Lost in mind

Chapitre 1

Comme tout les matins, Ariane se leva difficilement, alla s'habiller, et se brossa les dents avant d'aller prendre son bus. C'était une lycéenne de 17 ans, qui trouvait la vie assez monotone bien qu'elle y était habituée. Une jeune ado du genre plutôt réservée, mais pas du type timide, il s'agissait plus de quelqu'un pour qui parler se faisait que lorsqu'elle en avait besoin, car pour elle, cela ne servait à rien d'exprimer ses sentiments à tout le monde ou encore de parler pour dire des choses inutiles comme la plupart des ados de son âge.

Ce matin-là, il n'y avait personne chez elle, ce qui ne changeait pas de d'habitude étant donné que ses parents partaient toujours très tôt pour leur travail, mais il y avait aussi personne dans les rues et à l'arrêt du bus. Au début, elle pensait juste que c'était normal vu qu'elle habitait à la campagne, mais après avoir attendu presque une demie heure près de l'arrêt du bus, elle commençait à trouver ça bizarre : même si le bus ne passait pas, il devrait quand même y avoir les magasins qui ouvrent, ou un ado qui serait dans le même cas qu'elle, mais rien. Il n'y avait rien. Ce qu'elle remarqua cependant fut le changement de climat qui s'opérait à une vitesse folle : quelque minutes avant, il faisait plutôt chaud, une vingtaine de degrés tandis que juste après, il semblait faire presque aussi froid qu'en hiver. Ariane commençait à grelotter vétue de sa chemise à carreaux en coton fin, et resta encore sur place, ne sachant que faire. Elle décida alors de rentrer chez elle, puis d'appeler ses parents pour les prévenir qu'elle n'irait pas au lycée à cause du bus. Mais le téléphone, après avoir biper quelque secondes, émit une voix robotisée et froide qui disait "nous sommes désolés mais veuillez reporter votre appel à plus tard, en raison de l'absence de réseau". Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Elle commençait à paniquer, se demandant qu'est-ce qui arrivait aux gens du village et à ses parents, ou si c'était une blague ou un rêve. Elle prit ensuite son courage à deux mains et alla voir sa voisine, qui était une petite mémé assise toute la journée dans son fauteuil, à regarder les gens passer dans la rue. Elle toqua, mais personne ne répondit. Elle réessaya, toujours pareil. Elle décida alors de rentrer dans la petite maison, et quelque temps plus tard, après avoir chercher partout, elle ne la trouva pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? se demandait elle. Elle voulait savoir pourquoi elle était seule. Cependant, comme c'était absolument impossible d'être seule au monde, elle pensait réellement et avec tout son coeur qu'il ne s'agissait que d'un rêve.

Une heure plus tard, après avoir longuement réfléchi, elle pensait que puisque c'était un rêve, il fallait en profiter. Elle décida donc de prendre les clés de la voiture de son père, et d'aller conduire jusqu'à la ville d'à côté. Elle avait toujours voulu essayer de conduire. Elle s'asseya sur le siège du conducteur, se recoiffa vite fait dans le rétroviseur, et démarra la voiture. Durant tous le trajet, elle se débrouilla plutôt pas mal malgré le fait que parfois, elle roulait à 20 et parfois, à 120 à l'heure. Les routes étaient désertes. Lorsqu'elle arriva à Lorgny, la ville la plus proche, elle décida donc de s'arrêter un moment pour faire une pause, et se gara près du centre ville. Elle sortit de la voiture, mais tout à coup, il se mit à pleuvoir des cordes, et à faire vraiment très très froid. Elle s'abrita sous le café qui se trouvait à sa droite. La ville était elle aussi déserte, silencieuse, sans aucune présence. Etait-elle réellement dans un rêve ? elle se le persuadait.

Il continuait à pleuvoir depuis déjà deux jours, et pendant ce temps, elle s'était abritée dans le bar, y avait dormi, et y avait pris le nécessaire pour se nourrir dans le frigo du café. Mais il n'y avait déjà plus rien, et elle commencait à mourir de froid, si bien qu'elle commença à penser qu'elle n'était finalement peut-être pas dans un rêve. Elle sortit du bar pour chercher un autre endroit, mais à peine avait-elle fait quelques mètres, que sa tête se mis à tourner, et prise de frissons et de vertiges, elle se laissa tomber sur le sol froid et glissant au milieu de la rue, sous la pluie. Ses lèvres étaient violettes, ses mains glacées. Elle ferma doucement ses yeux...