre semble le fixer, un visage au regard sévère.
Sa couette le réconforte, elle prend soin de lui comme une mère veillant sur son précieux nourrisson. L'horloge indique minuit passé, il serait temps de dormir. Malgré tout, il reste là, à réfléchir, à se remettre en question.
Le confort se lie à la solitude, mais une solitude positive. Seul, il se sent bien, la présence des autres est parfois fatigante, bien que parfois réconfortante.
Il ferme les yeux, s'abandonne au sommeil. La nuit est calme, douce.Il fait doux, le parc verdoyant sur le chemin du lycée donne de l'entrain au matin dédaigneux. Les oiseaux se réveillent doucement. Les bancs vident se rempliront des personnes âgées voulant passer du bon temps, profiter de la météo douce et humide d'automne. L'herbe verte recueille la rosée du matin, tandis que les feuilles tombées des arbres n'en auront plus l'occasion.
Dans le transport, debout contre la portière, il abandonne son regard au gré de la musique. Une musique à la fois paisible et entraînante, romantique. Il a connu le parfum de l'amour, enivrant semble-t-il, mais l'odeur de rose qu'il dégage devient vite nauséabond si on en devient dépendent.
Ses yeux se pose sur deux autres adolescents de son espèce. Cheveux auburns, teint pâle, aux lunettes noires qui cachent les timides taches de rousseurs de ses pommettes. Elle a un visage simple, si tenté qu'il soit morose, mais illuminé par des yeux bleus. Il a pour centre un nez fin, des joues ni ronde ni creuses, et des lèvres élégantes. Un regard impavide, magnifique. Plongée dans son téléphone, elle semble faire complète abstraction du monde qui l'entoure. Cheveux blonds, yeux allant d'un vert émeraude jusqu'au gris. Un visage allongé, un air blafard, des yeux noisette et un nez aquilin. Lui aussi profitait de sa musique.
Cela l'occupait, d'observer les gens. Ces deux là, il n'osera sûrement jamais leur parler, et aucunes situations ne s'y portera. Dans cette cage, ils sont si proches, mais pourtant, les relations, l'âge, tous les éloignes. Il ne s'en réjouit, mais cela ne l'atteint pas pour autant, rester seul est plus simple, moins fatigant, en d'autres termes, préférable. La route parcourue, il eu la bienveillance de leur offrir un petit sourire. Ce sourire, même si il ne le pense pas vraiment, il rendra cette journée pluvieuse un peu plus ensoleillée.Une voiture passe, il s'arrête, le conducteur lui fait signe de reconnaissance. Il avance, sans s'arrêter, entre. La journée est longue, il croisait à plusieurs reprises ces homologues oiseaux, eux aussi enfermés dans cette petite cellule individuelle.
Rentré chez lui, il posait son sac, et s'adonnait à la tâche. Entre deux calculs, ils se demandait se qu'ils pouvaient bien en penser, ses voisins du bus, de ce quotidien.
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Une Journée D'automne
Short StoryHistoire courte divisée en trois parties, pour trois personnages, ayant pris la forme d'une nouvelle.