Napoléon était assis à une table, au milieu de la salle principale du palais. Une des demeures les plus grandes de la ville, qui contenait d'innombrables pièces et un magnifique jardin rempli de plantes et arbres exotiques. Le même jardin où il avait appris cette terrible nouvelle à propos de Joséphine et ses tromperies... il tenta de ne plus y penser. D'ailleurs, il n'eut pas beaucoup de mal, vu que Junot venait de débarquer avec un coffre dans les mains et qu'il avait presque jeté sur la table, manquant de lui écraser les mains. Il lui envoya un regard noir en guise de demande d'explications.
- C'est pour nous! Annonça-t-il seulement.
- Pour nous?
- Oui, vous allez voir! J'ai trouvé tout cela dans la maison qu'a pris Murat, et comme j'ai relu un peu les Mille et une nuit cet après-midi, cela m'a donné de fabuleuses idées!
Ça y est. Il avait peur.
- Oui, eh bien, va les mettre en place ailleurs, tes idées. Je te signale, au cas où tu n'aurais pas remarqué, que j'étais en plein travail sur les civilisations légendaires. Mais bien sûr, tu n'en as que faire...
- Vous préférez l'orange ou le mauve? Demanda-t-il sans l'avoir écouté.
Napoléon lâcha un long soupir d'exaspération.
- Le mauve.
- Oui, mais je préfère l'orange, donc finalement je vais choisir cette couleur-là!
- Peu importe, grogna-t-il, tant que tu retires ce coffre de la table, que je puisse continuer à travailler!
- Oui, oui, très bien... dans ce cas, je vais tout préparer dans notre chambre!
- Dans notre...
Ça y est, il était parti. Avec le coffre dans les bras. Que préparait-il encore? Sûrement une de ses nouvelles lubies...
Il reprit son travail, mais reposa son crayon au bout de cinq minutes. Il ne parvenait plus à se concentrer. Ce passage éclair de Junot l'avait rendu bien trop curieux. Il rangea correctement ses feuilles et ses outils d'écriture, et après les avoir déposés sur une étagère avec soin, fila directement à l'étage. Ici, même si la demeure en elle-même n'était pas très étendue, les pièces étaient très grandes. Les couloirs étaient courts, et il arriva rapidement à destination. Il ouvrit la porte à la volée, s'attendant à surprendre son amant en pleine entreprise farfelue.
Finalement, non, il le trouva assis sur le lit, cherchant des vêtements dans son coffre posé devant lui. Ce dernier remarqua sa présence et releva la tête vers lui avec étonnement.
- Vous avez déjà fini votre travail? Je croyais que vous deviez encore y passer du temps...
- Je ne suis pas parvenu à me concentrer.
Junot se lécha les lèvres.
- Aurais-je réussi à attirer l'attention de mon aimé~?
- P... Peut-être...
Il prit de suite soin de refermer la porte, à clé surtout.
- Pourquoi tenez-vous absolument à refermer cette porte? Il a fait chaud toute la journée, laissez un peu l'air rentrer.
Il jeta un œil à la fenêtre. Il faisait déjà nuit? Il ne s'en était même pas rendu compte...
- Tu sais très bien pourquoi.
Junot se leva et se mit devant lui, roulant des yeux et les mains sur les hanches.
- Parce qu'on risque de nous entendre? Ça devient redondant! Il n'y a personne ici à part nous, sauf peut-être quelques serviteurs qui traînent, mais ils ne connaissent même pas notre langue, alors...
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Folie rime avec irréfléchi
Tiểu thuyết Lịch sửUn soldat qui rêve de voyages, un général qui devient l'amant d'un futur empereur, et tant d'autres encore, toutes les histoires méritent d'être racontées. Sous la Révolution, le Consulat et l'Empire, guerres et amours s'entrecroisent, tout comme le...