Adolescence.
On s'adapte.
Rien à rajouter.
Les remarques sont devenues des brimades.
Et les larmes en une indifférence insolente.
Cette période de ta vie est l'équivalence de la page d'un livre que que l'on souhaite absolument sauter.
Mais cela t'est -hélas- impossible.Dans ces moments là. Tu fais comme moi.
Tu lis en diagonale.
7 février.
Encore quelques mois et je pourrai m'ennuyer autre part que dans une salle de classe.
Autant étendre son champs d'action.
Je fixe avec une certaine impatience ma seule occupation : Une horloge entreposé en parfaite symétrie au dessus du tableau.
Le temps n'est jamais constant.
Les minutes ne s'écoulent pas elles se dilatent.
Et dans ce processus, elles se dissolvent alors dans une attente longue et sadique.Je suis sûr qu'elles le font exprès ces salopes.
La sonnerie, timbale de mon purgatoire, daigne enfin retentir et j'ose échapper un soupir de soulagement.
La classe reprend vie tout à coup, et chacun se lève sans attendre la fin des propos du professeur.
Les élèves s'extasient de cette fin de journée qu'ils attendent depuis Lundi.
-Qu'est ce que tu vas faire de ton week-end ? Demande l'un.
-Jouer toute la journée sur ma Playstation ! répond bruyamment l'autre.
Occupation futile.
Au même titre que tous les divertissements, rien ne nous sépare longtemps de l'ennui. Particulièrement à cet âge.
-Et toi l'insomniaque ? Tu vas passer tout ton week-end à te branler comme tu le fais d'habitude ?
Je suppose que cette demande m'était destiné, loin de me retourner je continue ma route et sort de la salle, m'éloignant de cet humour douteux et de ces rires gras.
Étouffant, oui. Le collège est étouffant. A la limite du morbide même.
Sur le chemin du retour je prends soin d'inspirer le plus d'air possible par peur d'asphyxie.
***
Je ne prends pas la peine de signaler ma présence une foie arrivé à la maison.
Papa rentre tard.
Et maman encore plus tard.
Je lance mon cartable sur le canapé et le suit dans sa chute.
Silence. Calme. Félicité.
Alors que je commence à somnoler, l'être qui se rapproche le plus de Dieu dans mon entourage me rejoint nonchalamment.
Il me fixe d'un air majestueux avant de s'allonger confortablement sur mon torse.
Je caresse machinalement sa douce fourrure grisâtre, il en ronronne, m'exprimant sa gratitude pour ce geste.
-Alors comment s'est passée la journée ?
Je n'ai pas l'habitude de communiquer à cette heure.
Si je n'avais pas reconnu cette voie bien distincte, j'aurais pu penser que c'était mon chat qui avait soudainement acquis la parole.
-Tu rentres tôt. Fis je pour toute réponse.
-Il y a eu une activité extra scolaire en fin de journée. J'ai pu me libérer un peu plus tôt.
-Tu n'y participes pas ?
-Quoi donc ?
-A cette activité extra scolaire.
-J'ai oublié de te mentionner que c'était une activité sportive. Plaisante-t-il.
-Tout s'explique.
II s'assoit à la place vacante en face de moi, sur un vieux fauteuil de cuir.
-Tu ne m'as pas répondu. La journée s'est bien passée ?
-Un vendredi comme un autre. Le terme "bien" lui convient donc parfaitement.
-Bien...
Après quelques seconde, silence et fatigue se font entendre.
Je me redresse au grand désespoir de mon chat.
-Je comptais aller à la librairie avant sa fermeture.
-Tu vas t'acheter un nouveau livre ?
Je ne peux retenir mon sarcasme.
-Non. J'y vais pour leurs collections de nains de jardin.
Il me sourit. C'est pour ça que je l'aime.
Il sait reconnaître un minimum mon humour.
-Ta mère sera ravie. Tu savais qu'elle à une phobie irrationnel des nains de jardins ?
-Elle est botaniste.
-Pour vaincre sa peur, il faut devenir sa peur.
-Je garderai ça en mémoire.
-Tu veux manger quoi ce soir ?
-Tout me va.
-Tu as besoin d'argent ?
-Ça ira.
Ma main encore sur la poignée de la porte d'entrée je me retourne avant de demander :
-Tu sais quand maman rentre ?
-Comme d'habitude, je suppose.
-D'accord.
Sans m'attarder d'avantage, je sors, surpris par le froid ambiant.
Effet hivernal, le soir tombe plus vite.
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Les Fleurs Du Mal
FanfictionUne existence insipide. Où tout n'est qu'ennui. Du moins, c'était ainsi que Shinsou Hitoshi résumait ses années de collège. Jusqu'à l'arrivée d'un certain télépathe dans son entourage. [Fais partie du même univers alternatif qu'Un mal nécessaire]