Je suis Naël. Je commence tout juste à tenir ce journal. Ma psy me l'a conseillée. Apparement, c'est une bonne manière de se retrouver dans ses idées et de prendre le contrôle de sa vie.
Elle n'a pas tord. Je suis le genre de personne qui se laisse vite dépasser par les évènements et qui se noie dans ses idées. Pourtant je travaille comme agent immobilier dans Paris. Les affaires vont très bien. Je souris beaucoup et je suis très professionnelle.
Cependant, il y a peu, quand je me regarde dans le miroir, je me demande "Qui es-tu?".
Cela fait trois mois déjà que je fais des cauchemars. Je rêve souvent que je me noie et que des gens me regardent d'un air étonné, sans pour autant m'aider. Quand, j'entends une voix d'homme qui me dit "Accroche-toi Naël. Je viens te sauver". Le temps qu'il plonge dans le lac, je suis déjà au fond de l'eau, la dernière image que j'ai, est le regard choqué des gens.
Quand je me réveille, je suis en nage. Je suffoque, ma respiration est coupée et je me précipite dans ma salle de bain pour me rincer le visage à l'eau froide. Toutes. les nuits. Un peu comme si je venais de la profondeur des océans et que je sortais de mon apnée.
Dès la troisième nuit où ça m'est arrivé, je suis partie voir ma soeur Clémentine, qui a son cabinet de psychologue. Pendant les cinq premières séances, elle m'écoutait lui raconter le rêve encore et encore sans m'interrompre pour me donner son avis.
J'ai alors penser que mon cas était inexplicable et que j'étais bizarre de ressentir ça tout d'un coup. J'avais l'impression que je perdais mon temps mais à la sixième séance, elle m'a dit:
"Je vois que tu patauges dans les marécages de tes pensées. Réfléchis bien à cette phrase quand tu te réveilleras de ton cauchemar cette nuit".
Je ne comprenais pas du tout le sens de tout ça. En fait, je lui avais un peu désobéis car j'y est pensé toute la journée et pas seulement après mon cauchemar comme elle me l'avait recommandée.
Ca a empiré. Je ne voulais même plus dormir. J'étais devenue l'ombre de moi-même. Un pur zombie. Je ne pouvais plus me regarder dans un miroir. Certains jours dans la semaine, au moins deux ou trois fois, j'étais en hibernation. Je ne prenais plus soin de moi comme avant.
Mes angoisses s'étaient multipliées et avaient la taille d'une mongolfière.
Cela faisait trois mois que je voyais ma sœur pour me soigner et qu'elle faisait des heures supp à faire des recherches pour trouver comment me faire aller mieux.
Un jour, alors que je venais d'arriver à son cabinet, je la vis en position chien tête en bas.
"-Euh je suis bien chez Jamila's service? Parce que je crois que j'ai dû me tromper de porte. dis-je, d'un ton moqueur à ma sœur dont le deuxième nom est aussi le nom de son cabinet.
-Arrête de te foutre de moi! Je voulais que tu vois un peu ce que l'on allait faire aujourd'hui.
-Tu plaisantes j'espère!"
Je n'ai jamais cru au pouvoir du yoga. Ma sœur le savait pourtant. Elle ajouta tout de même:
"-Je sais que tu n'aimes pas ça mais on a passé le cap de la discussion. Tu as bien remarqué que ça ne fonctionne pas. Naël, tu dois essayer des choses que tu n'as jamais faites avant. Tu dois sortir de ta zone de confort pour sortir de cette réalité dans laquelle tu te noies un peu plus chaque jour. Tu dois tout changer. Faire table rase pour découvrir ce qui te fera vibrer et te rendra heureuse, tu comprends?
-Ouais, t'as raison. Je dois faire des choses qui vont me permettre de changer de vie. Attends, si j'ai bien compris, tu veux que je fasse des choses qui me feront vibrer, donc dois-je comprendre que tu veux que je m'achète un vibromasseur?
-Mais non!! Même si ça doit être jouissif...dit ma sœur, d'un air pensif
-J'en déduis que tu en a un.
-Bref, changeons de sujet... Aujourd'hui, on va enchaîner méditation-yoga-méditation.
-Ok."
J'étais prête à tout pour aller mieux.
VOUS LISEZ
Dans mon chalet
AventuraJ'étais dans mon chalet, dans le Rhône-Alpes. J'avais besoin de me changer les idées après mon accident. Ma sœur m'a suggérée de me retirer dans un endroit qui me permettrait de m'oublier un peu et de retrouver des pensées saines. J'ai alors pensé...