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Maman: Mais qu'est-ce qui te prend, bon sang ? Comment peux-tu nourrir de telles illusions ? Enlève immédiatement cette idée saugrenue de ta tête ! La famille royale ne t'acceptera jamais, quoi que tu fasses, quelles que soient tes intentions. Tu ne seras jamais, à leurs yeux, une candidate digne pour leur fils.

Ses paroles s'élevèrent, tranchantes comme des lames à mon encontre.

Moi: Maman, écoute-moi... Ce n'est pas du tout ce que tu crois. Je ne cherche pas à être acceptée par eux, ni à les impressionner par ma simple présence ou par une visite de condoléances. Ce n'est pas cela... c'est bien plus profond, bien plus complexe que ce que les apparences peuvent laisser croire.

Maman: Si ce n'est pas pour leur offrir des condoléances, alors que comptes-tu faire là-bas, au palais ?

Son regard perça mon âme, et l'atmosphère se figea, alourdie par ses mots. Je restai silencieuse, partagée entre mille pensées et émotions contradictoires, jusqu'à ce que la porte s'ouvre lentement, et que mon père entre.

À cet instant précis, une vague de tension submergea tout mon être

___ Qu'est ce qui se passe ?

Résonna la voix de mon père alors que j'avalais difficilement ma salive.

Oui... l'esprit m'a parlé, m'a ordonné de retourner au palais, pour le roi.

Et même si ce n'est qu'à présent, en cet instant, que je commence à saisir la profondeur de cette injonction.

Hier encore, je m'étais longuement plongé dans des réflexions insondables, interrogé sur la nature mystérieuse des desseins divins.

Des desseins qui, parfois, semblent en contradiction flagrante avec les aspirations et les craintes humaines. J'avais passé plus de minutes à m'interroger, à lutter contre cet appel intérieur, persuadé que le divin, dans son insondable sagesse, avait mal choisi le moment, et surtout, mal désigné la personne pour accomplir cette tâche sacrée. Je me sentais si insignifiante, si vulnérable face à cette mission.

Je m'étais interrogé sur le pourquoi m'avait-il choisi moi, alors qu'il sait, mieux que quiconque, que ma vie serait en péril dès lors que je franchirais à nouveau les portes de ce palais ?

Mais le divin et moi entretenions une relation singulière, que j'ai fini par accepter avec le temps:

Ce silence du divin parfois.

Cette relation, parfois silencieuse, avait sa propre logique, quand je lui posais une question et qu'il restait muet, je comprenais alors que ce silence n'était pas absence de réponse, mais bien un message. Un message qui, dans toute sa simplicité, me signifiait que tout était sous son contrôle.

Cela me rassurait, même si parfois, cette certitude se heurtait à mon incompréhension.

Car, en vérité, je ne comprends toujours pas pleinement ce chemin sinueux par lequel il me fait passer. Je suis perdue face à ses plans, même si depuis le début , le Saint-Esprit m'a fait part que je devrais jouer un rôle dans la guérison du roi. Mais le moment choisit me laisse dans l'incompréhension la plus totale.

Maman: Tu entends ce que ta fille raconte ? Elle veut retourner au palais ! Elle cherche à nous pousser, cette fois à la perdre pour de bon...

Mon père me fixa alors avec une dureté que je n'avais que rarement vue dans son regard.

Cette rigidité, cette froideur, me firent comprendre à quel point la tâche serait difficile. Je savais qu'il ne serait pas aisé de les convaincre, ni lui, ni ma mère.

le prince et la chrétienne [TERMINÉ] ( RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant