-Bon sang, gronde Anna en tirant son fils par l'oreille jusqu'à la voiture, monte !
Stefan reste silencieux sous les paroles de sa mère qui fusent dans la voiture jusqu'à leur maison.
-Et moi qui suis aveuglée par ta gentillesse et qui ne voit rien parce que Monsieur fait semblant d'être un fils modèle, se parle-t-elle, rentre !
-Maman, je voulais pas t'inquiéter...
-C'est en ne me disant rien que tu m'inquiètes !
Elle le gifle.
-Tu es puni ! Est ce que c'est clair ?! Tu n'auras pas le droit de sortir excepter quand tu auras Jasmine !
-Oui maman.
-Maintenant monte dans ta chambre, ordonne Anna en pointant l'escalier du doigt.
Il disparaît aussitôt.
-Qu'est ce qui se passe, demande Marc en sortant du salon.
-J'ai découvert avec horreur que notre fils à perdu une dent lors d'une bagarre devant le lycée.
-Une dent ?
-Oui.
-Ça fait combien de temps ?
-Environ deux mois, il ne sait plus. C'est le dentiste qui me l'a apprit en l'examinant.
-Mais tu sais pourquoi il s'est battu ?
-Des provocations entre élèves qui ont mener à une bagarre.
Marc soupire.
-Je vais lui parler puis je pars.
-Combien de temps ?
-Quatre jours.
Anna se force à sourir, les bras croisés.
-D'accord. Je dois aller chercher Sacha à son cours de guitare, alors, à bientôt. Fait attention à toi.
-Oui, on s'appelle, fit simplement Marc en montant les escaliers sans même la salué.
-Je t'aime, ajoute-t-elle alors qu'il ne l'écoute déjà plus.
Marc entre dans la chambre de son fils et le découvre devant son miroir, le pull relever jusqu'au ventre.
-Qu'est ce que...
Stefan baisse son vêtement et fait volte face !
-C'est rien, s'empresse-t-il de dire en voyant son père l'approcher.
-Relève ton pull, ordonne Marc en colère.
Stefan baisse la tête, craintif quand son père s'énerve. C'est si rare que le peu de fois qu'il l'est, il intimide sa famille.
-C'est quoi tous ces bleus, crie le chef de famille.
-C'est rien ! J'ai juste défendu un type dans ma classe qui se faisait battre par d'autres, ment-il à moitié.
-Mais bon sang ! Qu'est ce qui te passe par la tête ?! Ce n'est pas ton genre de te battre !
-Je suis désolé !
-Nous mentir en plus de cela sur ta santé ! Tu aurais pu être infecté où je ne sais quoi !
Marc regarde sa montre.
-Je dois partir mais je te préviens que quand je rentre tu auras à faire à moi, tonne le chef de famille en claquant la porte de sa chambre.
Stefan souffle sous la pression et profite d'être seul chez lui pour sortir de sa chambre et s'emparer du téléphone fixe.
Conversation téléphonique.
-Oui, allô ?
-Bonjour, j'aimerais parler à Jean Pralence, s'il vous plaît.
-À quel nom ?
-Stefan Marie.
-Un instant, fit la femme au bout du téléphone.
-Allô, fit Jean après quelques minutes.
-Hey, vieux, ça va ?
-Ouais ouais, j'suis content qu'tu m'appelles, assure Jean, et toi ?
-Ça peut aller. C'est un peu tendu chez moi. Bref, comment ça se passe de ton côté ?
-Pas grand chose. La routine. Je révise toute la journée, on a des cours et des heures de permanence. Ça m'aide pas mal même si tu restes mon prof préféré.
Ils ricanent, triste.
-Tu comptes venir me voir ? J'te force pas hein ! C'est juste une question, pour savoir... Le temps est long.
-Je comptais venir, oui. Mais je suis puni de sortie.
-Ah... M*rde...
-Après, réfléchit Stefan, je peux essayer de venir pendant que ma mère est au travail. Mon père n'est pas là de la semaine.
-Nan vieux. Prend pas l'risque de t'prendre la tête avec ta mère si jamais elle le découvre juste pour moi. C'est pas grave, t'inquiète.
-Ouais mais... Ça... Ça m'embête quoi... J'ai pas envie qu'tu t'sente seul là bas, avoue Stefan inquiet.
Jean reste touché.
-J'te l'dis pas assez... Enfin, j'crois que j'te l'ai jamais dit mais... C'est cool d'être là pour moi et d'm'avoir jamais abandonner malgré tout c'qui s'est passé.
-Ouais, c'est rien, assure Stefan la voix tremblante.
-Ça... Ça m'fait ch*er qu'on se soit éloigné. J'veux dire, on était quand même meilleur ami... Et là, ben... Mon meilleur ami m'manque quoi, avoue Jean.
Stefan reste silencieux et se retient de ne pas verser quelques larmes face à cette déclaration. Il renifle.
-Moi aussi mon meilleur ami m'manque...
-Lequel vieux, le taquine Jean pour essayer de le faire sourire.
-Toi pauvre c*n, ricane le brun, Mickaël n'existe plus depuis longtemps à mes yeux. C'était qu'un pote d'enfance qui s'est foutu d'ma gu*ule.
-J'le connais pas mais j'peux t'assurer quj'peux déjà pas m'le voir, sourit Jean appuyé contre le mur.
-C'est du passé. J'ai plus douze ans. J'en ai rien à f*utre de lui. J'sais pas c'quil est devenu et j'm'en balance.
Jean rit.
-Faut quj'te laisse mec, j'ai plus de temps. À bientôt ?
-Compte sur moi.
Fin conversation téléphonique.
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Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)
Roman pour AdolescentsTourmenté par ses parents eux-mêmes troublés par leurs maladies respectives, Mickaël ne parvient pas à grandir sainement, bien au contraire. Contraint de faire face à des situations qui n'ont pas lieu d'être en présence d'un adolescent de son âge, i...